Mélanie Laurent, actrice glorieuse 2009 a été pour elle l’année des premières fois : premier film américain, premier album, première pièce au théâtre. Dernières impressions.
Inglourious Basterds
Je suis encore dans ce film, ce n’est pas fini. Ce soir, par exemple, c’est la sortie du DVD. Inglourious Basterds, c’est comme un événement mensuel. Il y a deux mois, je l’accompagnais pour la tournée mondiale. La semaine dernière, j’ai passé mon dimanche avec Quentin. J’en suis très heureuse, je pourrais vivre avec ce film pendant des années.
Quentin est à la fois un ami et un maître. Parfois, je mange avec lui, on regarde des films, on se raconte des choses perso, on passe la journée à se marrer, et d’un autre côté, il m’impressionne toujours comme cinéaste. Je fais partie d’un film qu’il adore, dont il est très fier et qui est un de ses plus gros succès.
Cinéma français, cinéma américain
J’ai tourné aussi Le Concert, un gros succès. Je ne me sens pas à cheval entre le ciné français et le ciné américain. Après le petit film indé que je tourne actuellement à Los Angeles, je n’ai que des projets français. Mais ce film de Mike Mills (fameux clippeur, notamment de Air – ndlr), avec Ewan McGregor, est tellement fauché que je n’ai pas le sentiment d’être dans un film “américain”. Il pourrait être tourné n’importe où, il n’y a aucune pression, on est tous en fusion totale, on ne sait pas comment on va se quitter. Même sur le film de Quentin, j’avais plus le sentiment d’un film d’auteur que d’un gros film hollywoodien. Cette année, il ne m’est arrivé que des choses incroyables, j’ai fait des rencontres extraordinaires, alors je profite de chaque instant. En plus, je suis heureuse dans ma vie, et c’est le plus important. Je plane.
La Rafle
En 2009, j’ai tourné aussi La Rafle de Roselyne Bosch, sur la rafle du Vel’ d’hiv’. Ça faisait longtemps que j’avais envie d’un rôle aussi fort. Le contexte historique du film est le même que celui du Tarantino, avec une approche évidemment très différente. La Rafle, c’est plus proche de La Liste de Schindler.
Damien Rice
Vous êtes Les Inrocks et vous ne me demandez rien sur Damien Rice ?! Une de mes rencontres les plus importantes cette année. J’ai travaillé avec lui sur mon premier album, j’ai appris plein de choses. Il me guide, m’inspire… Mais j’arrête de dire que cet album va sortir parce qu’il ne sort jamais. Après Tarantino, je ne pensais pas faire une rencontre aussi marquante et intense, et si.
Le théâtre
Je vais jouer à partir de février 2010 dans Promenade de santé de Nicolas Bedos. C’est une grosse décision. L’année 2009 a été pour moi l’année des premières fois : premier film américain, premier album, première pièce. J’ai l’impression que je vais recommencer à zéro. Mais c’est très bien, c’est comme un beau retour sur terre. Après tout ce qui m’est arrivé et qui m’a mis la tête dans les étoiles, c’est bien d’avoir aussi les pieds bien ancrés dans le sol.
Greenpeace
J’ai d’abord fait une chanson à la demande de Kofi Annan pour Copenhague. J’avais l’impression de me retrouver en campagne politique, j’étais à LCI à 6 heures du matin, je faisais des conférences de presse sur le réchauffement, il fallait assurer ! J’ai adoré. Mais comme on a commencé à me poser de plus en plus de questions, j’ai voulu aller voir de mes propres yeux pour bien en parler. Je suis donc partie en Indonésie, où j’ai pu prendre conscience du problème de la déforestation. Si ça continue, dans vingt ans, ils n’auront plus de forêt. C’est pour planter des palmiers, faire de l’huile de palme, qu’on met ensuite dans la bouffe ou les cosmétiques. Les forêts sont dévastées, on a l’impression qu’il y a eu la guerre, on voit des troncs calcinés sur des hectares et des hectares.”