Partant à la recherche de la propriétaire de la voix automatique de son ordinateur, le journaliste Benoît Le Corre offre un voyage, le long d’une enquête personnelle, dans le monde méconnu des voix d’ordinateur, autrement appelées “synthèses vocales”. Tout commence alors que le journaliste regarde le film Her, de Spike Jonze, où Joaquin Phoenix tombe amoureux […]
Partant à la recherche de la propriétaire de la voix automatique de son ordinateur, le journaliste Benoît Le Corre offre un voyage, le long d’une enquête personnelle, dans le monde méconnu des voix d’ordinateur, autrement appelées « synthèses vocales ».
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Tout commence alors que le journaliste regarde le film Her, de Spike Jonze, où Joaquin Phoenix tombe amoureux d’un programme informatique qui lui répond de la voix rauque et douce de l’actrice Scarlett Johanson. Une interrogation vient à lui, comme une évidence, à quoi ressemble la personne derrière Audrey, la synthèse vocale de son Mac, avec qui il vit quotidiennement depuis deux ans ?
Les entreprises comme Apple commandent des voix de synthèse
Pour élucider le mystère, il se rend à l’Ircam, l’institut de la recherche de la coordination musicale et acoustique. Là où des ingénieurs, spécialistes en acoustique, travaillent à créer des synthèses vocales de plus en plus fidèles et réalistes. Première découverte : Audrey n’est pas un robot, mais une actrice.
« Cette voix, il s’agit d’un standard des synthèses vocales, explique Nicolas Obin, un des ingénieurs de l’Ircam. Les entreprises, comme Apple, qui commandent des voix de synthèse veulent quelque chose d’agréable à écouter. La voix d’Audrey fait partie de ce lot. »
Rapidement ses recherches le mènent à rencontrer Cyril Mazzotti. Sa voix a servit à la première version française de Siri, la synthèse vocale de l’iPhone. Cyril Mazzotti est acteur de profession. D’habitude, il prête sa voix pour des publicités. Mais il y a quelques années, il a vendu sa voix à une entreprise, Nuance, le leader mondial des synthèses vocales.
Une balle dans le pied des comédiens
Dans le petit monde des acteurs vocaux, devenir ou non une synthèse est un choix réellement clivant. Patrick Kuban, président de l’association professionnelle des comédiens interprètes y est farouchement opposé :
« Notre métier, c’est de donner des voix à la demande de clients. Créer une synthèse vocale à partir de notre voix, c’est se tirer une balle dans le pied. »
D’après Cyril Mazzotti, la voix d’Audrey appartiendrait aussi à Nuance. D’ailleurs, il est lui même « Thomas », l’une des deux autres voix proposées aux utilisateurs français de Mac. Le problème pour retrouver Audrey, c’est que Nuance fait signer à ses comédiens une clause de confidentialité.
Pour ne rien tuer au suspens, on ne dira donc pas si le journaliste retrouve Audrey à la fin de son voyage.
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