Mars 2014. Martin Besson n’a que 18 ans, quand il décide de fonder un média différent. Un pure player, qui aura pour vocation de « rendre visibles les invisibles » et de « venir en aide à ceux dont on ne parle jamais, mais avec une histoire » indique la page d’accueil du site. Sans abri, sans argent, sans amour, sans amis, sans attention… bref, Sans A dresse des portraits travaillés et complets d’une population en grande précarité souvent absente des médias français, accompagnés de photos soignées. Sur le site, on peut découvrir les portraits de Sofia qui vit dans un 7 mètres carrés, de Christophe, un sans abri alcoolique qui a réussi à sortir de la rue ou encore de Jean-Marie Roughol le SDF parisien qui avait publié un livre en 2015 grâce à Jean-Louis Debré.
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Le média @Sans__A veut rendre visible les "invisibles" https://t.co/WS9q2U1ffJ pic.twitter.com/cV3jbnFbxV
— Olivier Laffargue (@laffargue) May 15, 2016
Dans un entretien à 20 Minutes, Martin explique le rapport qu’il entretient avec la profession « et la difficulté des médias à innover, à prendre des risques, à cerner les nouvelles possibilités offertes par les réseaux sociaux. » C’est ce qui l’a poussé à quitter son école de journalisme privée, quatre mois seulement après y avoir mis les mis les pieds.
Parler des précaires sans misérabilisme en dehors de la période hivernale
Depuis un an, une équipe de journalistes, photographes et de designers s’agitent à faire de Sans A un média de poids. Au total c’est plus d’une quarantaine de collaborateurs qui y contribue depuis deux ans. Depuis le début de l’année, Benoit Raphaël, le fondateur du Plus de l’Obs ou du Lab d’Europe 1, a d’ailleurs rejoint l’équipe.
« Les Sans A ne souffrent pas que d’un manque d’argent, mais aussi et parfois surtout d’un manque de visibilité, observe-t-il. On ne parle de ces gens-là qu’en statistiques. C’est bien les chiffres, mais ça ne dit pas exactement ce qui se passe. Voilà notre objectif : parler des Sans A comme des êtres humains », explique Martin Besson
Le jeune journaliste a d’ailleurs lancé une campagne de crowfunding sur Ulule pour réunir des fonds. À cinq jours de la fin de la collecte, le média a déjà récolté 78% de la somme espérée. Martin rappelle que les frontières sont poreuses et qu’eux, c’est aussi « nous » : « Dans les sans A, il y a aussi des étudiants précaires, des personnes handicapées, des chômeurs. Tout le monde peut un jour devenir Sans A. »
https://www.youtube.com/watch?v=YdV4zp9K47Y
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