Anne-Claire Norot, notre spécialiste BD, revient sur la 36ème édition du Festival d’Angoulême, qui en récompensant notamment Blutch et Winshluss (notre photo) a sacré la bande dessinée d’auteur.
Avec Blutch recevant le grand Prix de la ville d’Angoulême et Pinocchio de Winshluss élu meilleur album de l’année, le festival d’Angoulême sous la présidence et l’impulsion de Charles Berberian et de Philippe Dupuy a cette année couronné sans réserve la BD d’auteur et la nouvelle génération d’artistes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le reste du palmarès confirme ce choix : on trouve parmi les cinq “essentiels” Tamara Drewe de Posy Simmons, Le Petit Christian 2 du même Blutch, l’excellent Martha Jane Cannary du duo Mathieu Blanchin/Christian Perrissin ou encore L’ingénu d’Emile Bravo, son évocation subtile de Spirou. Autant d’albums aux visions et parti pris très forts, que l’on retrouve aussi dans l’œuvre déjà protéiforme et très prometteuse de Bastien Vivès, élu révélation de l’année pour son aquatique Le Goût du chlore. Une direction semble donc prise vers une BD plus affranchie, moins grand public, et pourrait se confirmer l’année prochaine quand Blutch sera à son tour président du jury.
La volonté d’inscrire la BD dans l’expression culturelle était depuis quelques années une des priorités du festival et le pari semble avoir réussi cette année. Car la culture était plus que jamais présente cette année dans les rues d’Angoulême. Les rencontres internationales (avec Marjane Satrapi, Posy Simmonds, Bitterkomix…) et les rencontres autobiographiques (avec Blutch, Nine Antico, Boulet…) ont fait salle pleine, les interviews du Forum du Nouveau Monde, invitant Adrian Tomine, Hugues Micol, Emile Bravo ou Dash Shaw ont attiré les fans, les concerts de dessin se sont joués à guichets fermés, les stands des indépendants n’ont pas désemplit…
Le festival n’a pas pour autant pris un virage élitiste. Toujours aussi joyeux, populaire et fréquenté, il semble même avoir atteint un record d’affluence le samedi 31 janvier. Et c’est un signe particulièrement encouragent de voir que la BD exigeante et libre peut aussi rencontrer un large public.
{"type":"Banniere-Basse"}