Il a fallu attendre dix ans pour que ce procès ait finalement lieu. Dix ans de rebondissements ubuesques, dix ans de doute vis-à-vis d’une instruction d’un dossier qui, dès le départ, s’est révélée bancale par bien des aspects. C’est donc aujourd’hui que les huit prévenus de l’affaire dite de Tarnac – dont Julien Coupat représente la figure la plus mise en avant – comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris.
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Alors qu’on s’attendait à une comparution devant une cour d’assises, c’est finalement devant un tribunal correctionnel que les prévenus seront jugés. En cause, le surnommé “groupe de Tarnac” n’est plus accusé de terrorisme depuis janvier 2017, suite à un pourvoi en cassation. Il n’est alors plus question, dans l’acte d’accusation, que de “dégradation d’un bien appartenant à autrui”, “association de malfaiteurs”, “refus de se soumettre à un prélèvement biologique” et “recel de documents administratifs volés”. Des accusations totalement disproportionnées par rapport à celle de terrorisme.
Les accusés entament le procès en position de force
Dans une enquête inédite datant de décembre 2008, Mediapart a réussi à recueillir le témoignage de deux mis examen dans cette affaire. Sans floutage, Benjamin Rosoux et Mathieu Burnel récusent point par point les accusations qui leur sont imputées. Quelques années plus tard, les faits semblent leur avoir donner raison. En effet, dans Libération, un policier ayant participé à l’enquête avoue que “sur ce dossier, il y avait une grosse pression de la hiérarchie”. Voilà qui rendrait sans doute la parole des prévenus plus crédible dans ce procès qui risque de durer longtemps.
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