Totalement modemaniaque, l’Italienne a rejoint le cercle très fermé des icônes de la mode grâce à son sens aigu du spectaculaire.
Balayons le débat d’emblée. Anna Dello Russo n’est ni superficielle ni futile ni risible. Elle est juste magnifique. Chacune de ses tenues est un spectacle, chacune de ses déclarations un aphorisme mode. Le plus grand ?
« Fashion is everywhere ! The sky is fashion ! My darling, the Sistine Chapel is fashion ! »
Née en 1962 à Bari, diplômée en littérature italienne et en histoire de l’art, la « fashion maniac », telle que la définit Helmut Newton, a travaillé pour le Vogue Italie et le Vogue Uomo avant de devenir la fashion director du Vogue Japon. En parallèle, elle est consultante pour des marques de mode et, surtout, modèle préféré des streetstylers, ces bloggeurs à l’affût des meilleurs looks de la rue.
Autour des défilés, c’est elle la plus sollicitée. Ses looks sont aussi sidérants que sa silhouette est athlétique, et elle ne recule devant aucun obstacle climatique, aucune convention vestimentaire. Elle peut être en robe du soir à 10 heures du matin ; elle est aussi capable de porter une cerise géante ou une mégatranche de pastèque en guise de chapeau.
Anna Dello Russo est une esthète jusqu’au-boutiste. Elle s’interdit de porter des jeans, ou des talons de moins de douze centimètres. Elle ne porte jamais deux fois la même chose. Lors de la dernière Fashion Week parisienne, elle était arrivée avec cent tenues (qu’elle a toutes achetées, ce qui fait d’elle une exception dans le monde très intéressé des rédactrices de mode).
Ses autres règles de vie ? Anna Dello Russo ne boit ni alcool ni café, ne fume pas et évite les soirées interminables. Mais elle consacre des heures chaque matin au yoga, et multiplie les séjours en Inde pour se « ressourcer ». Comme souvent, l’extravagante dissimule une vie d’ascète.