C’est une charge dont Manuel Valls se serait bien passé. A quelques heures du premier débat de la primaire du PS, la maire de Paris Anne Hidalgo l’accable, ainsi que François Hollande et Emmanuel Macron dans une longue interview au Monde. “Je leur en veux” Soutien de Vincent Peillon, qu’elle juge le seul capable de “réconcilier […]
C’est une charge dont Manuel Valls se serait bien passé. A quelques heures du premier débat de la primaire du PS, la maire de Paris Anne Hidalgo l’accable, ainsi que François Hollande et Emmanuel Macron dans une longue interview au Monde.
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« Je leur en veux »
Soutien de Vincent Peillon, qu’elle juge le seul capable de « réconcilier les différentes familles de pensée, en amenant l’ensemble de la gauche à dialoguer », et de « permettre à la gauche d’être au deuxième tour », elle lâche ses coups contre les « responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine » :
« François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls. »
Pour l’ancienne adjointe de Bertrand Delanoë, une des personnalités préférées des sympathisants de gauche, ils ont mis la social-démocratie en danger :
« Il y a eu beaucoup d’amalgames et d’inculture de la part de ceux qui ont été les chefs de file de ce quinquennat. Ils nous ont conduits à un état de confusion absolue. Je leur en veux pour cela. Je suis triste face à cet énorme gâchis. Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça. »
Elle tient notamment rigueur à Manuel Valls, qui n’est à ses yeux pas social-démocrate, pour sa « vision autoritaire », et la déchéance de nationalité. La veille, Christiane Taubira ne mâchait pas plus ses mots dans l’hebdomadaire Le 1, à propos de l’ancien Premier ministre et de son style qui “était de souligner les angles, pas de les arrondir ou de tisser des liens pluriels”.
« L’art de la synthèse de François Hollande consistait à étouffer les conflits »
François Hollande n’est pas en reste dans les critiques d’Anne Hidalgo. Selon la maire de Paris, Vincent Peillon incarne une forme de synthèse différente du président de la République :
« L’art de la synthèse de François Hollande consistait à étouffer les conflits et à trouver des voies de sortie qui ne nommaient pas les problèmes. »
Enfin, elle porte ses coups les plus durs contre Emmanuel Macron, l’ancien banquier devenu ministre, et désormais candidat à la présidentielle avec son mouvement En Marche :
« Il est l’incarnation de la reproduction sociale des élites. Il porte une vision très autocentrée, jacobine, colbertiste. Je n’ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m’aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance. Mais j’imagine qu’il doit servir les intérêts de beaucoup de gens pour faire autant la ‘une’ des journaux et pour avoir été à ce point porté comme la figure imposée d’une modernité. Le réveil risque d’être difficile pour ceux qui y croient ! », prévient-elle.
« Je ne me sens redevable de personne »
Après ces critiques aussi acerbes contre Manuel Valls, on peut légitimement se demander si elle le soutiendra dans le cas où il gagne la primaire. D’ailleurs, interrogée par Le Monde, elle reste évasive à ce sujet :
« Je ne me sens redevable de personne, je n’ai jamais été dans des écuries et j’ai ma liberté. J’espère avant toute chose que Vincent gagnera. »
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