Selon une étude publiée vendredi 27 janvier dans la revue américaine Science, qui s’intéresse aux stéréotypes liés au genre, les petites filles ont tendance à se dévaloriser au profit des garçons, qu’elles pensent plus intelligents qu’elles. Et dès le plus jeune âge. L’enjeu c’est la lutte contre les stéréotypes de genre. Nous avons généralisé la formation des […]
Selon une étude publiée vendredi 27 janvier dans la revue américaine Science, qui s’intéresse aux stéréotypes liés au genre, les petites filles ont tendance à se dévaloriser au profit des garçons, qu’elles pensent plus intelligents qu’elles. Et dès le plus jeune âge.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’enjeu c’est la lutte contre les stéréotypes de genre. Nous avons généralisé la formation des profs à ce sujet #Hamon2017 #PrimaireLeDebat
— Régis JUANICO (@Juanico) January 19, 2017
Les chercheurs américains ont réalisé une série de tests auprès de 400 enfants âgés de 5 à 7 ans. Par exemple, à la suite du récit d’une histoire mettant en scène une personne « vraiment très intelligente » sans jamais dévoiler son sexe, les enfants devaient déterminer s’il s’agissait selon eux d’une femme ou d’un homme. Si garçons et filles de 5 ans attribuaient à part égale leur propre sexe au personnage « très intelligent« , les filles âgées de 6 ans étaient moins nombreuses à faire ce choix que les garçons.
Les chercheurs ont également demandé aux enfants de choisir entre un jeu présenté comme étant destiné aux enfants « très très très intelligents« , et un autre jeu présenté comme étant destiné aux enfants « qui font beaucoup d’efforts« . Avant 6 ans, filles et garçons se dirigeaient indifféremment vers les deux jeux. Mais dès 6 et 7 ans, les filles se désintéressaient du jeu pour les enfants « très très intelligents« .
Des stéréotypes qui ont une influence sur la vie professionnelle des femmes
« Ces stéréotypes découragent les femmes à poursuivre de nombreuses carrières prestigieuses : elles sous sous-représentées dans les domaines où les professionnels sont reconnus pour leur esprit brillant (comme la physique ou la philosophie). Nous montrons que ces stéréotypes sont intégrés et ont une influence sur les centres d’intérêts des enfants dès six ans, « , écrivent les scientifiques dans leur étude.
En France, dans un rapport gouvernemental de janvier 2014 sur la lutte contre les stéréotypes filles-garçons, Marie-Cécile Naves (docteure en sciences politique) et Vanessa Wisnia-Weill (psychanalyste) dressaient le même constat : les stéréotypes de genre ont un impact dommageable sur la vie des femmes. Meilleures élèves à l’école, les filles sont au final moins nombreuses dans des filières considérées comme prestigieuses, de même sur des postes à responsabilités.
« Les positions sociales des hommes et des femmes ne résultent pas uniquement de choix de vie individuels et rationnels mais aussi, et très profondément, d’habitudes, de clichés, de traditions, qui n’influencent pas seulement les goûts des individus mais aussi les institutions et les ressources qu’elles constituent pour chacun et chacune« , peut-on lire dans l’étude commandée par Najat Vallaud-Belkacem.
{"type":"Banniere-Basse"}