Le musée de la mode de New-York revient sur l’influence gay et lesbienne dans l’histoire du vêtement et célèbre l’habit comme objet militant Intitulée “From the closet to the catwalk”, comprenez “Du placard au défilé”, “A Queer History of Fashion” est la première expo d’une telle ampleur dédiée à la fois à l’influence de la […]
Le musée de la mode de New-York revient sur l’influence gay et lesbienne dans l’histoire du vêtement et célèbre l’habit comme objet militant
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Intitulée “From the closet to the catwalk”, comprenez “Du placard au défilé”, “A Queer History of Fashion” est la première expo d’une telle ampleur dédiée à la fois à l’influence de la culture queer dans le monde de la mode et au rôle prépondérant des designers gays. Une sélection de silhouettes retrace la réappropriation par la planète fashion de codes vestimentaires brouillant le masculin et le féminin et s’inspirant de l’histoire de la communauté homosexuelle. On y retrouve pêle-mêle l’élégance du lesbianisme des années 1920, l’androgynie de Marlène Dietrich en icône bisexuelle pour Saint Laurent, et le bondage version « couture » de Versace sur Naomi Campbell. Il est notamment question de l’impact du vêtement dans les luttes menées par les LGBTQ. Une manière de revenir sur ce que la mode peut avoir de militant et d’incarné à une époque où l’on se la représente surtout dictée par des goûts financiers.
3 questions à Valérie Steele, commissaire de l’exposition
A t-il été difficile de monter cette exposition ?
Valérie Steele: Au moins deux ans de recherches ont été nécessaires et l’énormité de ces recherches explique en partie pourquoi cela n’avait pas était fait auparavant. Toutefois, pour être juste, il y avait déjà eu des expositions plus petites et sur des aspects plus récents de la mode queer organisées par le centre LGBTQ (LGBTQ center à New-York).
D’après-vous, comment peut-on expliquer que la communauté gay ait été particulièrement présente dans le monde de la mode ?
C’est presque impossible d’expliquer cela. Si vous voyez l’exposition ou lisez le catalogue, vous vous rendez-compte que cette question est très complexe. La réponse la plus probable et précise que je pourrais apporter est tout simplement que les lesbiennes et les gays se sont montrés depuis maintenant des siècles particulièrement intéressés par les questions de style et de la mode.
L’exposition montre les tenues des femmes androgynes du XIXe siècle et le style lesbien des années 1920. Dans quelle mesure était-il subversif et risqué de porter à ces époques des vêtements unisexes et masculins ?
Vous savez, à l’époque, les costumes étaient relativement portés par les femmes. Ces tenues n’étaient pas spécialement connotées comme des vêtements portés par des femmes homosexuelles. L’intérêt pour les femmes androgynes et lesbiennes était de pouvoir être éventuellement repérées par d’autres femmes, et non par la société en général. Quant au style « garçon » des années 1920, c’était vraiment le style à la mode ! Ce n’était pas une particularité du milieu homosexuel.
Pensez-vous que la mode soit encore un moyen de militer pour la communauté gay ?
Je pense que oui. Toutefois, dans l’ouest des États-Unis, les droits de la communauté ont récemment été de mieux en mieux acceptés, alors il était moins nécessaire de créer une identité vestimentaire.
Y a t-il de grands mouvements gays ou lesbiens dans la mode aujourd’hui ?
La mode gay et lesbienne est traversée par des mouvements beaucoup éclectiques et divers que par le passé. C’est bien toute la particularité de notre époque, il n’existe plus un style queer. La mode lesbienne et gay est par contre extrêmement influencée par différents mouvements de subculture comme le hip-hop ou le style hipster par exemple. Les mouvances musicales en particulier ont été déterminantes.
Les tenues de mariage des couples homosexuels sont-elles différentes de celles des hétéros ?
Cela dépend. Nous avons exposé trois tenues de mariage. Une est une tenue pour couple de femmes tout à fait classique, avec de longues robes de mariés, l’autre est un ensemble pour homme composé de deux costumes, et le troisième est un pièce pour couple lesbien plus éclectique. Il s’agit d’une composition à la fois dandy et androgyne.
Avez suivi le débat sur le mariage gay en France ?
Oui, un petit peu. J’étais extrêmement choquée à dire vrai. Vous savez, aux Etats-Unis ont se représente toujours la France comme un pays très progressiste et tolérant. J’étais tout simplement horrifiée de voir tous ces gens manifester dans la rue contre le mariage gay. C’était ce à quoi on aurait pu s’attendre dans les coins les plus reculés des Etats-Unis.
Du 13 septembre 2014 au 4 janvier 2014 au Museum at FIT de New-York. « A Queer history of fashion : from the closet to catwalk. »
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