Il souffle en cette rentrée médiatique un vent de férocité qui emporte tout sur son passage. Télé, radio, internet, ça canarde dans tous les sens. (photo: extrait d’un article du Canard Enchaîné paru le 16 septembre)
Au coeur de la première soirée des 20 ans du Zapping , on voit feu Pascal Sevran confesser qu’à la télé, tout le monde se hait. On est à la fin des années 80, mais vingt ans plus tard, cela semble encore la règle puisque la détestation consanguine a contaminé l’ensemble des médias – télé, radio, internet –, qui se font la nique, voire des doigts d’honneur. Par-delà l’exercice légitime d’analyse critique des médias, il souffle en cette rentrée un vent de férocité, un tourbillon emportant tout. On s’épie, on s’attaque, on se mord entre soi. Le petit meurtre entre amis est devenu un jeu prisé…
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Le Parisien s’acharne sur Jean- Luc Delarue ; Le Canard enchaîné brocarde France 2, soupçonné d’avoir censuré des images de Borloo dans un sale état ; Rue 89 révèle les ficelles d’un reportage bidonné sur la chute de la pierre dans le nouveau JT de M6 ; Florence Dauchez, la présentatrice du JT de Canal+, pose presque nue dans Paris Match pour dénoncer ironiquement la peopolisation de l’info sur M6 ; les boss de la chaîne Public Sénat sont critiqués pour avoir bloqué des images d’Hortefeux pris en flagrant délit de racisme ; le sociologue Dominique Wolton dénonce la vidéo en ligne, en distinguant le net des vrais médias et rejoint la meute de ses ennemis aveugles…
A l’origine de ces scènes de haine inframédiatique ordinaire, se jouent les egos hypertrophiés qui peuplent la grande famille des journalistes. Mais c’est surtout la manière de définir le statut d’une information, reformulé par les sites, qui devient le nerf d’une guerre médiatique d’usure. Entre télé et internet, moeurs policées et pratiques polissonnes, langue de bois et langue d’acier, chacun défend son espace médiatique, arc-bouté sur ses certitudes fragilisées par la menace du regard sarcastique des autres : des collègues, des ennemis.
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