La virée d’un psy dans l’esprit de quatre patient·es, une lutte féroce contre rats et araignées au fond de la cave de vos parents et d’étranges événements dans la campagne anglaise : c’est notre sélection ludico-horrifique de la semaine.
Nouveau venu dans la tendance en vogue de l’épouvante en vue subjective, In Sound Mind nous fait explorer la psyché de personnages tourmentés alors que Jars s’inspire de Tim Burton pour ses épreuves entre stratégie et puzzle. Quant à The Good Life du créateur japonais culte Hidetaka “Swery” Suehiro, il pourrait bien être, mais involontairement, le jeu le plus effrayant du moment.
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In Sound Mind
Depuis Silent Hill au moins, les lieux hantés dans lesquels nous transportent les jeux d’horreur sont plus et moins ce qu’ils paraissent, moins ancrés dans le réel, mais plus instables, plus perturbants. Ce n’est plus ce qui se passe dans le monde, mais dans notre tête (via celles des protagonistes) qui devient jeu, et d’une manière souvent bien gênante. C’est dans cette tendance – dont les meilleurs spécialistes actuels sont les Polonais de Bloober Team (Layers of Fear, Blair Witch, The Medium…) – que s’inscrit In Sound Mind. Avec une bonne idée : faire de son héros un psychiatre projeté dans l’esprit tourmenté de quatre de ses patient·es, ce qui en fait étrangement un pendant horrifique du récent Psychonauts 2.
Sur ces bases prometteuses, In Sound Mind déroule malheureusement une aventure assez morne et routinière, seulement trouée par quelques fulgurances plastiques et ludiques. Un peu trop sage, cette folie.
Sur PS5, Xbox Series X/S et Windows, We Create Stuff/Modus, de 30 à 40€. À paraître sur Switch
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Jars
Des rats, des araignées et bien d’autres créatures dégoûtantes progressent inlassablement dans la cave de vos parents. Pour les arrêter, il faudra faire vite et précis, leur lancer une fléchette ou envoyer nos alliés moustiques et hérissons au combat. Mais attention : plus on progresse dans les niveaux, plus la menace se fait pressante et moins on a de droit à l’erreur.
Puzzle game reprenant les principes du tower defense, Jars est de ces jeux qui n’ont l’air de rien (à part pour son style graphique sous l’influence de Tim Burton) mais qui, se renouvelant régulièrement par des ajouts qui obligent à revoir sa manière de jouer, ne nous lâchent pas quand on y a mis le doigt. À condition de ne pas flancher. Non pas à cause de son univers (gentillet), mais du principe même du tower defense, de ces inexorables avancées ennemies que rien ne semble pouvoir arrêter. En jeu vidéo, on ne connaît pas grand-chose d’aussi effrayant.
Sur Switch et Windows, Mousetrap Games/Daedalic, environ 15€
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The Good Life
À peine plus d’un an après Deadly Premonition 2, Hidetaka “Swery” Suehiro, grande figure excentrique du jeu vidéo japonais, est déjà de retour. Plus léger et dans un nouveau décor – après la ville américaine, place à la campagne anglaise -, The Good Life témoigne toujours du goût de l’étrange et des ruptures de ton de ce grand amateur de Twin Peaks. Le jeu nous confie le destin d’une photojournaliste partie enquêter sur la supposée “ville la plus heureuse du monde” et qui y gagne le pouvoir de se changer en chien ou en chat à volonté.
Ce pourrait être une expérience sur les limites de la simulation de vie façon Animal Crossing ou sur la manière dont la comédie résiste aux irruptions du fantastique. C’est surtout un jeu qui, malgré quelques trouvailles emballantes, tourne au cauchemar par ses lourdeurs techniques et ses maladresses de conception. Un jeu en enfer, dont les missions de livraison à répétition pourraient causer des traumatismes profonds et qui montre peut-être les limites du système Swery. À moins que nous ne soyons les cobayes d’un test pervers du maître ?
Sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, White Owls/Playism, de 25 à 35€
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