La semaine dernière, la polémique enflait autour de la chanson Sale Pute d’Orelsan, condamnée par Christine Albanel ou encore par l’association « Ni putes ni soumises ». Anaïs, prend aujourd’hui la défense du rappeur.
Après les réactions et critiques de personnalités politiques ou des médias prenant pour cible la chanson Sale Pute d’Orelsan, la chanteuse Anaïs s’est exprimée : « Je suis très attristée de ce qui se passe autour d’Orelsan en ce moment, j’ai l’impression que le talent et la plume de cet artiste sont éclipsés au profit du « sensationnel » (…) J’ai l’impression qu’on a tendance à oublier qu’Orelsan raconte des histoires, avec une réalité crue, mais beaucoup d’humour, et de recul et surtout d’humanité. «
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Une polémique un peu tardive puisque Sale Pute sort il y a deux ans, sur Internet seulement, accompagnée d’un clip mettant en scène Orelsan vêtu d’un costard qui envoie un mail à son ex et l’incendie violemment après l’avoir vue fricotter avec un autre. En 2007, la vidéo crée le buzz et permet à Orelsan d’être comparé à Eminem ou encore Mike Skinner de The Streets par ses chansons estampillées « White Trash ». En 2009, le No life pessimiste sort son album Perdu d’avance, où ne figurent par les chansons polémiques Sale Pute ou J’aime pas la Saint Valentin. Pourtant, Orelsan se voit déprogrammer du festival Nuits Botaniques à Bruxelles pendant que des personnalités politiques s’insurgent contre le texte de Sale Pute. Christine Albanel y voit une « incitation à la violence contre les femmes « , Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la solidarité, a expressément demandé aux dirigeants de sites vidéos de » retirer le clip incriminé « .
Sans oublier Marie Georges Buffet qui a poussé les organisateurs du Printemps de Bourges à retirer l’artiste de la programmation ou encore l’association Ni Putes Ni soumises, sur le front à chaque sortie médiatique. Il faudrait donc prendre toutes les chansons au sérieux et penser qu’un texte est révélateur de la personnalité d’un artiste ainsi, Gainsbourg serait un père incestueux (Lemon Incest) ou Clyde, un criminel américain (Bonnie and Clyde) et Johnny Halliday inciterait à brûler des voitures (Allumer le feu).
Les textes de chansons peuvent certes appeler la polémique, plaire ou déplaire, mais boycotter un artiste sur une chanson qu’il n’interprète même plus en concert paraît quelque peu démesuré. Orelsan s’est alors senti obligé de se justifier » Dans cette chanson, j’essaie de montrer comment une pulsion peut transformer quelqu’un en monstre. J’ai tourné un clip où je porte un costume cravate et bois de l’alcool, pour montrer qu’ils s’agit d’une fiction. En aucun cas, je ne fais l’apologie de la violence conjugale. »
Il est vrai que le rap est souvent la cible de critiques publiques, notamment du gouvernement qui avait déjà condamné entre autres NTM, La Rumeur ou encore Monsieur R. Pourtant il existe d’autres répertoires où une certaine violence, mise en scène, est palpable : Anaïs par exemple, dans sa chanson Christina, rejoint les propos tenus par Orelsan sur le sexe opposé suite à une tromperie :
Oh l’enfoiré m’annoncer ça comme ça de but en blanc
J’ sais même pas qui c’est
cette foutue Christina cette pute en blanc…
Une infirmière nan mais j’ te jure
Bah faut qu’on t’opère ça c’est sûr
Je verrais bien une ablation
Sans tes couilles tu seras p’tête moins con…
Anaïs a par ailleurs ajouté : » Personne ne m’a jamais reproché tout ce que l’on reproche à Orelsan lorsque j’ai fait ma chanson Christina. «
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