Rencontres avec des personnes atteintes d’une addiction pathologique au sexe.
Un “désir sans fin” : les personnes borderline qu’ont rencontrées Florence Sandis et Alexis Marant ne peuvent maîtriser leurs pulsions sexuelles. A la manière des toxicomanes, ces “sex addicts” se font des shoots de sexe, aveuglés par leurs sens en éveil permanent. Ces libertins forcenés pourraient susciter une forme de fascination s’ils n’exhibaient le vrai visage de leur addiction : celui d’une dépendance qu’ils qualifient eux-mêmes de maladie.
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L’intensité de leurs performances libertines excède le cadre du plaisir ; au contraire, il l’annihile puisque le plaisir de la chair ressemble à l’enfer de corps impatients. “C’est tout sauf du plaisir, c’est du dégoût”, confie une femme lasse.
5% de la population sexuellement active
Incapables de se contenir dans un monde clos, les quelques “sex addicts”, interrogés parfois à visage découvert, confient les chemins par lesquels ils ont dû passer pour se libérer de leur dépendance et donner un sens au contrôle de leurs envies : se reconnecter à leurs affects, tomber amoureux, bloquer l’accès à internet chez les porno-dépendants, trouver de l’aide… 5% de la population sexuellement active serait concernée par la question.
Affleurant la douleur de ces amants contrariés, Sandis et Marant inscrivent la sexualité dans le grand théâtre social de la “désubjectivation” contemporaine. Comme on aspire collectivement à une réhumanisation du travail, cette enquête indique que la réhumanisation concerne aussi, chez certains, le rapport à la sexualité. Pour pouvoir dire, comme Sophie Calle : “no sex last night”.
Sex Addicts documentaire de Florence Sandis et Alexis Marant. Mardi 15, 20 h 35, France 5
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