Adopte un objet est une initiative née sur les réseaux sociaux qui permet à chacun de donner et/ou récupérer mobilier, objets ou électroménager. Courant octobre, cette bonne idée devrait se décliner via une application nommée Geev. L’occasion, dans le cadre de #careinitiatives, de se pencher sur ce joli projet solidaire.
A l’origine d’Adopte un objet, il y a trois amis, dont Hakim, qui s’occupe dorénavant de l’initiative à plein temps : «Nous faisions pas mal de récup’ quand nous étions étudiants, et nous avons continué sur Paris. On s’est aperçus qu’il y avait plein d’objets abandonnés dans les rues. On a eu l’idée de partager cela avec nos proches grâce à un groupe Facebook qu’on a appelé Adopte un objet, qui s’est rapidement développé. On a commencé à travailler de manière plus ardue sur ce sujet, à créer d’autres usages, notamment le don, pour créer beaucoup plus d’échanges et de lien social et prolonger la durée de vie de ces objets, qui n’est pas très longue entre les éboueurs, les intempéries, les chiens. Les objets se dégradent en quelques heures.»
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L’initiative quitte rapidement Paris. «Certains membres ont déménagé et Adopte un objet s’est exporté. Il y a dorénavant 150 groupes différents avec à chaque fois un ambassadeur dans la ville qui peut lancer la communauté.» Avec une difficulté, celle de dépendre complètement du réseau social Facebook : «Facebook a beaucoup d’avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients. Il y a du monde, certes, mais le désavantage est qu’on a la main sur rien. » Adopte un objet a pourtant plus d’un tour dans son sac : « Notre force, c’est que nous ne sommes pas des militants, juste des citoyens normaux. Nous aimerions parler des problématiques environnementales et de consommation comme on aimerait qu’on nous en parle, avec du bon sens.» Après tout, le message est plutôt clair : «C’est de la logique pure : au lieu de jeter, donne. »
Forts d’une très grande communauté (plus de 80 000 personnes), les groupes Facebook Adopte un objet fonctionnent bien et s’autorégulent : «Il y a quelques règles : les gens donnent leur objet à qui ils veulent. On crée juste un service intermédiaire qu’on essaie de réguler. Le plus important, ce sont les valeurs de respect et de bienveillance. Ça se passe bien : les membres se sentent impliqués, et nous signalent quand il y a un dérapage. Nous avons aussi des bénévoles qui nous aident à administrer les groupes au quotidien. Ils sont une cinquantaine, de tous les âges et tous les profils. Là encore, les règles sont celles du bon sens : on ne donne pas d’animaux, ni de produits périmés.» Un concept qui dépasse actuellement les frontières : « Adopte un objet existe en France et au Québec. On essaie actuellement de fédérer les différents projets sur une plate-forme viable. Ils sont 50 000 membres au Québec, et nous discutons aussi avec notre équivalent allemand, où ils sont 100 000.»
Car Adopte un objet amorce une nouvelle mutation, et travaille sur sa propre application, Geev, qui regroupera tous les groupes existant déjà sur Facebook. «L’idée est de reprendre tous les usages et de les transposer dans une application. On a aussi listé les problèmes et on a essayé de les résoudre. Nous avons travaillé sur une mécanique qui permettra de mettre les gens au même niveau : pas de ‘premier arrivé, premier servi’. Avoir une application nous permet aussi de toucher l’ensemble du territoire via une seule plate-forme, et non plus de dupliquer sur Facebook des groupes à l’infini selon leur localisation. Les objets sont aussi souvent volumineux, et donnés dans des zones urbaines. On pourra avoir accès à des transporteurs à des tarifs préférentiels qui pourront aller chercher l’objet et le déposer. Nous allons aussi installer des alertes en fonction des objets que les gens cherchent. Nous ne sommes pas à l’abri de la suppression des groupes du jour au lendemain par Facebook. C’est pour assurer la pérennité de l’initiative qu’il fallait aller sur d’autres médiums.»
L‘application est testée depuis cet été et sera présentée à la foire de Marseille fin septembre pour un lancement prévu en octobre. Le don n’aura jamais été aussi simple.
Découvrez l’application Geev et Adopte un objet
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