« Mediapart » et « France Inter » ont été relaxés, vendredi 19 avril. L’ancien député écologiste Denis Baupin les avait poursuivis pour diffamation, pour avoir diffusé les témoignages de huit femmes l’accusant de harcèlement et d’agressions sexuelles.
C’est le sourire aux lèvres que les prévenus sont sortis du tribunal correctionnel de Paris. Les douze personnes que Denis Baupin avait poursuivies pour diffamation ont été relaxées ce vendredi 19 avril. Parmi elles, Lénaïg Bredoux, journaliste à Mediapart, Cyril Graziani de France Inter et des femmes à qui ces médias avaient donné la parole en 2016 pour témoigner contre l’ex-député écologiste. Elles l’accusent d’agressions sexuelles et de harcèlement.
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Le tribunal a condamné Denis Baupin à verser 500 euros pour procédure abusive aux chacun des prévenus qui en avait fait la demande, comme l’indique sur Twitter la journaliste Marie Barbier, dont le live-tweet du procès a été très suivi. Maître Pierrat, avocat de l’ancien député, a déjà annoncé dans un communiqué de presse publié sur Twitter que son client se « réservait le droit de faire appel ».
Communiqué de presse à la suite du délibéré dans l'affaire Baupin / Mediapart et France Inter. pic.twitter.com/toYUvY3oMu
— Emmanuel Pierrat (@EmmanuelPierrat) April 19, 2019
Cette décision de justice a été saluée par différents collectifs féministes. L’association Osez le féminisme a indiqué dans un communiqué que ce jugement « ouvre la voie, du point de vue politique comme jurisprudentiel, à une meilleure protection des femmes harcelées dans un milieu professionnel ». C’est une « victoire » pour Les effronté.es, une association féministe, qui assure dans un communiqué que « l’histoire de nos luttes féministes restera marquée par cette affaire ».
Trois ans d’affaire Baupin
Ce procès intervient trois ans après le début de ce qui est aujourd’hui appelé « l’affaire Baupin ». En mai 2016, Mediapart et France Inter avaient révélé huit témoignages de femmes – puis cinq autres quelques semaines plus tard – dénonçant des comportements qu’elles ont jugés inappropriés : gestes déplacés, tentatives de baisers non désirés, envois de SMS insistants, pour certains à caractère sexuel. Quatre plaintes contre Denis Baupin ont été déposées suite à ces publications. En mars 2017, le procureur de Paris a annoncé que ces plaintes étaient classées sans suite pour prescription.
Denis Baupin a ensuite poursuivi pour diffamation les femmes qui l’accusaient, les journalistes et les rédactions. Le procès a débuté en février 2019. Celui qui a également été vice-président de l’Assemblée Nationale de 2012 à 2016 ne s’est jamais rendu au tribunal pour assister aux audiences. Immédiatement après le rendu du verdict, les prévenues ont partagé leur joie sur Twitter.
Cette photo de joie est dédiée à toutes les victimes de violences sexuelles qui partout se battent pour la reconnaissance de leurs droits: c’est possible, il faut y croire #metoo #baupin condamné pour procédure abusive contre ses victimes #ensemble pic.twitter.com/v1PU32VIrd
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) April 19, 2019
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