Un voyage olfactif à travers plus de 70 références : c’est ce que propose le Grand Musée du Parfum qui a ouvert ses portes fin décembre dans le 1er arrondissement de Paris. L’occasion de découvrir toutes les facettes de la parfumerie, de ses origines historiques à l’art de la composition, en passant par l’étude de l’odorat et de son incroyable pouvoir émotionnel.
Reconnu dans le monde entier comme symbole de luxe et de l’art de vivre à la française, le parfum a désormais son musée en plein coeur du 8ème arrondissement de Paris. Après le Musée International de la Parfumerie de Grasse créé en 1989, le parfum trouve ici une vitrine intime, élégante et résolument contemporaine, capable de faire valoir l’importance artistique et culturelle d’une des activités traditionnelles française les plus prestigieuses qui soit.
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C’est un parcours un peu hors du commun qui se déploie sur les quatre étages de cet hôtel particulier, anciennement occupé par la maison Christian Lacroix. Difficile en même temps de proposer une approche muséale classique quand il s’agit de transmettre et d’enseigner cet art immatériel et impalpable qu’est le parfum. A travers les trois parties qui le compose, le musée propose une mise en scène riche et originale, capable de relever ce défi en misant sur les dernières technologies disponibles en matière de médiation et de d’interactivité.
Dans la première partie située au sous-sol, le musée propose un parcours pédagogique retraçant l’histoire du parfum et de ses usages à travers les âges. Du premier parfum connu de l’histoire de l’humanité à nos jours, le parcours est jalonné de plus de 70 odeurs. Une collection historique et olfactive capable de nous immerger dans une époque ou un lieu, et de rendre interactif ce passage obligé par l’histoire, pas forcément excitant pour tout le monde.
Proposer une expérience récréative est en effet un des points d’orgue du projet selon Guillaume de Maussion, PDG et fondateur associé du musée.
« Avec ce musée, on a vraiment envie d’attirer des gens qui n’ont pas forcément l’habitude d’aller dans les musées. Beaucoup d’efforts ont été fait pour créer une vraie expérience de visite, que ça ne soit pas uniquement contemplatif. Tous les sujets ont été traité de manière design et originale, de manière à renverser l’approche trop rigide que l’on peut parfois trouver dans les musées. »
Cette dimension récréative s’intensifie peu à peu à partir de la deuxième partie de l’exposition, axée sur le fonctionnement du sens olfactif et sur la nature des odeurs. A la fois scientifique et ludique, le parcours est ici pensé au travers d’une scénographie favorisant au mieux l’éveil des sens et de la curiosité. Une série de petits « jeux olfactifs » est même au programme, histoire de mettre à l’épreuve notre mémoire olfactive.
S’en suit une immersion au coeur de l’art de la composition, avec une collection composée de vingt-cinq matières premières incontournables du parfumeur. Composition qui se retrouvera sublimée à travers des dispositifs scénographiques uniques, tel l’Orgue à parfum, visible dans le laboratoire du parfumeur, ou avec de futures collaborations artistiques.
« Pour nos futures expositions temporaires, nous allons chercher à travailler avec des artistes qui mettent en jeu la sensorialité, autrement qu’à travers la vue. Ce musée est conçu comme un hymne au parfum et à l’odorat et nous voulons qu’il accueille des artistes capables d’aller dans ce sens en complétant notre démarche avec des projets ludiques et innovants. » précise Guillaume de Maussion.
Cet homme d’affaires qui s’est toujours posé en « visiteur lambda » de sorte à aider ses partenaires à trouver le juste équilibre entre érudition et plaisir de visite, aura tout fait pour que nous ressortions du musée avec le plus de souvenirs possibles. Reste à voir maintenant si ce nouveau lieu trouvera son public et saura traverser les époques, comme ont su le faire les grands noms du parfum.
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