L’indignation et la colère sont vives dans plusieurs cités nantaises suite à la mort d’Aboubakar F., 22 ans, provoquée par le tir d’un CRS mardi 3 juillet. 19 personnes ont été interpellées, dont plus de la moitié a été placées en garde à vue, dans la nuit de mercredi 4 à jeudi 5 juillet.
« Tu vas nous manquer, le loup », peut-on lire sur les murs de la cité qu’Aboubakar habitait. La mort du jeune homme, âgé de 22 ans provoquée par le tir d’un agent de police le 3 juillet a soulevé une vague de violence et d’indignation dans les quartiers dits « sensibles » de Nantes. Les circonstances entourant la mort du jeune homme, originaire du Val-d’Oise et installé dans le quartier du Breil depuis deux ans sont floues, la version des CRS est ainsi fermement mise en cause par les riverains.
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A lire: Que s’est-il réellement passé à Nantes ?
La police a tué d'une balle dans le cou un homme de 22 ans hier à Nantes, provoquant la colère des riverain·e·s. pic.twitter.com/PX2C8UVWHF
— AJ+ français (@ajplusfrancais) July 4, 2018
Depuis deux jours et trois nuits, la colère des habitants gronde dans les quartiers considérés de Bellevue, de Dervallières, de Malakoff, et notamment dans le quartier du Breil, où a été tué Aboubakar F. mardi 3 julllet. Malgré un appel au calme lancé par la famille d’Aboubakar, une deuxième nuit d’affrontements a été ponctuée d’émeutes, de départs d’incendie et dégradations de bâtiments, commerces et véhicules.
À bout portant
19 personnes, parmi lesquelles quatre mineurs, ont été interpellées par la police, dont onze ont été placées en garde à vue pour « affaires de violences, jets de projectiles et tentative d’incendie » selon une source proche du dossier. Edouard Philippe, en déplacement ce jeudi sur les lieux du drame, promet « la plus grande transparence sur les circonstances ».
Retour dans les quartiers après la nuit d`émeutes à #Nantes. Suite à un contrôle de police mortel. Reportage et témoignages @TF1LeJT à 13h pic.twitter.com/a2PzT5sUX9
— Laurent Giraudineau (@Girogirau) July 4, 2018
Car c’est bien le manque de clarté sur la mort d’Aboubakar qui a provoqué cette colère, qui s’est depuis répandue comme un feu de paille dans les abords de Nantes. Le jeune homme, soumis un mandat d’arrêt pour « vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs », interpellé pour un contrôle, a menti sur son identité et tenté de prendre la fuite en faisant une marche-arrière, selon le procureur de Nantes Pierre Sennès. Un CRS a alors appuyé sur la gâchette de son semi-automatique, atteignant le jeune conducteur d’un coup mortel, la balle s’étant logée dans la carotide.
« Comme un chien »
L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête pour lever le voile sur la mort du jeune homme. Pour justifier le tir fatal, les policiers ont invoqué une blessure au genoux de l’un d’eux provoquée par la manoeuvre du conducteur en fuite, et la présence d’enfants derrière le véhicule. C’est ce dernier point qui est fermement contesté par les riverains, dont certains ont capturé la scène sur leur téléphone portable. Un ami d’Aboubakar, interviewé par Le Monde, fulmine : «C’était un tir à bout portant […] Il est mort gratuitement. Comme un chien. »
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