Laurent Ozon, un ancien conseiller influent de Marine Le Pen nie la notion de racisme dans un tweet.
« Le racisme agité par l’oligarchie, est une fiction destinée à culpabiliser les réactions xénophobes normales d’un peuple envahi », c’est l’un des derniers tweets postés par Laurent Ozon. Il y a deux ans, cet homme aujourd’hui âgé de 46 ans était l’un des conseillers les plus influents de Marine Le Pen.
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Après avoir accédé à la présidence du mouvement en janvier 2011, Marine Le Pen se rend compte qu’elle manque de cadres sur lesquels s’appuyer pour mener sa campagne présidentielle.
Dirigeant d’une entreprise spécialisée dans les technologies de contrôle et la sécurité informatique, Laurent Ozon est présenté à Marine Le Pen comme un « bon consultant en matière écologique ».
Un proche de Marine Le Pen raconte son ascension :
» Dès qu’elle l’a vu, Marine a été séduite par ce type là et du jour au lendemain, il est devenu incontournable. Il assistait aux réunions internes les plus secrètes, les plus confidentielles. Tout le monde est tombé des nues. On lui disait : ‘Tu es bien sûr de ce type là ? Pourquoi tu nous l’imposes ?’. Et elle répondait : ‘Non, c’est un type très bien et très fiable’. »
Se présentant régulièrement comme un ancien membre des Verts, Laurent Ozon est surtout un pur produit de la Nouvelle Droite, qui défend une vision identitaire et différentialiste de l’écologie. Il voit les sociétés humaines comme autant d’écosystèmes régis par des règles d’essence biologique. Aussitôt installé au bureau politique, Ozon fait figure d’invité-surprise dans la nouvelle équipe dirigeante, où il devient délégué national à la formation. « On l’a pris pour qu’il parle d’écologie, explique aujourd’hui un cadre du parti. Mais il a commencé à vouloir toucher à tout, à devenir son éminence grise. »
Une trajectoire éphémère au FN
Sa trajectoire au FN sera pourtant éphémère. Le vendredi 22 juillet 2011, Anders Breivik, un militant norvégien d’extrême droite, assassine 77 personnes à Oslo puis sur l’île d’Utoya. Pour conjurer les amalgames, le Front national s’empresse de condamner « ces actes barbares et lâches et exprime sa totale solidarité avec le peuple norvégien ». Quelques jours plus tard, cependant, sur le réseau social Twitter, Laurent Ozon poste une série de messages tendant à « expliquer » le geste de Breivik par l’immigration extra-européenne en Norvège.
Très embarrassé par le scandale qui s’ensuit, l’état-major frontiste ne tarde pas à désavouer son étoile montante. En vacances sur une île bretonne, Ozon reçoit l’appel d’une Marine Le Pen furibarde : « Tu sais que ton compte Twitter n’est pas privé, pourquoi tu as écrit ça ? Tu es naïf ou quoi ? » Laurent Ozon ne parvient pas à apaiser sa présidente et démissionne de toutes ses fonctions le 14 août.
Sa trajectoire fulgurante au sein du parti montre l’écart entre la stratégie de dédiabolisation entamée dans les médias par Marine Le Pen et la dureté idéologique de certains de ces cadres.
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