Un « formidable mouvement », le symbole d’un « ras-le-bol général » : le mouvement Nuit Debout qui occupe la place de la République à Paris depuis près d’un mois ne laisse personne indifférent. Nous avons demandé à des artistes de nous parler de cette initiative citoyenne et comment ils envisagent son évolution.
Miossec
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Dans ses chansons, Miossec a souvent abordé la déception de la gauche, le militantisme et la nécessité de ne pas pas baisser les bras. Il se sent donc très en phase avec les Nuits Debout.
“Comme je tourne beaucoup, il y a moyen d’ausculter la France et j’ai vu les gens de gauche catastrophés, au tapis. De voir les Nuits Debout et ce refus de la résignation, c’est fabuleux. Je viens d’une famille très politique, mon père était pompier et syndicaliste CGT, la caserne de Brest était alors décrite comme un repère de pompiers rouges… Moi, ma première manif’, c’était contre l’installation de la centrale nucléaire de Plogoff, c’était magnifique de voir le peuple du Finistère, toutes générations confondues, se révolter contre l’état français. Je me souviens aussi d’une manifestation contre la venue de Le Pen à Rennes en 86, assez violente, ça avait bardé avec les CRS, j’ai courru avec des voltigeurs au cul.
Je suis profondément de gauche mais même en 81, je connaissais l’histoire personnelle de Mitterrand, ce n’était pas pour moi l’arrivée du Messie. D’ailleurs, Pierre Joxe a envoyé les CRS contre la caserne de mon père, ça a été un bouleversement pour nous… Aujourd’hui, je n’ai plus l’impression d’être représenté par la gauche au pouvoir, les frontières sont devenues trop floues. Voir Mélenchon annoncer sa candidatures aux Présidentielles sur TF1, ça a été un grand moment de plus dans cette déconfiture. Le gouvernement Valls, c’est caricatural. Son premier job à lui, c’était communiquant. Il l’est resté. Et pourtant, je reste passionné par le jeu politique, ses jeux de rôles…
Ma réponse de militant, c’est de tourner dans des petites salles, là où il n’y a parfois jamais de concerts, à prix réduits. Je veux être sur le terrain, passer par des actes, la tête avait trop mal. Je veux juste montrer qu’il y a moyen de ne pas se résigner, cet abattement est terrifiant. Il y a un besoin d’action, de serrer les coudes. Contrairement aux Espagnols, on n’a pas touché le fond avec le krach de 2008 et malheureusement, notre situation n’est pas aussi catastrophique que la leur. Les Podemos, ici, ça rappelerait pourtant aux petits blancs des campagnes et des banlieues que le front natinal n’est pas une source d’espoir. Très rapidement, les Podemos s’étaient étendus aux banlieues. Il faut que la Place de la République déborde sur les banlieues. Si j’étais parisien, en tout cas, je serais au Nuits Debout : pas en tant que chanteur – juste pour être une personne de plus. Et si on me demande de chanter, je viens. Mais je ne vais pas m’imposer ! Il y a un aspect dérisoire dans cette manifestation, on sent qu’Attac est derrière, mais on sait que souvent, les mouvements révolutionnaires démarrent sur ce genre de petite étincelle. Le simple fait que ça existe, c’est déjà une énorme victoire. Le fait que la politique puisse redevenir passionnante, ce n’est pas rien. Ça fait un bien fou dans ce monde qui sent vraiment le brûlé, dans cette ambiance pestilentielle.”
Propos recueillis par JD Beauvallet
Adèle Haenel
“La première fois que je suis allée à Nuit debout c’est parce qu’un ami m’a dit qu’il allait place de la République. C’était 4 jours après le début du mouvement. J’ai un peu halluciné en arrivant, de voir tout ces gens déjà là et n’avoir pas été au courant. En deux ans, avec les attentats et tout ce qui arrive, c’est la première fois que je vois un tel rassemblement. J’ai eu une forme de sympathie immédiate pour Nuit debout qui réclame tout, dans tous les sens. C’est le bordel ? Franchement, c’est normal. Des années de tactiques politiques ont fracturé la société en de multiples petites unités recentrées autour de leurs intérêts immédiats et antagonistes : les usagers/les cheminots ; les “vrais” travailleurs du privé/les fonctionnaires ; les vieux/ les jeunes… En gros, toujours sur le modèle les normaux/les anormaux.
L’objectif premier de Nuit debout est justement de remédier à la fragmentation et l’éparpillement des gens et des luttes. C’est difficile à mettre en place et ça part dans tous les sens mais ça commence à se structurer. Comme il y a une cohérence de l’oppression, il doit y avoir une cohérence de la résistance. Le rôle de Nuit debout est d’être le point de jonction des luttes et mouvements de résistance dans un monde où le travail est de plus en plus précaire et fragmenté. Ceux qui peuvent prendre le temps doivent le faire pour continuer à alimenter le mouvement, et soutenir les précaires en lutte dans des mouvements spécifiques. J’ai beaucoup manifesté pendant mes années lycées contre le CPE et la loi Fillon.
Aujourd’hui, j’ai envie de m’engager pour les réfugiés. Le repli sur soi en se disant “c’est bon pour moi, je réussis ma vie”, c’est la honte. A Calais, c’est incroyable ce que tu vois, ce qu’ils arrivent à construire avec rien. Il faut y aller pour comprendre. Aujourd’hui pour moi, passer devant le campement du métro Stalingrad et ne rien faire n’est plus possible.”
Propos recueillis par Anne Laffeter
Mehdi et Badrou
“On est venu en tant que spectateur dès le deuxième jour parce qu’on a eu l’impression qu’il se passait quelque chose. On a été attiré par l’étrangeté, la singularité de Nuit debout. On a vu des gens proactifs réfléchir, discuter, s’énerver ; et d’autres plus passifs, dans l’observation. Ce n’est pas un mouvement du corps mais de la pensée. Après une année comme celle de 2015, voir à Paris des gens se réunir, penser, vivre, prendre possession de la place est une belle chose, forcément positive. On aime l’idée qu’une place publique appartienne au public. Aujourd’hui en France, on suffoque, on a du mal à respirer, vivre, évoluer. Il y a une forme de tristesse très forte. Nuit debout, c’est la flamme qui leur permet de se rassembler et s’installer. Il n’y a rien de surprenant à voir Anne Hidalgo avec ses ultimatum ou Manuel Valls avec la police ou le gouvernement essayer de les culpabiliser car Nuit debout c’est aussi la célébration de l’échec des années Hollande.
Après, il y a surtout une majorité de gens d’une certaine catégorie sociale. Il y a certes de plus en plus d’étudiant, mais on continue de parler des ouvriers sans les ouvriers, des gens de banlieue sans eux. Certes il y en a un peu, mais on ne voit pas de convergence. Les gens n’ont peut être plus la force de se déplacer, ne croient plus ni en ce mouvement, ni en rien d’autres. J’observe les tournures de Nuit debout mais je reste sur ma faim. Quelle est la direction ? Sur quoi on se retrouve ? Est ce qu’on veut faire du folklore à la Occupy Wall Street ou un rassemblement à la française avec tous les jeunes de France ? Il y a tellement d’urgences qui s’accumulent pour les jeunesses. Tout ce qu’on te promet c’est des stages, du service civique. Il faut mobiliser les classes sociales pauvres, leur redonner cette flamme du combat. Est-ce que cela débouchera sur quelque chose ? C’est tout ce qu’on espère, même si on craint que cela ne reste qu’un début.”
Propos recueillis par Anne Laffeter
Dominique Gonzalez Foerster
« Je suis en montage d’exposition à Düsseldorf mais je voudrais encore être à Paris pour aller à République et ressentir et voir et écouter ce printemps de mars nocturne et sans fin qu’on guettait depuis longtemps. Vivement le 152 mars ! L’espace-temps ouvert par ces rassemblements et le désir que cela poursuit est la meilleure chose qui puisse nous arriver et va rendre les années futures plus intéressantes, plus fertiles et plus inventives. C’est comme dans le film « l’an 01″: on arrête tout on recommence et c’est pas triste.
C’est la célébration d’un aspect passionnant du comportement humain, le questionnement, la discussion, le langage partage. J’ai hâte de rentrer à Paris vendredi et désire que cela se prolonge de toutes les manières possibles. Remplacer toutes les élections à venir qui usent et consument par des débats collectifs et des tirages au sort de participant/es disponibles. Quel bonheur doivent ressentir les architectes qui ont repensé cette place. Pourvu qu’elle soit pour longtemps une scène ouverte ! »
Propos recueillis par Claire Moulène
Cléa Vincent, musicienne
« Je n’ai pas peur du changement, je n’ai pas peur des révolutions, je n’ai pas peur des crises économiques. Pour moi tout ça est synonyme d’inventions, d’évolutions, d’échanges d’idées et de partage. Nous les musiciens, on a connu la révolution du numérique, nos morceaux on perdu 99% de leur valeur marchande et le disque ne se vend plus. On est déjà en pleine réinvention du système. Mais dans notre malheur, nous musiciens, on a la chance de pouvoir jouer où on veut quand on veut.
Et si y’avait plus d’électricité, on mettrait des piles dans nos claviers, et si y’avait plus de piles , on jouerait avec des « guitare en bois » pour reprendre l’expression de Maud Elisa (Prince Miiaou). Et nos voix de chanteurs sortiront d’autant plus fort que ce sera vital, alors les micros on s’en fout. Pour dire que je n’ai pas peur si la place de la République se transforme en potager. Et s’il faut aider à planter des choux, pas de problème ! Entre deux couplets je peux mettre la main au râteau ! Je n’ai pas peur de l’avenir, je sais qu’on retombera sur nos pattes, comme les chats ! J’ai foi en l’être humain et sa capacité d’adaptation. »
Propos recueillis par Maxime de Abreu
Rone, musicien
« Nuit Debout est un formidable mouvement d’espoir et je déteste le mépris avec lequel en parlent certains politiques ou une partie de la presse. En vérité, je crois qu’ils sont tétanisés par l’émergence d’un phénomène politique et social qu’ils ne maitrisent pas. Car dans ces regroupements, il est effectivement très souvent question de réinventer la politique et de proposer un autre modèle de société. Alors bien sûr ça tâtonne, ça se cherche et il est difficile de deviner sur quoi tout cela va déboucher… mais ça échange, ça propose et ça participe à l’émergence d’un rêve collectif qui fait naître chez beaucoup l’espoir de reprendre leur destin en main. Qui sait comment cela va évoluer… En tout cas il serait dommage de ne pas avoir essayé, puisque tout le monde semble d’accord aujourd’hui pour dire que ça ne peut plus continuer ainsi. Il se passe un truc, et ça fait du bien. Debout! »
Propos recueillis par Maxime de Abreu
Léonie Pernet, musicienne
« Il y a un ras-le-bol général. En suivant ce qui se passe, c’est la première fois que j’envisage ne pas voter aux prochaines présidentielles, alors que j’ai toujours voté. Il y d’autres formes de participation à penser, à inventer. Actuellement, je ne suis en adhésion avec rien de rien sur l’échiquier politique traditionnel. Je me sens un peu perdue. Si d’autres choses sont proposées, j’ai envie d’aller voir. Par exemple, à partir de combien de personnes qui s’abstiennent doit-on arrêter de considérer une élection valable ? Et puis on sort d’une année particulière… Tout le monde s’étant senti touché par les attentats, il y a une réappropriation de la notion de vivre ensemble. On partage une douleur. »
Propos recueillis par Maxime de Abreu
Marvin Jouno
À Bourges la veille au soir je ne m’étais pas couché ou presque.
De retour à Paris je me pensais ainsi disposé pour enfin aller observer cette énigmatique « Nuit debout ».
Je dois ici confesser une non-connaissance quasi totale de ce qui s’y trame depuis 10 jours.
Depuis cinq mois – focalisé sur mon projet mais surtout très marqué par les évènements tragiques de ce foutu mois de Novembre 2015 ;
je me suis subitement coupé de tout.
(Plus de revues de presse sur le web matin et soir, de lectures papier l’après-midi, d’oeil jeté sur les chaines d’info en continu…)
Je me rends donc seul Place de la République, nu de toute info, d’idée préconçue – il fait déjà nuit.
Je serai rejoint plus tard par une amie très impliquée depuis le début. Elle participe chaque jour aux AG, aux réunions des différents comités.
Elle m’apportera ses lumières quant à l’organisation sur place, les codes en vigueur, ses espoirs, ses doutes, le foisonnement d’idées échangées et la difficulté de passer à l’action, de synthétiser les réflexions, de trancher entre horizontalité et verticalité…
Le décor paradoxal, bicéphale, clair-obscur est planté.
J’observe pendant plusieurs heures la ‘République’ littéralement sens dessus dessous.
La place se retrouve toute en acrobatie – les jambes au nord et la tête en bas dans la partie sud.
Un axe de symétrie imparfait transperce la statue centrale.
Là-haut : des gens debout dansent sur fond de musique et de canettes 50cl, on crache du feu, on s’amuse.
En bas : Une foule des plus cosmopolites et assise, assiste à une séance en plein air du documentaire ‘Nous sommes vivant’, d’autres se réunissent en petites cercles de paroles.
Ici depuis 10 jours la légèreté et le sérieux, l’insouciance et la conscience, la danse et la pensée semblent se côtoyer – les jambes occupent l’espace, la tête enregistre quantité d’idées diverses ; au coeur de la mêlée, la statue de la République arbitre et observe sa jeunesse, son peuple, se lever, résister, contester, proposer, réfléchir, se réunir et pourquoi pas s’unir, chacun selon ses moyens, ses envies.
Il y a cinq mois cette même place était occupée par le peuple français en réaction, assommée après coup par le drame survenu. Cette nuit, quelques 150 jours plus tard la foule réagit certes mais anticipe par ailleurs une échéance à venir : celle de Mai 2017. La colère générationelle et sociétale est étonnamment contenue, festive et surtout constructive.
On ne peut s’empêcher de penser au précédents récents : Occupy, Podemos, Les indignés, aux partis pirates ancrés dans plusieurs pays européens…
Et si la Nuit Debout en fin de compte c’était ne pas se laisser endormir, oublier le cauchemar de la veille, rêver éveillé, tenir debout toute la nuit pour mieux préparer demain. La Nuit Debout c’est espérer alors qu’on n’y croit plus, c’est exprimer un mécontentement en entamant la rédaction d’un 6è chapitre, c’est prendre les choses en main et ne plus attendre l’homme providentiel, c’est le peuple qui reprend la parole…
Il faudra sûrement pour cela ne pas dormir le jour, trop fatigué par ces nuits d’ébauches.
Propos recueillis par Maxime de Abreu
Kantuta Quirós & Aliocha Imhoff du Peuple qui manque, artistes
« Nous avons commencé à filmer les débats de la Nuit Debout, avec l’idée d’inclure peut-être quelques séquences, dans un film que nous avons commencé à Chicago, Les Impatients, une série chronopolitique, ou plutôt une enquête sur cette impatience que nous portons en nous de retrouver le temps de l’Histoire, le temps de l’événement, la possibilité de l’avenir, dans ce moment que nous traversons de la plus grande obstruction du politique, ce sentiment de la plus grande impuissance.
Nous pensons cela en rhapsodes, en quête de traces, d’indices d’avenir que nous guettons, que nous espérons et que nous cousons ensemble. Alors, quand survient à Paris un événement comme celui-ci, ce que nous cherchons à saisir, c’est quelque chose de la fragilité de ce surgissement. De la vulnérabilité de ces paroles qui se risquent, sans autorisation.
Les théâtres de la parole, qui se jouent sur la place, cette grande libération du langage, ces frémissements, cette joie commune de retrouver une possibilité du politique, comme on retrouve l’usage d’un membre fantôme, qui était là en sommeil, et dont nous semblions avoir perdu jusqu’au souvenir de l’usage. La jubilation de ces bruissements dans nos corps endeuillés, vidés de leurs possibilités, durant ces mois, ces années d’hiver que nous avons traversés.
Dans ces esquisses de démocratie directe, c’est apprendre à parler sans médiation, ce sont ces dispositifs narratifs-là qui nous intéressent : des petits cercles de parole très intimes et tout à la fois complètement publics, complètement extérieurs (une agora à 6 ou 7), ces scénographies de la parole.
On a dénoncé l’entre-soi sociologique de la place, qui contredirait l’illusion que tout le monde peut y parler, dans l’égalité des possibilités. La place reproduit, sûrement, comme tout espace social, certaines des stratifications de la ville. Mais ce sur quoi il faut porter notre attention, c’est sur le grand effort qui transparait : d’inclure, de porter des paroles plus hésitantes, d’encourager les voix les plus hétérogènes. Cela semble une grande chance, dans ce mouvement.
Peut-être que l’écueil pour les artistes serait de vouloir rajouter de manière un peu volontariste, quelque chose comme un répertoire de formes ou un supplément d’âme et qui, en fait, se trouvent un peu désactivés car le mouvement porte en lui-même une très forte esthétique, une scénographie des relations sociales, et à son meilleur, dans la plus grande indistinction entre art et vie, une production mutante d’énonciations, de subjectivités. C’est sûrement un peu ce vertige qui saisissait nombre d’artistes en 68 (68 qu’on a pu voir comme un happening porté jusqu’au bout de lui-même). On sent que ce vertige est présent aussi à NuitDebout.
Il faudrait peut-être alors considérer la place de l’art, plutôt dans sa puissance de reconfiguration des places, aussi éphémère soit-elle. Les puissances de l’art, à traverser dans la plus grande déliaison, tout le corps social : non pas comme une technique de production d’objets ou d’images, mais comme une technique qui permette à chacun d’entre nous de se saisir d’intensités d’existence, qui nous émancipent, nous rendent sujets de nous-même, nous permettent de nous produire nous-même. En considérant que les artistes, « dans la vie ordinaire », sont ceux qui en ont la plus grande technique et le plus grand savoir-faire, en catalyseurs qu’ils sont de nouvelles orchestrations existentielles.
Et puis, peut-être n’est-ce pas un hasard si beaucoup de textes ont été écrit par des poètes ou des poètes-philosophes (par exemple rassemblés autour du collectif Zine), car la question du langage, encore une fois, est déterminante, celle de la réinvention d’une langue politique, que l’on retrouve encore dans la commission « vocabulaire et réappropriation du langage ». Enfin, il y a la question de la documentation et de la retransmission d’un mouvement où les caméras et les réseaux sociaux (Périscope, TV/Radio Debout, etc.) sont omniprésents et donnent en soi une forme réticulaire au mouvement, pendant qu’on retrouve des documentaristes magnifiques tels Sylvain George ou Edouard Beau en train de constituer une archive du mouvement, qui s’avérera – nous en sommes sûrs – précieuse. »
Propos recueillis par Claire Moulène
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