La scène, filmée et partagée sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation et a valu à Amy Cooper d’être licenciée.
« Je vais appeler les flics… Je vais leur dire qu’un afro américain me menace », lance Amy Cooper, téléphone en main. La vidéo a été filmée le 25 mai dernier, à Central Park, à New York. On entend Christian Cooper, qui filme, simplement demander à cette femme de tenir son chien en laisse – la zone du parc en question interdit de les laisser se promener en liberté afin de protéger les oiseaux. Mais cette dernière refuse. C’est à ce moment que l’homme à qui elle s’adresse décide de commencer à filmer.
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https://twitter.com/melodyMcooper/status/1264965252866641920
Cette scène, qui dure un peu plus d’une minute, montre Amy Cooper, agressive, s’approcher de Christian Cooper et lui dire de couper son téléphone. En voyant que l’homme ne s’exécute pas, cette dernière le menace d’appeler la police… Jusqu’à ce qu’elle le fasse vraiment. « Je suis en promenade et il y a un homme afro-américain qui menace ma vie et celle de mon chien », lâche-t-elle à son interlocuteur. On l’entend ensuite prendre une voix apeurée et demander aux policiers de se rendre sur place. Dans le même temps, face à la réaction impassible de celui qui filme, elle finit par attacher son chien. « Merci », lâche l’homme avant de couper la vidéo.
Amy Cooper a été licenciée
Les images de cette confrontation, publiées sur les réseaux sociaux, sont devenues virales. Beaucoup d’internautes ont dénoncé le comportement raciste d’Amy Cooper, qui a tenté de se servir de la couleur de peau de Christian Cooper pour faire venir la police. Les excuses de cette dernière, diffusées sur CNN mardi 26 mai, n’ont pas suffi à convaincre son employeur de ne pas la renvoyer. Elle affirmait qu’elle n’était « pas raciste » et qu’elle avait « juste eu peur« . Mais après l’avoir d’abord suspendue, la société pour laquelle elle travaillait a annoncé son licenciement sur Twitter.
Following our internal review of the incident in Central Park yesterday, we have made the decision to terminate the employee involved, effective immediately. We do not tolerate racism of any kind at Franklin Templeton.
— Franklin Templeton (@FTI_US) May 26, 2020
« Suite à notre examen interne de l’incident de Central Park hier, nous avons pris la décision de licencier l’employée impliquée, avec effet immédiat. Nous ne tolérons aucun racisme d’aucune sorte à Franklin Templeton. » est-il écrit sur ce tweet publié par le compte de l’entreprise d’Amy Cooper.
Bill de Blasio, le maire de New York, a lui aussi, directement condamné ces propos.
The video out of Central Park is racism, plain and simple.
She called the police BECAUSE he was a Black man. Even though she was the one breaking the rules. She decided he was the criminal and we know why.
This kind of hatred has no place in our city. https://t.co/6PP7jIwL1g
— Mayor Eric Adams (@NYCMayor) May 26, 2020
« La vidéo de Central Park est du racisme, clair et simple. Elle a appelé la police PARCE QUE c’était un noir. Même si c’était elle qui enfreignait les règles. Elle a décidé qu’il était le criminel et nous savons pourquoi. » a-t-il commenté dans un post publié sur Twitter.
Le retour des mèmes sur les « Karen »
Cette affaire a également relancé les mèmes « Karen » sur les réseaux sociaux. Un nom est utilisé sur les réseaux, aux Etats-Unis, pour désigner un stéréotype, celui d’une femme blanche, américaine, d’âge moyen, prompte à se plaindre et qui légitimerait toutes ses requêtes en raison de sa couleur de peau et de son statut qui la préserveraient de toutes conséquences. Selon Heather Suzanne Woods, professeure à la Kansas State University, qui étudie les mèmes, le personnage de Karen « exige que le monde existe selon ses normes sans se soucier des autres, et qu’elle est prête à risquer ou à rabaisser les autres pour atteindre ses fins », expliquait-elle au Los Angeles Times dans une chronique dédiée sur le sujet.
https://twitter.com/Locko8668/status/1265552971112341505
What’s the male version of Karen? Oh yes, Donnie! https://t.co/YMoms0WcnZ
— SPUD (@Spudgroshong) May 27, 2020
Ce mème controversé est aussi considéré comme sexiste par un pan de la population et pourrait nourrir de nombreux clichés attachés à l’image de la femme, notamment ceux liés à une forme de folie et d’hystérie.
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