Le 10 mai 1981, la victoire de François Mitterrand avait embrasé la place de la Bastille à Paris. Pour célébrer le 30e anniversaire, un grand concert gratuit a été organisé hier soir au même endroit. En coulisses, les dirigeants socialistes ont défilé.
Jean-Claude ne pouvait pas manquer cet événement. Même jour, même lieu, il se trouvait au cœur de la foule place de la Bastille pour acclamer le nouveau Président de la République. « Ca me rappelle ma jeunesse. Je montais sur les arbres pour pouvoir m’aérer. C’était noir de monde », explique-t-il. Trois décennies plus tôt, il applaudissait la victoire des socialistes à la présidentielle. Aujourd’hui, l’espoir d’un retour de la gauche sur la scène politique se lit dans ses yeux.
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La soirée, riche en symboles, a conclu en beauté les festivités du trentième anniversaire de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République.
Au premier rang du public, une rose à la main, Monique tient à montrer son soutien à la gauche.
« Je n’ai pas pu venir ici le 10 mai 1981. Mais j’y étais la seconde fois, pour la réélection de Mitterrand ! Les gens veulent que la gauche revienne au pouvoir et que les choses changent réellement », raconte-t-elle.
Place à la musique
Près de 70 000 personnes se sont rassemblées hier place de la Bastille. En apparence, rien de politique. Les gens étaient simplement invités à agiter les bras. Jusqu’aux environs de minuit, des personnes de tous âges ont ainsi pu vibrer et chanter avec Yannick Noah, profiter de la présence de Soprano, JP Nataf, Twin Twin et danser avec DJ Set d’Ariel Wizman.
Dans la foule, un drapeau des jeunes socialistes s’agite, l’un des seuls signes ostentatoires d’une soirée placée sous le patronat de François Mitterrand. Les plus jeunes sont d’ailleurs venus en grand nombre. Ils n’ont pas connu le 10 mai 1981 et certains d’entre eux n’étaient même pas nés. Certains d’entre eux ne sont venus que pour la musique et pour voir leur idole.
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La gauche se réunit
Comme l’avait assuré Pierre Bergé, co-organisateur de l’événement, ce concert « n’est pas une affaire politique. Ce n’est ni pour le PS ni pour personne d’autre ». Dans les faits, les dirigeants socialistes étaient bien là.
Tout de rouge vêtue, Ségolène Royal a ouvert le bal. Jean-Paul Huchon, Bertrand Delanoë puis Jack Lang lui ont emboité le pas. Un peu plus tard, Martine Aubry est arrivée, saluée par quelques « Martine Aubry, on a besoin de toi ! », pendant que d’autres scandent « Ségolène Présidente ».
Pour Camille, adhérente au groupe des jeunes socialistes, « la jeunesse doit s’unir pour mener la gauche au pouvoir. On est à un an de l’élection présidentielle. Nous devons être prêts. » Après un passage dans les backstage, les socialistes se sont offert un bain de foule sous les regards des plus curieux.
Laura Adolphe
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