Comment se définir aujourd’hui ? C’est la question à la quelle tenteront de répondre, lors de la soirée “À définir dans un futur proche” le 23 juin à la Maroquinerie (Paris), 16 femmes artistes qui livreront leur carte blanche pour évoquer le genre et l’identité. L’occasion d’aborder ces thèmes avec l’une des invitées : la chanteuse, circassienne et comédienne Aloïse Sauvage.
Formée au cirque contemporain, spécialisée en acro-danse, comédienne dans le film 120 battements par minutes sacré au festival de Cannes 2017 et (enfin) chanteuse, Aloïse Sauvage a 25 ans et 1001 talents. Elle fait partie des 16 invité.es (aux côtés de Constance Debré, Barbara Carlotti, Ala.ni, Agnes Jaoui, Mardi Noir ou encore Clara Luciani) qui s’empareront de la Maroquinerie à Paris le 23 juin prochain pour la soirée de chansons, lectures et performances À définir dans un futur proche, consacrée au genre, à la création et à l’identité. Jointe par téléphone, la jeune femme nous parle de son rapport au genre et à l’identité.
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Le genre, qu’est ce que ça vous évoque ?
Aloïse Sauvage : Aujourd’hui, il y a trop de curseurs, trop d’échelles pour savoir où se situer dans les normes de genre. On se fige nous-même dans des représentations par rapport à soi ou aux autres. Quand on me dit que j’ai une « énergie masculine » quand je suis sur scène : c’est faux. En fait, qu’est ce que ça signifie ? Que l’énergie serait forcement masculine ? Il y a des mots, des sensations trop souvent rattachés au genre, comme si la sensibilité était strictement féminine. Je suis une femme, je l’assume et je l’accepte mais pour moi, et ça va sembler basique, une femme c’est un être humain avant toutes choses. J’essaye de rester libre par rapport aux normes de genre et d’évoluer comme ma personne l’entend. Je ne tente pas moi-même de me codifier ou de me classifier. Je ne réfléchis pas en termes de masculin et de féminin, mais en tant que liberté d’être.
Quels sont vos modèles féminins ?
Je suis pas très à l’aise sur la question des modèles car je n’en ai pas de précis. Il n’y a pas d’image ou d’icône à qui je voudrais ressembler en tant que femme. Je suis sensible à celles qui existent comme elles l’entendent, à celles qui semblent différentes alors qu’elles s’écartent simplement des normes attendues de la féminité. J’aime les femmes revendicatives, libres, les femmes énergiques. Si je n’ai pas d’archétype exact de féminité à suivre c’est parce que je ne veux pas figer moi-même mon idéal de ce que doit être une femme.
Vous vous entendez comment avec votre corps ?
J’ai appris avec la pratique de la danse et du cirque contemporain à l’accepter d’avantage que les gens qui n’ont pas accès au sport, ou à une pratique corporelle qui oblige à un moment donné à se pencher sur son image et sa pudeur. J’ai dû réfléchir là dessus et j’ai été obligée de l’accepter plus rapidement, au rythme de ma progression et de mes entraînements sportifs. Mon corps, c’est mon allié. Je n’ai ni envie de le dissimuler, ni de le montrer. Je l’assume, je l’affirme tel qu’il est. J’en fais ce que je veux.
Et avec votre féminité?
Ma féminité, je la vis de mieux en mieux, même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Je me trouve féminine à bien des endroits. Sur scène avec cette énergie vive et revendicative, j’ai l’impression d’être encore plus féminine que dans la vie.
Retrouvez Aloïse Sauvage sur scène à la Maroquinerie le samedi 23 juin pour la soirée “A définir dans un futur proche”. Pour réserver, c’est par ici.
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