Après neuf mois de conflit larvé entre producteurs et acteurs, un consensus a été trouvé. Cet accord intervient alors qu’Hollywood se serre la ceinture.
Le 17 avril, le principal syndicat des acteurs US, le Screen Actors Guild (SAG), et l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) trouvaient enfin un accord après neuf mois de conflit. La nouvelle convention des acteurs d’Hollywood devrait être adoptée d’ici à fin mai après le vote des 120000 autres membres du syndicat.
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Victoire pour le SAG, la convention expirera en 2011, en même temps que celles des autres corporations (réalisateurs, scénaristes, etc.), ce qui permettra de combiner les leviers d’action pour renégocier globalement les termes des contrats avec les studios hollywoodiens. Une augmentation de 3,5 % des salaires des acteurs est prévue, ainsi qu’une rémunération pour l’exploitation de leur travail sur les nouveaux médias : vidéo à la demande, streaming et téléphonie mobile. Une revendication prise en compte par les producteurs, échaudés par la grève des scénaristes de 2007 qui avait occasionné des pertes considérables, autant pour les studios que pour l’économie locale. Les studios ont manifestement voulu éviter, deux ans plus tard, de voir se reproduire le même schéma. Dans un contexte de crise économique, les conséquences auraient pu être d’autant plus catastrophiques.
“Avec cet accord, tout notre secteur d’activité peut travailler de concert pour triompher des énormes défis économiques qui nous attendent”, a ajouté l’AMPTP. Alors que, pour chaque film, Hollywood avait l’habitude de sortir la grosse artillerie financière, aujourd’hui des mesures significatives sont prises pour réduire les coûts de production, de diffusion et de distribution. Les avant-premières sont moins clinquantes qu’auparavant, la projection du dernier Fast and Furious initialement prévue à Sacramento, capitale de la Californie, s’est déroulée dans la banlieue de Los Angeles. Conséquence directe en France, Vin Diesel et ses collègues se sont déplacés à Lomme, près de Lille, plutôt qu’à Paris. L’économie est le mot d’ordre. Sony Pictures n’y échappe pas. Pour l’avant-première de Paul Blart: Mall Cop, pas de tapis rouge, ni de grande fête. Une simple projection un samedi après-midi et quelques coupes de champagne. Les studios préfèrent investir dans la publicité audiovisuelle, qui touche directement le grand public, plutôt que dans les journaux et les magazines.
De la même manière, le salaire de certains acteurs a été sensiblement réduit. Les producteurs, intelligents, ont donc décidé de calmer le jeu en trouvant un compromis avec le SAG : augmenter les salaires pour éloigner le nuage noir de la grève. Mais, bien plus que l’enjeu financier, les différents corps de métier réclament une reconnaissance de la part des studios. Pour que la création ne soit plus au service d’un business peu scrupuleux.
Cécile Becker
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