La tempête n’en finit plus à droite, après les 24 heures abracadabrantesques vécues par ses ouailles le 1er mars. Récit d’une folle journée : Visite annulée au dernier moment Tout a débuté dès potron-minet, entre 7 h et 8 h du matin. François Fillon, héraut malmené de Républicains pour la présidentielle, est attendu au Salon […]
La tempête n’en finit plus à droite, après les 24 heures abracadabrantesques vécues par ses ouailles le 1er mars. Récit d’une folle journée :
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Visite annulée au dernier moment
Tout a débuté dès potron-minet, entre 7 h et 8 h du matin. François Fillon, héraut malmené de Républicains pour la présidentielle, est attendu au Salon de l’agriculture. Mais il ne vient pas, enfin pas tout de suite. Un communiqué tombe : sa visite est annulée au dernier moment, ce qui donne lieu à des images surréalistes où plusieurs membres de son staff se retrouvent incapables de justifier cette décision devant les médias présents en masse, porte de Versailles.
Tout juste apprend-on qu’une conférence de presse est prévue le jour même, à midi. Durant trois heures, la machine à rumeurs frôle la surchauffe : François Fillon va se retirer ; des perquisitions seraient en cours ; Penelope est en garde à vue… Pire, elle serait même hospitalisée. Quant au stratège de la campagne, Patrick Stefanini, il aurait remis sa démission, refusée. En réalité, tout est faux.
Fillon a beaucoup consulté
Pendant ce laps de temps, François Fillon est enfermé dans son bureau de campagne, à quelques centaines de mètres seulement d’où il est attendu. Il a décidé, en accord avec son dernier carré de fidèles (Bruno Retailleau, Patrick Stefanini, Anne Méaux et Igor Mitrofanoff) de reporter sa visite.
L’homme de la Sarthe consulte les barons de la droite à tout va. Valérie Pécresse s’interroge mais se laisse convaincre, pas Bruno Le Maire qui, au nom de la parole donnée, l’invite à laisser sa place. Bernard Accoyer se résout, comme beaucoup, à le soutenir contre vents et marées.
Pendant ce temps, les journalistes se regroupent devant le QG de campagne de François Fillon. Avec 30 min de retard, il prend enfin la parole. Et prend, une fois encore, beaucoup de personnes de court : « Je ne céderai pas, j’irai jusqu’au bout. » Il livre tout de go une preuve de sa « volonté », en évoquant « un assassinat politique » de la part du pouvoir judiciaire français. Les mots sont forts, ont-ils été pesés ?
François Hollande ne laisse pas dire. Quelques minutes tard, un communiqué élyséen tombe, laconique : « Une candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges. Je rappelle que nul ne peut se soustraire à la justice. »
Le peuple français est souverain. Je rappelle que la Justice est également rendue en son nom et que nul ne peut s’y soustraire. pic.twitter.com/bWEUa1zPSB
— François Hollande (@fhollande) March 1, 2017
Nicolas Sarkozy continue d’étendre son influence dans l’ombre
En réalité, d’après Le Monde, le natif de Cérans-Foulletourte a bien failli vaciller ce matin-là. Le quotidien rapporte que dès 7h30, il a appelé une nouvelle fois Nicolas Sarkozy, pour lui demander conseil. « A toi de te décider en ton âme et conscience. Je serai loyal. Si tu restes, je serai avec toi. Si tu pars, je comprendrai », lui indique l’ex.
Mais l’ancien président émet une condition : il ne veut pas revoir Alain Juppé revenir dans la course et incarner le fameux « plan B ». « [Sarkozy] préfère un Fillon perdant qu’un Juppé gagnant », jure un juppéiste cité par Le Monde.
Bruno Le Maire claque la porte. Début d’hémorragie à droite
Finalement rien ne bougera. Fillon reste le plan A, non sans conséquences. Peu après sa conférence de presse, alors qu’il déjeune dans une brasserie à quelques encablures, il voit s’afficher sur les bandeaux des chaînes d’info en continu le nom de Bruno Le Maire. Celui qui se voyait, un mois plus tôt, futur ministre des Affaires étrangères, rend les armes sans tourner casaque : « Je crois au respect de la parole donnée. » Les mots sont choisis.
#FillonGate : Le communiqué de Bruno #Lemaire est un modèle de gifle politique. pic.twitter.com/d9tTjIHT0m
— Nils Wilcke (@paul_denton) March 1, 2017
Dans son sillon, plusieurs des proches de l’ancien candidat du « renouveau » le suivent. Les centristes de l’UDI en font de même : leur participation à la campagne de Fillon est « suspendue », annonce leur président Jean-Christophe Lagarde. Pendant ce temps, Fillon, lui, est arrivé au Salon de l’agriculture…
Grand rassemblement de soutien populaire
Cette campagne sera ubuesque jusqu’au bout, c’est écrit. En fin de journée, on apprend qu’un grand rassemblement de soutien populaire est organisé dimanche, place du Trocadéro, sur le parvis des Droits de l’Homme. Contre qui ? Contre la Justice ? L’endroit n’est pas choisi au hasard, c’est là même où Nicolas Sarkozy avait réuni ses proches dans l’entre-deux tours de 2012. La suite, cette fois, est connue.
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