Le mardi 3 mai, Ted Cruz, sénateur du Texas, abandonnait la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle, faisant ainsi de Donald Trump le seul prétendant sérieux à la nomination du parti. Sa défaite cinglante lors de la primaire de l’Indiana avait alors douché ses derniers espoirs. La tactique mise en place (bien trop tard) […]
Le mardi 3 mai, Ted Cruz, sénateur du Texas, abandonnait la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle, faisant ainsi de Donald Trump le seul prétendant sérieux à la nomination du parti. Sa défaite cinglante lors de la primaire de l’Indiana avait alors douché ses derniers espoirs. La tactique mise en place (bien trop tard) avec John Kasich, qui visait à ralentir voire empêcher la nomination du milliardaire n’a pas fonctionné. Le gouverneur de l’Ohio, prétendant pugnace malgré une seule victoire aux primaires (dans son Etat), a suivi en jetant l’éponge quelques heures après.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ainsi c’est Donald Trump, qui a lancé sa campagne en tant qu’indépendant, qui va devenir le candidat présumé du parti républicain. Présumé, parce qu’il faudra attendre la convention de Cleveland en juillet prochain pour qu’il le devienne officiellement. Mais la campagne hors du cercle républicain va commencer rapidement et le combat contre le candidat démocrate, pas encore désigné, même s’il est très probable que Hillary Clinton remporte la nomination, s’annonce extrêmement compliqué.
Une attitude irréfléchie qui inquiète
Ainsi le Chicago Tribune n’y va pas par quatre chemins. Le journal américain a publié sur son site un article récapitulant les dix raisons pour lesquelles l’ancienne sénatrice de New York battra Donald Trump, même si au final, plusieurs des arguments avancés par le quotidien se rejoignent et se confondent. L’une d’elles concerne les déclarations du candidat, au niveau économique notamment, qui semblent caractéristiques d’une attitude irréfléchie et potentiellement dévastatrice. Le quotidien local rappelle que le promoteur immobilier a ainsi affirmé qu’il pourrait négocier la dette souveraine des Etats-Unis une fois arrivé à la présidence et éventuellement faire défaut.
Pour le Financial Times il s’agit là d’une remise en question grave d’un principe particulièrement important aux Etats-Unis qui veut que le pays paie toutes ses dettes. Donald Trump avait ainsi déclaré devant les caméras de CNBC qu’il « [pourrait] emprunter en sachant que si l’économie se crashait tu pourrais faire un deal. Et si l’économie va bien, tout va bien, du coup impossible d’être perdant. » CNBC note que si le raisonnement se tient quand il s’agit de faire des affaires en tant que businessman, c’est loin d’être le cas pour la gestion de l’économie d’un pays, qui repose sur des principes sensiblement différents.
Des déclarations racistes et misogynes à la pelle
Autre élément qui risque de mener la candidature de Donald Trump dans le mur selon le Chicago Tribune : l’état actuel du parti républicain. Plus divisé que jamais, il semble particulièrement mal à l’aise devant le boulevard à la nomination qui s’offre à Donald Trump. Ainsi Paul Ryan, actuel président républicain de la Chambre des représentants, a expliqué qu’il n’était pas prêt à le soutenir, souhaitant notamment que le milliardaire cesse d’être brutal et calomniateur comme il a pu l’être à de nombreuses reprises. Ce qui est loin d’être gagné. Si l’on ajoute à ça le fait que Mitt Romney, dernier candidat républicain à la présidence (dont Paul Ryan était le colistier) ainsi que les présidents Bush père et fils n’ont pas l’intention de le soutenir, le parcours de Trump semble bien mal engagé.
Un message posté le 9 mai sur Twitter par son compte disait ainsi : « Je vais gagner l’élection contre Hillary la corrompue bien que les responsables du parti républicain se soient constamment et égoïstement opposés à moi ! » On a vu plus rassembleur.
I will win the election against Crooked Hillary despite the people in the Republican Party that are currently and selfishly opposed to me!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 9, 2016
Autre raison importante qui fait dire au Chicago Tribune ne pourra pas gagner contre Hillary Clinton : ses déclarations sexistes et racistes. Pour le quotidien, il semble impossible que Donald Trump puisse changer d’attitude à ce niveau et cela va grandement lui nuire. Récemment, il a refusé de condamner David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan, le mouvement suprématiste blanc, qui lui a apporté son soutien. En 2012, il avait évoqué publiquement des doutes quand à l’authenticité du certificat de naissance de Barack Obama, insinuant qu’il n’était pas né à Hawaï. En Californie, les latinos montent au créneau pour dénoncer les propos de Trump et se mobilisent contre lui. En mars, une vidéo financée par Our Principles Pac, organisation fondée par une ancienne assistante de Mitt Romney dont le but avoué est de lutter contre Donald Trump, récapitulait les propos misogynes tenus par le candidat.
https://www.youtube.com/watch?v=OkSRJSUY0vs
Le Chicago Tribune explique aussi que la capacité d’Hillary Clinton de parler aux républicains lui sera très favorable dans les prochains mois mais aussi que les médias sauront être plus durs avec Donald Trump au moment de l’élection générale. Si la démonstration de cet article semble convaincante, reste que, jusqu’à maintenant, Donald Trump a réussi à tromper son monde et à se jouer des pronostics. Il est très probable que l’ancienne sénatrice de New York soit déjà en train de fourbir ses armes pour offrir une opposition féroce au magnat du béton.
{"type":"Banniere-Basse"}