Mardi 14 mai, cet élu en Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé qu’il quittait la France insoumise et qu’il appelait à voter pour la liste du Rassemblement national aux européennes, le 26 mai.
Décidément, rien ne sera épargné à Jean-Luc Mélenchon (pour reprendre ses mots suite au départ de Thomas Guénolé il y a quelques semaines). Ce mardi 14 mai au soir, un militant de la France insoumise (LFI), Andréa Kotarac, élu en Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé dans une interview à BFMTV qu’il quittait le mouvement populiste de gauche suite à de nombreux désaccords. Et qu’il appelait à voter pour la liste du Rassemblement national (RN) aux européennes le 26 mai.
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“J’appelle à voter pour la seule liste souverainiste qui met en avant l’indépendance de la France et qui est la mieux à même de faire barrage à Macron : la liste de Jordan Bardella”, a déclaré ce jeune homme de 30 ans. Marine Le Pen a salué dans un communiqué sa décision.
"J'appelle à voter pour la seule liste souverainiste qui met en avant l’indépendance de la France et qui est la mieux à même de faire barrage à #Macron : la liste de @J_Bardella. #19hRuthElkrief pic.twitter.com/G30hAPA81s
— Andréa Kotarac (@AndreaKotarac) May 14, 2019
Cataclysme
Cette annonce a produit un cataclysme dans les rangs du Parti de gauche (PG), qui l’a immédiatement exclu, mais aussi de la France insoumise (dont les cadres préfèrent souvent ne pas commenter). “Sa décision va à l’encontre de tous les principes républicains que défendent le Parti de gauche et la France insoumise”, écrit le PG.
“Le départ est un non-événement, nous ne souhaitons pas gâcher notre temps de parole en commentant ce départ”, explique le député du Nord Adrien Quatennens à Libération. Dans la foulée, Andréa Kotarac a précisé qu’il allait “rendre [son] mandat de conseiller régional conformément à l’éthique qui est la [sienne]”.
Bien entendu, mes annonces sur #BFMTV seront suivies par des actes forts : oui je vais rendre mon mandat de conseiller régional conformément à l’éthique qui est la mienne. #19hRuthElkrief
— Andréa Kotarac (@AndreaKotarac) May 14, 2019
Au cours de son interview à BFMTV, ainsi que dans un entretien qu’il a accordé à la revue Elements d’Alain de Benoist, pouponnière de la Nouvelle droite, Kotarac revient sur les événements qui l’ont conduit à faire ce choix.
Tiens @AndreaKotarac annonce dans @Revue_elements qu’il quitte @FranceInsoumise et qu’il va voter… @RNational_off pic.twitter.com/WPQO9o31ws
— Abel Mestre (@AbelMestre) May 14, 2019
Attaques
Sa participation récente au forum économique de Yalta, révélée dans la presse, avait provoqué la stupeur au sein de LFI. En cause, la présence à ce meeting pro-Poutine en Crimée de Marion Maréchal, mais aussi du numéro 3 de la liste RN aux européennes, Thierry Mariani. “A l’heure où j’étais attaqué, j’ai eu des soutiens principalement de l’autre bord, de manière non sectaire, qui m’ont expliqué qu’ils défendaient le peuple français face à l’oligarchie”, affirme-t-il, précisant qu’il a eu Marine Le Pen au téléphone.
Il précise que suite à sa présence à ce forum, il a été dénigré au sein de LFI : “J’ai subi des violences absolument terribles de la part de beaucoup de personnes.” D’autre part, il regrette le départ de plusieurs personnalités de LFI, dont Djordje Kuzmanovic, tenant d’une ligne “décomplexée” sur l’immigration. “Sur l’immigration, Mélenchon a un bon constat, il a dit que l’immigration était une souffrance. Puisque c’est une souffrance, il faut l’arrêter. Je préfère que les gens vivent dignement, fièrement, chez eux”, déclare d’ailleurs Kotarac. A seulement dix jours du scrutin, le coup de tonerre est sidérant.
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