Il y a trois ans, Alexandre Matiussi lançait un petit label humble, destiné non pas à révolutionner la mode, mais, comme son nom l’indique, imaginer un vestiaire pour ses amis, composé de pièces abordables et doucement modeuses. Aujourd’hui, le gagnant du dernier ANDAM, prestigieux prix de mode, souffle la première bougie de sa boutique boulevard […]
Il y a trois ans, Alexandre Matiussi lançait un petit label humble, destiné non pas à révolutionner la mode, mais, comme son nom l’indique, imaginer un vestiaire pour ses amis, composé de pièces abordables et doucement modeuses.
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Aujourd’hui, le gagnant du dernier ANDAM, prestigieux prix de mode, souffle la première bougie de sa boutique boulevard Beaumarchais. Mais son succès se mesure surtout dans la rue: chaque terrasse du Marais fourmille d’hommes barbus affublé d’un bonnet, long manteau de laine et baskets insolentes – on pourrait presque parler d’un hipster Ami. Mission accomplie.
Quelles évolutions stylistiques remarquez-vous chez vos clients ?
En ce moment, on revoit des pantalons baggy – attention, pas du Run DMC, mais un pantalon large et bien taillé, car ça va à tout le monde. Il y a un grand intérêt pour les manteaux, qui habille instantanément la plus décontractée des tenues. Et puis, les hommes arrivent à porter des couleurs, du bleu, rouge, vert et même des touches de fluo.
Quels nouveaux challenges de votre côté ?
Aujourd’hui, les gens sont prêts à accueillir des collections modernes mais pas clivantes, qualitatives mais pas flashy. Et de mon côté le challenge est de trouver un tissu, une qualité qui reste raisonnable, savoir quel tissu vieillira comment, parce que le produit est abordable mais est acheté pour le long terme.
Et l’homme même, a-t-il évolué ?
Comme toujours, le garçon a toujours peur d’avoir l’air déguisé, mais en parallèle, a tout aussi envie d’être sexy qu’une fille, voire plus. Il veut qu’on lui matte le boul, il veut être musclé, bronzé, avoir belles dents, a peur avoir du bide. Mon travail aujourd’hui est de d’emmener mon client vers des pièces inattendues, qu’il se challenge et sorte de sa zone de confort.
Vos amis continuent-ils de vous inspirer ?
Je ne regarde pas les défilés ou la concurrence, alors oui, chaque collection découle de conversations entre amis. Un peu comme demander à un ami ‘tu veux manger de la viande rouge ou du poulet ?’, je leur demande si ils veulent un pull rouge ou bleu. Recemment, un blouson teddy hybride en matière technique et peau lainé est le resultat direct d’une envie d’un ami. Le créateur d’aujourd’hui se doit de rester connecter à la réalité de ses clients et à sa propre réalité.
Que pensez-vous de cette tendance des collaborations à tout va ?
Il faut que ce soit des créations auxquelles on croit, pas juste de l’opportunisme. J’ai collaboré avec les casquettes françaises Larose, cela semblait couler de source, et je prépare aussi quelque chose avec les maillots de bains Robinson les Bains, car ce sont des amis. J’ai aussi envie de pousser collaborations amicales. Par exemple, un ami illustrateur va développer un pull pour moi. Et j’aimerais aussi penser à créer un Barbershop, un pressing, des petits commerces de quartier pour renouer avec la population locales.
La tracklist d’Alexandre Mattiussi:
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