C’est une fierté locale voir même nationale. Ici, au coeur de la Spiegelgasse, dans les dédales des rues pavées des vieux quartiers, est né le mouvement Dada au début du XXème siècle. Un étendard qui permet à la Suisse d’imprégner sa culture à l’international. Une chose est sûre : en matière de culture, Zurich n’a jamais cessé d’être à l’avant-garde.
En plus d’héberger des institutions renommées, comme l’opéra Opernhaus ou le Kunsthaus, le musée des Beaux-Arts ; la ville est animée par de nombreuses manifestations culturelles dont le Theater Spektakel et le Zurich Festival. Sans oublier, le Museum für Gestaltung, le musée du design qui vient de rouvrir ses portes après une complète rénovation.
Le Cabaret Voltaire, QG du Dadaïsme
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De la rue, l’endroit ne paie pas de mine. Un petit café avec un unique comptoir et au fond une pièce vide décorée de vieilles affiches. A l’étage, le restaurant entièrement tapissé de dessins provocants et satiriques fait un drôle d’effet. En réalité l’endroit est chargé d’histoire puisque c’est ici même que quelques artistes dont le peintre et poète Hans Arp et l’écrivain Hugo Ball donnèrent naissance au mouvement dada, courant intellectuel, littéraire et artistique du début du xxe siècle, caractérisé par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.
Le 5 février 1916 au soir, au premier étage de ce troquet de la Spiegelgasse 1, l’Allemand Hugo Ball, revêtu d’un étrange costume, déclame un incompréhensible discours « Jolifanto bambla ô falli bambla/grossiga m’pfa habla horem/égiga goramen/higo bloiko russula huju ». Le public est en transe. Le mouvement Dada est né. Depuis, le Cabaret Voltaire, dirigé par Adrian Notz, a eu mille vies : de berceau du dadaïsme, il a fini par fermer ses portes en juillet 1916 pour tapage nocturne et moral, avant de passer entre les mains de diverses propriétaires. Finalement le mythique café a rouvert ses portes en 2004 accueillant des expositions et manifestations (pièces de théâtre,…). En 2016, Zurich célébrait son centenaire.
Impossible de passer à côté. Du tramway, à seulement quelques encablures de la gare Centrale, on l’aperçoit au loin. Un grand bastion immaculé fraîchement rénové. L’institution a vu le jour en 1875, en parallèle avec l’école des Arts appliqués, avant de prendre le nom de Museum für Gestaltung en 1933.
Il faudrait plusieurs jours pour l’apprivoiser dans son intégralité, mais le musée du design, c’est avant tout : la plus grande collection d’affiches au monde (environ 300 000 pièces principalement des affiches publicitaires suisses datant du milieu du XIXème siècle) et une rétrospective en objets de l’histoire du design à travers 10 000 produits de designers internationaux. Également des expositions temporaires comme la brillante et engagée “PROTEST, la résistance par l’affiche” emmenée par Adrian Notz du Cabaret Voltaire.
En mars 2018, Le bâtiment historique a rouvert accueillant des installations d’artistes contemporains du monde entier.
En ce moment : le Zurich Festival
Imaginez un accès quasi-illimité à toutes les grandes institution culturelles de la ville : l‘Opernhaus (opéra), le Schauspielhaus (le théâtre municipal), l’orchestre de la Tonhalle, le Kunsthaus ( le musée des beaux arts) etc… Le Zurich Festival rassemble ces centres d’art et de culture autour d’un thème annuel. Au programme de cette année : La « Oper für alle », un l’opérette « The Land of Smiles » par Franz Lehár, réalisé par Andreas Homoki, sera retransmis sur un écran géant en plein air
mais aussi des pièces de théâtres, des concerts, de la danse, des expositions, des lectures et des discussions autour de la Beauté et de la Folie. Et ça promet ! Jusqu’au 24 juin 2018.
Plus d’évènements sur : www.zuerich.com
Zoom sur Adrian Notz
Adrian Notz est directeur de Cabaret Voltaire à Zurich. Il y travaille depuis 2004, d’abord comme assistant de conservation et depuis 2006 en tant que co-directeur. De 2010 à 2015, il a dirigé le département des beaux-arts de la Schule für Gestaltung à Saint-Gall. Il a organisé de nombreuses expositions et projets d’art contemporain et dadaïste, principalement au Cabaret Voltaire.
Pourquoi Zurich est le centre culturel de la Suisse?
Sans doute car c’est la plus grande ville de ce petit pays. Mais si l’on parle d’art visuel, Bâle est beaucoup plus importante. Je pense que c’est le mélange des différentes disciplines culturelles, comme le théâtre, la danse, les arts visuels ou la musique qui font de Zurich un QG artistique international. C’est également une ville très développée par la scène design et le clubbing. Et bien sûr, parce que Zurich est le lieu de naissance de Dada. Cela a une attraction magique subliminale pour tout être créatif et culturel.
Qui est la nouvelle scène artistique zurichoise?
La nouvelle scène artistique zurichoise est fortement axée sur la performance. Un mélange de différentes disciplines qui rassemble les institutions, les rend plus vivantes. Nous avons commencé avec un programme de performance que nous appelons «Fun & Fury!», car l’histoire de la performance puise ses origines dans le mouvement Dada. C’est un monde nomade, mondial, nomade, très vivant, international, qui se produit dans les espaces libres et où les artistes envahissent des espaces ou des galeries ainsi que des institutions haut de gamme et des opéras bourgeois.
Ses trois adresses…
1 – Zurich Moves est un événement organisé par la Tanzhaus (maison de danse), qui se déroule dans différents endroits de Zurich. C’est un joli petit festival qui présente des artistes du monde entier.
2 – La Kunsthalle de Zurich est un lieu d’exposition qui organise de grands spectacles qui engagent le public local et international ainsi que la scène artistique de différentes façons. Situé dans le Löwenbräu Areal, où vous trouverez également le Migrosmuseum, la galerie Hauser & Wirth, le Schwarzes Café et la célèbre librairie d’art Kunstgriff, il est devenu un nouveau point de rencontre dynamique et visionnaire.
3 – Sec 52 Bookshop. J’aime beaucoup cet endroit car on y trouve une grande sélection de littérature, de théorie et d’art, et bien que la librairie soit là depuis des siècles, comme je me l’imagine, elle est toujours avant-gardiste.
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