» Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans, a reçu une balle de flashball en plein visage alors qu’il manifestait pour soutenir des squatters expulsés. Il a perdu un oeil du fait de la brutalité policière ».
Présentée telle une « arme de défense révolutionnaire », la dotation en flashball de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient « non létales » et que leur usage serait rigoureusement encadré.
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Après un rendez-vous dimanche 12 juillet pour la réunion de la Clinique en exil, une manifestation aura lieu ce lundi 13 juillet à 19h. Son mot d’ordre: « Refusons cette barbarie policière et son impunité. Nous appelons chacun, à s’opposer à cette surenchère de la violence policière et à refuser d’être gouvernés par la peur ».
Un lieu : une clinique du centre-ville de Montreuil. A l’image des centres sociaux créés en Italie, on y projette des films, accueille et conseille des sans-papiers, propose des repas et des lits. Militantisme, collectivités, communautés. Trois mots d’ordre loin de réjouir les forces de l’ordre.
Joaquim Gatti a 34 ans. Caméraman. Membre du collectif Précipité, association dont l’objectif premier est la conception et la réalisation de projets documentaires. Il soutient activemnt les nombreuses activités de la clinique.
Le matin du mercredi 8 juillet, la police fait évacuer les lieux. La question a été réglée en moins d’une heure.
Amis et résidents décident de protester mais de manière symapthique et conviviale ( à l’image de la clinique). Trois immenses tables de gnocchi sont donc déployées dans la rue piétonnière de Montreuil. Joaquim Gatti est de la partie. Quelques heures plus tard, il sera à l’hôpital à l’hôtel-Dieu. Trois fractures au visages, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée… Que s’est-il passé?
Joachim raconte à son père, Stéphane Gatti, qu’il remontait la rue vers la Clinique d’où, semblait-il, un feu d’artifice était tiré. Des policiers marchaient devant eux. Soudain, ils ont tiré un flash-ball en direction du petit groupe. « A ce moment-là je marchais et j’ai regardé en direction des policiers. J’ai senti un choc violent au niveau de mon oeil droit et je suis tombé au sol « .
Le communiqué de l’AFP présente les choses d’une toute autre manière : « un jeune homme d’une vingtaine d’année, qui occupait, avec d’autres personnes, un squat évacué mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a perdu un oeil après un affrontement avec la police, a-t-on appris de source concordante vendredi. Le jeune homme, Joachim Gatti faisait partie d’un groupe d’une quinzaine de squatters qui avaient été expulsés mercredi matin des locaux d’une ancienne clinique. Ils avaient tenté de réinvestir les lieux un peu plus tard dans la soirée mais s’étaient heurtés aux forces de l’ordre. Les squatters avaient alors tiré des projectiles sur les policiers, qui avaient riposté en faisant usage de flashball, selon la préfecture, qui avait ordonné l’évacuation. Trois personnes avaient été arrêtées et un jeune homme avait été blessé à l’oeil puis transporté dans un hôpital à Paris, selon la mairie, qui n’avait toutefois pas donné de précision sur l’état de gravité de la blessure. « Nous avons bien eu connaissance qu’un jeune homme a perdu son oeil mais pour le moment il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flashball ».
Stéphane Gatti réagit en rédigeant une lettre ouverte (publié sur le site du Nouvelobs) : « Il n’y a pas eu d’affrontement. Cinq personnes ont été touchées par ces tirs de flashball, tous au-dessus de la taille. Il ne peut être question de bavure. Ils étaient une trentaine et n’était une menace pour personne. D’abord, la police tire sur l’image d’un jeune de 20 ans qui essaye de reprendre son squat. Et pour la police et les médias, cela vaut pour absolution, et c’est le premier scandale.
Quant à Joachim, faut-il rétablir la vérité sur l’identité de Joachim Gatti ne serait-ce que pour révéler la manipulation des identités à laquelle se livre la police pour justifier ses actes, comme s’il y avait un public ciblé sur lequel on pouvait tiré légitimement ?
Joaquim n’a pas 20 ans mais 34 ans.
Il n’habitait pas au squat, mais il participait activement aux nombreuses activités de la clinique.
Il est cameraman.
Il fabrique des expositions et réalise des films. (…) Aujourd’hui, il participe à la réalisation d’un projet dans deux foyers Emmaüs dans un cadre collectif.
On devrait pouvoir réécrire le faux produit par l’AFP en leur réclamant de le publier. Il serait écrit simplement – mais au moins ceci – :
Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans, a reçu une balle de flashball en plein visage alors qu’il manifestait pour soutenir des squatters expulsés. Il a perdu un oeil du fait de la brutalité policière « .
La manifestation a lieu le lundi 13 juillet à 19 heures. Tous à vos postes à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus (la rue piétonne), à Montreuil (93), M° Croix de Chavaux.
Pour manifester contre les violences policières et soutenir Joachim Gatti.
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