Le média en ligne 99 propose des documentaires centrés sur des outsiders qui ne font pas la une des médias traditionnels. En six langues.
Un geek qui vit dans un cybercafé à Tokyo, trois migrants ivoiriens bloqués à Athènes et une culturiste polonaise : voilà le large spectre des portraits insolites, sociétaux ou politiques qui nourrissent 99, nouveau média lyonnais en ligne, né il y a deux mois de l’esprit de Jérôme Plan, ancien pigiste d’Euronews. 99 abrite “des histoires que l’on n’a pas forcément la possibilité de voir ailleurs, ou des vidéos perdues dans les bas-fonds de l’internet”, précise Plan, accompagné de cinq collègues – journalistes, techniciens et réalisateurs – rencontrés à la chaîne de télévision européenne.
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Sous le nom énigmatique de 99 se cache un média gratuit, sans publicité, à but non lucratif, qui voudrait exister grâce à la contribution d’internautes à travers le site de crowdfunding Ulule. Il ambitionne de donner une seconde chance à des reportages originaux qui ont pu être primés dans des festivals indépendants, mais n’ont pas atteint le grand public.
Un à deux reportages par mois au moins
Le journaliste français veut aussi se servir de 99 pour donner un coup de pouce aux réalisateurs. A terme, il voudrait coproduire avec eux des documentaires. Le média se propose ainsi de les accompagner dans le processus de financement de leurs projets. Il offre de créer conjointement une campagne de crowdfunding afin de faire bénéficier les réalisateurs d’un réseau plus important de contributeurs. “Notre volonté n’est pas d’être un YouTube ou un Vimeo, mais de proposer des vidéos de grande qualité”, précise Jérôme Plan.
Au moins un à deux reportages sont publiés par mois. Mais comment choisir ce qui apparaîtra sur le site ? C’est l’universalité du sujet traité par le reportage qui compte pour les six journalistes, le fait qu’il puisse à la fois toucher un Français, un Espagnol ou un Anglais.
Un travail de fourmi qui commence à payer
Là où 99 se démarque, c’est bien dans sa richesse linguistique. Chacun des six membres, qui ont tous une nationalité différente, traduit dans sa langue les documentaires pour leur offrir une plus grande popularité : “Pour l’instant, les vidéos sont donc traduites en six langues. On ambitionne d’ajouter l’arabe, le russe et le turc. Ce n’est pas du sous-titrage comme pour les séries US où on ne sait pas vraiment qui traduit. C’est notre métier de le faire.” Les traductions sont ensuite réutilisables gratuitement par les réalisateurs.
“C’est un petit travail de fourmi que l’on fait humblement”, confie Jérôme Plan. Ce petit travail de fourmi commence à payer, comme le montrent de bons retours sur les réseaux sociaux. Le journaliste français reçoit même des courriels “dans des langues que je ne connais pas”, signe que 99 a réussi son pari : faire découvrir des documentaires aux quatre coins du monde.
99.media
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