Pour éviter le parvis de l’Opéra Bastille envahi par les sans-papiers, le ministre de l’Immigration et le chef d’état-major des armées sont passés incognito par une porte dérobée pour aller écouter du Wagner.
Comment se prémunir des sans-papiers quand on est ministre de l’Immigration? Désireux d’assister à La Walkyrie de Wagner à l’Opéra Bastille ce mercredi à 18 heures, Eric Besson se trouvait face à un problème de taille. Des dizaines de sans-papiers squattent le parvis depuis qu’ils ont été chassés des marches le 3 juin, encombrant le passage de l’entrée principale avec leurs tentes de fortune. Et lui réclament une entrevue.
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Il fallait éviter de se faire alpaguer sur la route de Wagner. Un opportun tuyau nous a informés de la stratégie ministérielle : passer par une porte dérobée pour ne pas être assailli de demandes de régularisation sauvages.
Dans le même embarras, bien que moins directement concerné, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, a imité le ministre en demandant aux forces de l’ordre un -petit- traitement de faveur. Une porte latérale, fermée au public a donc été ouverte spécialement pour les VIP.
L’honorable amiral a débarqué en voiture à vitres fumées ornée du macaron bleu-blanc-rouge, avec chauffeur et garde du corps / porte-parapluie. Garé sur la voie de bus, il n’a eu que quelques mètres à faire pour rejoindre l’Opéra et monter dans la salle quatre à quatre accompagné de sa trottinante épouse.
Déjouant notre vigilante malice, le ministre de l’Immigration a réussi à se faufiler loin de nos regards. Nous avons toutefois appris qu’Eric Besson est bien parvenu à gagner la salle sans encombre, par la même porte que l’amiral. Ouf.
Depuis que les sans-papiers occupent la place, les « personnalités » peuvent entrer à l’Opéra dans des conditions similaires s’ils en font la demande.
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