Dix ans après l’ouragan Katrina, La Nouvelle-Orléans renaît grâce à sa tradition musicale.
A La Nouvelle-Orléans, dix ans après l’ouragan qui ravagea la ville en août 2005, aucun des citadins interviewés ne dit autre chose que “Katrina” pour désigner la catastrophe. Si le groupe pop des années 80 Katrina And The Waves existait toujours, il serait mal accueilli en Louisiane.
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Pourtant, c’est bien la musique, et en particulier le jazz, dont La Nouvelle-Orléans est le berceau, qui a permis à la ville de renaître de ses ruines. Outre de longs passages consacrés à l’évocation de la catastrophe – avec des extraits d’actualités de l’époque, des témoignages des rescapés –, le fil rouge de ce reportage assez erratique est donc la musique live.
Divers musiciens locaux, connus (Irma Thomas ou Allen Toussaint) ou non, témoignent. Le film s’ancre autour d’un lieu, le Ooh Poo Pah Doo Bar qui accueille des concerts ; sa tenancière, l’émotive Judy Hill, est un peu le personnage central du film, sa mater dolorosa.
Hymne des victimes de Katrina
La mort soudaine de son neveu, le musicien Travis “Trumpet Black” Hill, étant le point d’orgue tragique de la balade. En regardant Judy assise devant le bar, qui écoute Louisiana 1927 de Randy Newman chanté par Aaron Neville, on comprend que cette chanson de 1974 sur une inondation des années 20 n’était pas bêtement prémonitoire.
Elle décrivait simplement un problème chronique, auquel la ville, en partie située au-dessous du niveau de la mer, a toujours été confronté. Louisiana 1927 est devenu l’hymne des victimes de Katrina, mais rien ne dit qu’il ne resservira pas un jour, malgré l’optimisme qui semble revenu dans la ville en cours de reconstruction.
Les responsables et citoyens rencontrés ont l’air pleins d’espoir, mais certains chiffres, non évoqués dans le film, ne sont pas rassurants : La Nouvelle-Orléans serait l’une des villes les plus dangereuses des Etats-Unis, devant Detroit. Cela reste à vérifier. Et, selon les statistiques, sa population décroît, non pas depuis 2005, mais depuis les années 60, ce qui n’est pas très bon signe.
Only New Orleans – Une ville sauvée par la musique documentaire de Vassili Silovic, mercredi 2 septembre, 22 h 30, Arte
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