Mercredi, Marcel Jacob, l’oncle de Jean-Marie Villemin, le père de Grégory tué en 1984, et sa femme Jacqueline ont été interpellés dans le village d’Aumontzey. Ils sont depuis en garde à vue pour complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime. Une belle-soeur de Jean-Marie Villemin, Ginette Villemin, a […]
Mercredi, Marcel Jacob, l’oncle de Jean-Marie Villemin, le père de Grégory tué en 1984, et sa femme Jacqueline ont été interpellés dans le village d’Aumontzey. Ils sont depuis en garde à vue pour complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime. Une belle-soeur de Jean-Marie Villemin, Ginette Villemin, a également été arrêtée, et les grand-parents de l’enfant Monique et Albert Villemin ont été entendus par la police.
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Petit Grégory: les gendarmes ont relancé l’affaire notamment grâce au logiciel AnaCrim selon Didier Seban, spécialiste des « cold cases » pic.twitter.com/dh3XIlDVbc
— franceinfo (@franceinfo) June 15, 2017
Comme l’expliquait jeudi matin sur France Info Didier Seban, avocat spécialiste des « cold case », des crimes qui restent non résolus pendant plusieurs années, les enquêteurs ont utiliséAnacrim pour parvenir à ce résultat. Développé par IBM,le logiciel, qui doit être « nourri » avec la moindre information, est utilisé par la gendarmerie nationale pour l’analyse criminelle. Nommé i2 COPLINK la société américaine, le logiciel « permet de consolider les données provenant de nombreuses sources« , décrit le site de l’entreprise. Surtout, et c’est le cas dans l’affaire Gregory, Anacrim a permis de « détecter des pistes d’enquête, en organisant et en fournissant un accès tactique, stratégique et au niveau des commandes à de vastes quantités de données apparemment sans rapport« .
Comme le raconte Didier Seban, le logiciel permet de traiter une masse d’informations trop considérable pour le cerveau humain, et de dégager de nouvelles pistes, notamment en pointant les incohérences dans les témoignages. Ce qui, dans cette affaire, a conduit aux interpellations de mercredi.
Cette série d’arrestations relance une affaire qui intrigue la France depuis plus de 30 ans. Le 16 octobre 1984, le corps sans vie de l’enfant avait été retrouvé dans la Vologne, une rivière située dans le département des Vosges. Un corbeau, qui harcelait la famille depuis plusieurs années, revendiquait le meurtre dans une lettre: « J’espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n’est pas ton argent qui te rendra ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con ».
Perturbée par l’agitation médiatique, l’enquête de la gendarmerie désigne alors Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, comme le suspect principal, notamment à cause du témoignage de sa nièce Murielle Bolle. Mais de retour dans sa famille, l’adolescente revient sur ses déclarations: Bernard Laroche sort de prison le 4 février 1985. Un mois plus tard, convaincu de la culpabilité de son cousin, Jean-Marie Villemin se rend chez lui au petit matin, et l’abat avec un fusil de chasse. Il sera condamné à 4 ans d’emprisonnement pour ce meurtre.
Mais en mars 1985, l’enquête venait d’être retirée à la gendarmerie pour être confiée à la SRPJ de Nancy, et les policiers vont suivre une toute autre direction: c’est la mère Christine Villemin qui fait dorénavant office de principale suspecte, notamment sur la foi d’expertise graphologique qui trouve des similitudes entre son écriture et celle du corbeau. Après plusieurs mois d’emprisonnement et des années de procédures juridiques, Christine Villemin sera finalement complètement blanchie en 1993 par la Cour d’appel de Dijon avec une formule juridique inédite: elle bénéficie d’un non-lieu pour « absence totale de charges« .
Au fil des années et des progrès de la police scientifique, l’enquête a été relancée par des expertises ADN, mais sans résultat. Le logiciel Anacrim parait avoir eu plus de réussite.
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