Clément et Aaron ont été agressés dans la nuit de mardi à mercredi à Montpellier, en quittant La Villa Rouge, une boîte de nuit de la ville. Le récit de leur agression a été « liké » 110 000 fois sur Facebook, et partagé près de 25 000 fois.
Le visage tuméfié, avec son pull tâché de sang, Clément sourit. Victime d’homophobie, c’est avec cette photo et surtout ce sourire qui dénote sur son visage défiguré qu’il a répondu à ses agresseurs dans un message posté sur Facebook ce mercredi :
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Visiblement en plus d’être intolérants , vous êtes aussi des lâches ! (…) Vous pourrez frapper et encore frapper , vous n’enlèverez jamais ce sourire que vous voyez sur mon visage , et ne m’empêcherez pas d’aimer mon mec plus que tout (…) Nous sommes peut être des pédales , des tafioles comme vous dites , mais nous on n’attaque pas deux mecs à six »
Ils étaient six cette nuit là, à s’attaquer au couple. Six contre deux, une attaque lâche et gratuite, pour ne laisser aucune chance à Clément et son petit ami. Ils ont essayé de se défendre, ils se sont relevés pour « taper plus fort » mais ça n’a pas suffit.
« Inutile de vous décrire la peur que vous ressentez en voyant votre mec allongé sur le sol la tête en sang et inconscient »
Interrogé par RTL, Clément raconte comment depuis leur voiture, leurs agresseurs les ont d’abord copieusement insultés devant la boîte de nuit. Parce qu’il a osé répondre, quatre d’entre eux se sont jetés sur Aaron, et deux sur Clément :
« J’ai réussi a rester conscient, mais quand je me suis retourné j’ai vu que mon copain était à terre, il avait la tête en sang, il a le côté de la tête complètement brûlé parce qu’ils lui ont traîné la tête sur le macadam. »
Clément s’en sort avec 4 points de sutures à l’arcade, et l’intérieur de la lèvre ouverte. Aaron est trop grièvement blessé pour pouvoir s’exprimer. Quant au lieu de l’agression, devant La Villa Rouge, Clément précise ce n’était pas un hasard, puisque c’est une boîte qui a l’habitude d’accueillir des homosexuels.
En avril 2013, Wilfred et Olivier ont aussi été agressés à cause de leur homosexualité. Wilfred avait partagé le récit de leur agression sur Facebook, accompagné d’une photo de son visage tuméfié :
“On s’est posé la question du bon goût, puis on s’est dit que c’est peut-être désagréable mais que c’est la vérité. On l’a fait pour attirer l’attention sur une agression qui dit quelque chose de notre société, sur ce qui se passe en France depuis pas mal de mois autour du mariage pour tous. Depuis qu’on a posté cette photo, ça a pris une ampleur plus grande qu’on ne pouvait l’imaginer !”
Leurs agresseurs avaient été condamnés à 30 mois de prison, dont respectivement 12 et 15 mois de sursis avec mise à l’épreuve en juin 2014.
{"type":"Banniere-Basse"}