Le procès du couple Balkany, accusé de “fraude fiscale” et de “corruption”, débute ce lundi 13 mai et se déroulera jusqu’au 20 juin au tribunal de Paris.
Treize millions d’euros. C’est la somme que Patrick et Isabelle Balkany sont soupçonnés d’avoir caché au fisc français. Le procès du maire de Levallois-Perret et de son épouse et première adjointe s’ouvre ce lundi 13 mai au tribunal correctionnel de Paris.
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De quoi sont-ils accusés ?
Les époux Balkany sont soupçonnés d’avoir dissimulé une partie de leur patrimoine aux autorités fiscales. Le couple est accusé au même titre de « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ». Patrick Balkany est également soupçonné de « corruption passive » et « blanchiment de corruption ». Dans leur ordonnance, comme le rappelle Le Monde, les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon posent deux questions que ce procès devrait éclairer : « Quelle est l’étendue du patrimoine des époux Balkany ? Comment ces avoirs ont-ils été financés ? » Patrick Balkany risque dix ans de prison tandis que sa femme, elle, en encourt cinq.
De quelle fortune parle-t-on ?
Ce patrimoine, dont une partie estimée à 13 millions d’euros aurait été cachée au fisc, comprend plusieurs propriétés situées en France et au Maroc. Les Balkany possèdent un moulin dans l’Eure à Giverny, deux villas sur l’île de Saint-Martin dans les Antilles françaises et un riad à Marrakech au Maroc. Le couple nie encore être propriétaire de cette dernière demeure malgré des éléments confondants trouvés lors des perquisitions. L’ordonnance précise que « les époux Balkany ont mis en place de multiples structures offshore disposant d’avoirs dont l’origine n’a pu être déterminée et qu’ils ont partiellement utilisés pour alimenter les comptes de deux sociétés propriétaires des deux villas ». Ces montages financiers auraient été pilotés grâce à des sociétés basées notamment au Panama et au Liechtenstein.
Comment ont-ils pu acheter tout ça ?
Les Balkany ont déclaré qu’ils avaient pu se permettre de s’acheter ces quelques villas grâce à « des héritages non déclarés » d’après le document judiciaire. Toutefois, les juges soupçonnent « un véritable réseau de sociétés offshore ».
Les magistrats souhaitent également éclairer un point intrigant : les paiements en liquide. Entre janvier 2010 et décembre 2013, Patrick et Isabelle Balkany auraient dépensé 87 000 euros en liquide pendant des voyages. Une somme qui ne correspond pas aux retraits qu’ils ont effectués.
Comment le procès va-t-il se dérouler ?
Après quatre ans d’instruction, les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon s’apprêtent à passer un long mois à interroger les époux de Levallois pour déceler le vrai du faux. Le procès se déroulera du 13 mai au 20 juin, à la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. La question de la présence d’Isabelle Balkany se posait encore à quelques heures de l’ouverture du procès. La femme de 71 ans a été hospitalisée le 1er mai, après avoir fait une tentative de suicide. « Isabelle Balkany va mal », a déclaré son avocat, Pierre-Olivier Sur, sur RTL ce lundi matin, sans toutefois préciser si elle serait présente ou non. Comme l’explique ce papier du Figaro, elle ne s’est finalement pas présentée au procès, étant toujours à l’hôpital d’après son conseil.
Dans sa publication Facebook annonçant sa tentative de suicide, la première adjointe de Levallois dénonçait une « instruction exclusivement à charge ».
Procès #Balkany à 13h30
Suspens sur présence d’Isabelle #Balkany selon nos sources, ses médecins lui déconseillé de venir. Le procès pourrait être renvoyé @France3Paris pic.twitter.com/iSb777gggT— Isabelle Audin (@IsabelleAudin) May 13, 2019
Dans ce procès, sont également prévenus Alexandre Balkany, leur fils, et Jean-Pierre Aubry, ancien bras droit du maire, pour « blanchiment de fraude fiscale », Mohamed Al Jaber, un homme d’affaires saoudien, pour « corruption active » et Arnaud Claude, avocat, pour « blanchiment de corruption ».
Les Balkany sont-ils des habitués des tribunaux ?
En 1996, le couple a écopé de 15 mois de prison avec sursis. Ils ont été condamnés pour avoir rémunéré des employés personnels à leur domicile avec de l’argent de la ville de Levallois-Perret.
Patrick Balkany a été mis en examen de nombreuses fois. En 2000, pour l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine, en 2013, parce qu’il était soupçonné d’employer des policiers municipaux pour son usage personnel, en 2014 pour blanchiment de fraude fiscale ou encore en 2016 dans l’affaire des Panama Papers.
Ses multiples apparitions dans les pages Justice des médias ne l’empêchent pas de se faire réélire à la tête de Levallois-Perret, encore et encore depuis 1983. Et ce n’est pas cette énième affaire judiciaire qui va lui donner envie d’arrêter : Patrick Balkany est déjà candidat pour 2020.
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