Francis Ford Coppola, cinéaste nomade. Il a tourné son dernier film, Tetro, en Argentine et réside souvent dans son palais en Italie. Mais depuis l’élection d’Obama, il se verrait bien rentrer à la maison.
L’effet Obama
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Je suis content que Barack Obama ait reçu le prix Nobel de la paix. C’est un prix que l’on ne remet pas pour des promesses mais à une personne qui a déjà accompli quelque chose. Je suis convaincu que le prix Nobel lui a été donné pour ce qu’il a fait et non pour ce qu’il va faire. Car Obama a déjà réalisé quelque chose d’important : il a changé l’attitude du monde vis-à-vis des Etats-Unis, il a changé le regard de tous ces gens qui, un peu partout, voulaient plus de diplomatie et moins de force. Je suis un citoyen et j’ai bien vu, l’année dernière, avant l’élection présidentielle, la colère qui habitait tous les Américains. Aujourd’hui, tout le monde comprend que nous avons un président intelligent et éduqué et qu’il est possible de discuter avec les Etats-Unis. Cette année, le monde entier a été touché par la crise. Obama n’était pas président quand elle a éclaté, mais je trouve qu’il a pris les mesures nécessaires. J’étais au Brésil en train de regarder la télévision quand le secrétariat aux Finances de George W. Bush a annoncé que nous entrions dans une crise et que les difficultés allaient empirer.
S’expatrier pour tourner
C’est une tradition chez les cinéastes qui ont des tripes et qui sont intéressés par un cinéma personnel que de chercher des endroits où ils peuvent tourner leurs films. Orson Welles, qui dès 26 ans était l’un des plus grands cinéastes que nous ayons eus, a passé une bonne partie de sa vie à errer à travers le monde (Espagne, Brésil, etc.) ; Kubrick s’est expatrié en Angleterre. C’est nécessaire, si vous voulez faire un cinéma différent, de vous éloigner du centre de pouvoir qu’est Hollywood. Je vis dans un endroit fabuleux, j’adore ma maison, mais pour tourner mes films, même si je les finance moi-même, j’ai besoin d’être à l’extérieur de l’industrie du cinéma. Je travaille mieux quand je me trouve dans des pays comme la Roumanie, où j’ai tourné L’Homme sans âge, ou l’Argentine pour Tetro.
Les jeunes Italiens
Mais je ne sais pas combien de temps je pourrai faire ça. J’ai le mal du pays maintenant, je souhaite retourner chez moi. J’ai un palais en Basilicate, dans le sud de l’Italie. Je m’intéresse à la politique italienne, mais je n’ai pas d’opinion que je souhaiterais partager. Je vois que les jeunes Italiens ont du mal à survivre, car leur salaire n’a pas augmenté à la mesure de l’augmentation des prix due au passage à l’euro. Ils ne peuvent pas mener une vie normale, aller au restaurant, au cinéma, etc. Les jeunes sont pénalisés. Je suis optimiste quant à l’avenir de la planète. J’ai une grande foi dans le talent, le génie de l’être humain. Nous serons capables de trouver un équilibre entre l’homme et la nature.
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