Laver Eric Woerth de tout soupçon ? L’actuel ministre du Budget s’y emploie de toutes ses forces. Mais à chaque fois, c’est la catastrophe.
Il y a trois semaines, François Baroin montait au créneau à l’Assemblée nationale pour défendre le bilan d’Eric Woerth, son prédécesseur en matière de politique fiscale. Sur l’air du “circulez, y a rien à voir”, il affirmait que toutes les grosses fortunes de France faisaient l’objet d’une enquête fiscale tous les trois ans. Avec à la clé, bien entendu, un satisfecit pour Eric Woerth qui n’avait, bien sûr, rien fait pour empêcher un contrôle fiscal à l’encontre de celle qui embauchait sa femme…
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Patatras, si les services de Bercy, sur dénonciation du parquet, ont bien mis leur nez dans les affaires de François- Marie Banier, les agents du fisc se sont hâtés lentement et ont surtout évité de plonger dans les arcanes des finances de Liliane Bettencourt, son île aux Seychelles et ses comptes en Suisse… Pour sa première intervention dans le dossier, celui que Chirac appelait “le petit Baroin” se prend les pieds dans le tapis en pérorant que la loi fiscale est la même pour tous et toutes !
Deuxième diversion, deuxième échec
Il y a quinze jours, François Baroin tente une deuxième diversion en commandant un rapport à l’Inspection générale des finances visant à faire la lumière sur la gestion, supposée impeccable, du dossier fiscal de Liliane Bettencourt. A la clé, un document mitonné aux petits oignons non par L’IGF mais par le patron de cette honorable institution, nommé par le ministère, ce qui, loin de dissiper les nombreux doutes, ne fait que les renforcer. Deuxième initiative du “petit Baroin”, nouvelle balle dans le pied.
A Bercy, les connaisseurs de la chose fiscale se marrent sous cape en observant les manoeuvres de leur ministre. L’un d’eux qui a eu à traiter des “affaires réservées”, celles dépendant du bon vouloir du pouvoir politique, en reste pantois.
“Les affirmations immédiatement démenties et les décisions de François Baroin dans cette affaire donnent la sensation qu’il a décidé de jouer à qui perd gagne.”
A qui perd gagne mais dans quel camp ? A la tribune de l’Assemblée nationale, la semaine dernière, François Baroin a accusé les socialistes de faire flamber la cote du FN avec leurs incessantes questions à Eric Woerth – Marine Le Pen a effectivement gagné sept points de popularité dans un récent sondage. Reste que dans l’affaire Woerth, il s’est jusqu’à présent montré davantage pyromane que pompier.
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