Ce 23 juillet, le ministre de l’Intérieur était entendu dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire concernant l’affaire Benalla. Voici ce qu’on peut en retenir.
Gérard Collomb était entendu ce 23 juillet dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla. L’occasion pour les parlementaires de la Commission des lois de poser toutes les questions nécessaires pour faire la lumière sur ce sujet trouble, et comprendre comment Alexandre Benalla, collaborateur d’Emmanuel Macron en charge de la sécurité, s’est retrouvé à frapper un manifestant le 1er mai, du côté des forces de l’ordre.
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1 – Il rejette la faute sur le préfet
A la question de savoir pourquoi le ministre de l’Intérieur n’a pas saisi l’IGPN dès le 2 mai, tout de suite après le déroulement des faits, mais le 19 juillet, M. Collomb répond : “Je vous rappelle que je m’étais assuré le 2 mai que tant le cabinet du président de la République que la préfecture de police avaient été destinataires de l’information de la vidéo mettant en cause M. Benalla. Il leur appartenait donc d’agir, c’est la règle pour tous les manquements”. Gérard Collomb est en effet sous pression depuis que France Inter a révélé, dans la foulée de l’enquête initiale du Monde, qu’il était au courant des faits dès le 2 mai. Selon les informations de France Inter, l’Elysée ayant décidé de sanctionner son employé au le mettant à l’écart quinze jours, il aurait considéré que l’affaire était « réglée ».
Affaire Benalla : "Mon directeur de cabinet est prévenu que le cabinet de la présidence considère l'action de M. Benalla comme 'inacceptable' et qu'une sanction va être prise. (…) J'ai considéré que les faits signalés étaient pris en compte au niveau adapté."#DirectAN pic.twitter.com/DBpFRSIOM1
— LCP (@LCP) July 23, 2018
2 – Quand Gérard Collomb fait rire la commission
L’une des réponses de Gérard Collomb a provoqué le malaise. A une question du député Eric Ciotti qui lui demandait s’il avait rencontré Emmanuel Macron ce week-end, comme l’a rapporté la presse, il répond : “Oui j’ai rencontré le président de la République. Avons-nous parlé des faits ? Le moins possible ! Le président était plutôt préoccupé par l’avancement de la réforme constitutionnelle”. Les rires outrés des parlementaires parlent d’eux-mêmes.
Affaire Benalla : Gérard #Collomb répond à Eric Ciotti
"Oui j’ai rencontré le président de la République.
Avons-nous parlé des faits ?
Le moins possible…" @gerardcollomb >> https://t.co/PuE92LcKIO #DirectAN #Benalla pic.twitter.com/WYObHNajIj— LCP (@LCP) July 23, 2018
Le séquence a fait l’objet de montages humoristiques :
3 – Sur la présence d’Alexandre Benalla et Vincent Crase comme « observateurs »
Le ministre de l’Intérieur a estimé qu’il était « de nature relativement courante » que des observateurs assistent aux opérations des forces de l’ordre. En revanche, il dit n’avoir constaté “qu’a posteriori que les deux observateurs dont vous parlez [Alexandre Benalla et Vincent Crase] étaient présents sur les lieux, et s’étaient rendus de manière inopportune dans la salle de commandement où j’étais”.
Affaire Benalla : "Je n'ai jamais été informé, je n'ai constaté qu'a posteriori que les deux observateurs étaient présents sur les lieux et s’étaient rendus de manière inopportune dans la salle de commandement où j’étais", assure Gérard Collomb.
>https://t.co/PuE92LcKIO #DirectAN pic.twitter.com/1Du0pxN4dJ— LCP (@LCP) July 23, 2018
4 – Il ne « connaissait pas » M. Benalla
Le ministre d’Etat a affirmé qu’il avait déjà rencontré Alexandre Benalla, mais qu’il ne le « connaissait pas ». Il explique d’ailleurs que lui-même l’a pris pour un policier : “Je croyais même qu’il faisait plutôt partie des services de police. J’ignorais sa qualité de conseiller du président”.
Jean-Luc Mélenchon a réagi en estimant qu’Emmanuel Macron devait donc être auditionné :
Bilan #Colomb. Il ment. Il connaissait #Benalla et #Mizerski. Il n'y a pas eu d’enquête IGPN le 3 mai. Il ne savait rien, #Macron sait tout. Il doit être auditionné.#CommissionEnquete
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 23, 2018
5 – Gérard Collomb rejette la faute sur le préfet de Paris
Lors de son audition, le ministre a rejeté la faute sur le préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Il explique avoir appris mercredi que celui-ci avait « délivré une autorisation de port d’armes » à M. Benalla malgré les « avis défavorables des services » et des ministres de l’Intérieur.
Affaire Benalla : Malgré des "avis défavorables des services", et les refus successifs des ministres de l'intérieur, #Benalla "s'est vu délivré une autorisation de port d'armes" par le préfet de police le 13 octobre. "Je l'ai découvert mercredi", assure Gérard Collomb#directAN pic.twitter.com/y94vZqIwXl
— LCP (@LCP) July 23, 2018
6 – Sur les privilèges de M. Benalla
Le ministre a également répondu aux questions sur les raisons des étonnants privilèges dont M. Benalla a bénéficié à l’Elysée : voiture de police, avec des équipements dignes de hauts-fonctionnaires, etc. A ce sujet, il dit : “Je ne suis pas en mesure de vous l’indiquer, mes services n’ont jamais équipé ce véhicule”.
La liste des privilèges accordés à Alexandre Benalla pic.twitter.com/UmIfq3xJ2o
— BFMTV (@BFMTV) July 20, 2018
7 – La colère de Michel Delpuech
Auditionné dans la foulée, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a déclaré : “Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain”. Il estime, comme Gérard Collomb, que ce n’était pas à lui de faire usage de l’article 40 du code de procédure pénal. Il dit aussi, concernant le matériel de polie dont disposait M. Benalla, qu’« qu’aucune demande n’a pas faite auprès de la préfecture de police ». Il confirme que M. Benalla avait une arme le 1er mai alors qu’il n’en avait pas le droit.
Le préfet de police Michel Delpuech cite un adage juridique latin, "fraus omnia corrumpit", qui signifie "La fraude corrompt tout" 🔥 #DirectAN #Benalla
— Etienne Baldit (@EtienneBaldit) July 23, 2018
Après l'audition de Collomb – qualifiée de "honteuse" en off à la PP – #MichelDelpuech refuse de jouer le rôle de fusible. Il pointe la responsabilité de l'Elysée qui l'a mis au courant de l'affaire #Benalla le 2 mai #DirectAN
— Ivanne Trippenbach (@ITrippenbach) July 23, 2018
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