Trône de fer, jeux de pouvoir et dragons : “Game of Thrones” est de retour pour une nouvelle saison. Chaque semaine, nous faisons le point sur le dernier épisode diffusé.
L’an dernier, il n’avait fallu attendre qu’un épisode avant de savourer l’une des scènes les plus marquantes de la série. Dès le deuxième épisode de la saison 4 de Game of Thrones, le roi Jeoffrey Baratheon mourrait empoisonné et agonisait devant une foule de serviteurs impuissants et de téléspectateurs exaltés.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cette année, l’attente s’est faite plus longue. Le premier épisode – sorte de « que sont-ils devenus » agaçant de redondance – a laissé place à deux autres volets plus lents, qui prenaient le temps de s’attarder sur les personnages les plus compliqués de la série (en trio de tête, Aryra, Sansa et Daenerys). Puis ce quatrième épisode, mélange réjouissant de puissance et de maîtrise, est enfin venu satisfaire nos attentes de sériephiles exigeants.
Pour apprécier pleinement ces cinquante minutes, il faut avant tout faire fi des désormais incontournables saynètes qui mettent en scène le nain Tyrion, dans le rôle du clown triste à qui il n’arrive jamais rien depuis le démarrage de cette cinquième saison.
Il s’agit, en revanche, d’apprécier pleinement les talents de Lena Headey, qui excelle depuis cinq ans à rendre son personnage de reine abjecte et calculatrice toujours plus fascinant. Cersei Lannister a beau être, sur le papier, dans une position difficile (son fils Tommen a épousé la nouvelle reine Margaery, bien décidée à influencer son mari naïf), elle est aujourd’hui celle qui tient les rênes du royaume. A coup de décisions calculées et de conversations maîtrisées, elle parvient à garder la main sur la vie de King’s Landing en s’alliant à un groupe de religieux très pratiquants sous la direction du « Grand Moineau » (Jonathan Pryce, qui se défait parfaitement de son aura de célébrité internationale pour endosser les habits d’un homme pieux habillé de haillons).
En empruntant ce virage religieux, la série remet en cause l’un des piliers de ce qui a fait sa popularité à la télévision : sa capacité à intégrer et montrer la fluidité sexuelle en ne la remettant en cause que très rarement. Voilà cinq ans que des hommes couchent avec d’autres hommes et que cela ne fait pas plus que sourciller le peuple. Tout le monde est au courant de la popularité des bordels ainsi que du bondage pratiqué entre nobles et prostitué(e)s consentants. Tout se déroulait, jusqu’ici, dans une ambiance libertine entendue.
La série revient à ses premiers amours
L’arrivée de cette milice de fanatiques religieux qui s’attaquent à ceux dont ils n’apprécient pas les pratiques sexuelles, aidés par le pouvoir en place qui ferme les yeux sur leurs agissements, marque ainsi un tournant brusque et surprenant au sein du programme. Loras Tyrell, le frère ouvertement homosexuel de Margaery, est l’un des premiers à en faire les frais.
Depuis quelques temps, Game of Thrones pouvait donner l’impression de tenir plus du soap que de la série d’héroic-fantasy. Avec la montée en puissance de ce courant anti-libertin et le retour à la violence graphique – pour une fois pas gratuite –, la série revient à ses premiers amours. La longue scène de bataille de la fin de l’épisode en est un excellent marqueur.
À Meereen, là où la mère des dragons Daenerys a toujours plus de mal à gouverner son peuple (on se demande toujours pourquoi elle n’enfourche pas un dragon pour ravager Westeros et mettre un terme au suspense), un groupe de rebelles appelés « Fils de la harpie » s’attaque à son armée d’Immaculés, non sans le soutien d’anciens esclaves. En sous-nombre, une vingtaine d’Immaculés est ainsi prise en embuscade et massacrée dans une longue scène de bataille qui ne laisse aucun doute sur l’issue du combat. Le conseiller de la reine, Ser Barrista, y donne sa vie pour tenter de sauver les quelques combattants de Daenerys encore en vie. La guerre interne a comencé.
{"type":"Banniere-Basse"}