Le tableau, composé de Lego, constitue une pièce majeure de l’exposition “Ai Weiwei: Making Sense”. Pour la voir, rendez-vous à partir du 7 avril au Design Center, à Londres.
Large de quinze mètres de long, Water Lilies est la plus grande œuvre composée en Lego par Ai Weiwei. L’artiste avait déjà manié ces petites briques en plastique de la marque danoise pour Trace (2014), sa série de 176 portraits de prisonniers politiques. Présentée au Design Center de Londres, sa création est constituée uniquement de pièces usagées récoltées à l’aide d’un appel au public, l’entreprise de jouet ayant cessé de lui en fournir depuis 2014 car elle ne souhaite pas que ses briques soient utilisées pour un art politisé. Le créateur en a emboîté de 22 couleurs différentes pour son assemblage illusionniste aux motifs des Nymphéas de Claude Monet.
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En plus d’avoir intensifié les couleurs de l’original, Ai Weiwei a ajouté une large zone noire dans le troisième panneau de droite. De forme rectangulaire, elle représente l’entrée de l’abri souterrain où l’artiste a vécu en exil pendant son enfance dans le Xinjiang avec son père, le poète et intellectuel Ai Qing. Cette touche sombre vient “brutalement troubler l’eau paradisiaque” – juxtaposant l’expérience du passé de l’artiste au paysage idyllique représenté – a déclaré le conservateur en chef du musée Justin McGuirk au Guardian.
Une exposition conceptuelle et engagée
L’utilisation des Lego n’est pas conventionnelle dans le monde de l’art, ce qui n’empêche pas l’artiste de les mettre en valeur. Pour lui, c’est un moyen de communication démocratique, chacun pouvant délivrer un message facilement en utilisant ces petites pièces en plastique à assembler. À ses yeux, les Lego valent autant que “la peinture de Rembrandt et de Van Gogh” qui “adoreraient y jouer s’ils étaient encore en vie” avait-il déclaré dans une interview de The Independant en 2021.
L’exposition Making Sense, réalisée en collaboration avec Ai Weiwei, sera également constituée de centaines de milliers d’objets collectionnés par l’artiste depuis les années 1990 : comme ces morceaux de sculptures en porcelaine brisées dans son studio de Pékin en 2018 par les autorités chinoises ou encore ce cintre, le seul objet qu’il avait pu emporter en prison lors de l’une de ses arrestations.
Ai Weiwei: Making Sense, du 7 avril au 30 juillet, exposition au Design Center, à Londres.
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