Il faudrait des heures d’entretien avec Johnny Cash pour faire le tour de ce monument de la musique américaine, trop massif et remarquable pour être cerné en quarante minutes. Il faudra pourtant se contenter de cette rencontre furtive mais passionnante, occasion rarissime de revenir sur “American recordings” et “Unchained” ses dernières productions en marge de leur époque sans en être étrangères et sur les enseignements d’une vie partagée entre paix intérieure et chaos permanent.
Les yeux qui brillent comme ces mioches éblouis qui viennent de croiser le regard du Père Noël, et les mains qui s’entrechoquent gaiement. Ce sont les employés standardistes, jardiniers, femmes de ménage de l’hôtel Holiday Inn de Kalamazoo, Michigan. Depuis dix minutes, ils affrontent le froid piquant de ce petit matin du Midwest dans l’espoir de voir en chair et en os une légende américaine. Aguerri à ce genre d’ovation improvisée, Johnny Cash répond simplement d’un geste de la main, puis distribue quelques autographes. Autour de lui, le bonheur est palpable, immense. Une femme lui glisse à l’oreille qu’elle n’a jamais aimé que lui, qu’à ses yeux même Elvis fait figure de poids léger. Surexcité, le manager de l’hôtel déboule avec le livre d’or de l’établissement, tout fier d’exhiber les signatures de Jack Nicholson et Jimmy Carter. Au moment où Johnny Cash trace les lettres de son nom, le directeur de l’hôtel précise qu’il a eu dans sa collection d’autographes celui d’OJ Simpson, mais qu’il a depuis arraché la page en question. Cash sourit poliment…
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Un peu plus tard, chambre 122. Une table, deux chaises, et quelques ultimes mises en garde : on nous rappelle que Johnny Cash est un vieux monsieur 64 ans à l’état civil, mais dix de plus au tableau de bord, qu’il se fatigue vite, qu’il s’est même endormi au beau milieu d’une interview avec un collègue canadien, la veille au soir. “Ce serait mieux de ne pas l’interroger trop longtemps sur son passé. Il en a marre de parler de Memphis et d’Elvis Presley. Si vous pouviez le questionner un peu sur son travail actuel…” Ça tombe bien, c’est exactement pour ça qu’on est venus à Kalamazoo, morne cul-de-sac à trois heures de route de Chicago. Pour savoir ce qui pousse un homme comme lui, qui a tout vu, tout chanté, tout prouvé, à poursuivre son perpétuel parcours de troubadour moderne. Pour comprendre les raisons qui l’ont poussé à accepter l’offre de Rick Rubin, le visionnaire aux commandes du label American Recordings soit à peu près ceci : “Tout raser et repartir de zéro.” Voilà pourquoi Johnny Cash est à Kalamazoo, en plein Heartland USA le cœur de l’Amérique profonde : pour “repartir de zéro” en présentant sur scène, à l’ancienne, donc sans filet, les chansons d’American recordings et Unchained, les deux albums produits par Rubin.
Cette Amérique sans paillettes, Johnny Cash la connaît par cœur : plus de quarante ans qu’il la parcourt de long en large avec sa femme et quelques amis. Presque un demi-siècle au service d’une musique country, blues, rock, ou tout ça à la fois qui n’a d’autre dessein que d’être la bande-son d’une certaine histoire américaine. Un monument en somme, équivalent (faute de mieux) de notre Johnny national mais en dix fois plus digne, plus marquant et plus touchant. En tout cas un monument qui s’approche en traînant la patte, le regard usé et le verbe fatigué, mais qui trouve encore l’énergie nécessaire pour faire vibrer ces quelques mots légendaires : “Hi, I’m Johnny Cash.”
Après plus de quarante ans de carrière, vous êtes plus célèbre et vénéré que jamais. Vous arrivez sur un parking d’hôtel dans un coin paumé d’Amérique et les gens ont les larmes aux yeux. Ce n’est pas un peu pesant, après tout ce temps, de s’appeler Johnny Cash ?
Je sais qu’il y a des gens dans ma situation qui passent leur temps à geindre, qui tentent à tout prix de séparer le personnage public et la personne privée, mais pour moi il n’y a qu’un Johnny Cash. Je suis Johnny Cash, je me suis habitué à vivre avec cette personne depuis longtemps. Toute cette ferveur ne m’a jamais dérangé. Et puis, si je le souhaite vraiment, je peux lui échapper. J’ai des jambes très longues, je peux me déplacer plus vite qu’on ne croit (sourire)… Je mène une vie tout à fait normale. Ma femme et moi, on va souvent au cinéma. Alors bien sûr, il y a des gens qui viennent me parler dans la file d’attente, qui me racontent leur histoire, des bouts de leur vie, qui me parlent de leurs problèmes, mais je trouve ça plutôt touchant.
Vous n’avez jamais de fantasme d’anonymat, être inconnu, invisible ?
Si, de temps en temps. Je me suis même déguisé en quelques occasions.
Tout en blanc ?
Exactement, avec une paire de grosses lunettes et un chapeau ridicule, mais ça n’a pas marché. C’était dans une petite ville du Tennessee où je devais jouer le soir même. Un vrai fiasco.
Vous connaissez les Etats-Unis comme votre poche. Le Tennessee, où vous résidez, occupe-t-il encore une place particulière dans votre cœur ?
Je n’ai jamais été un type très en prise avec sa terre, ses arbres, ses chevaux. Je suis attaché à cette région parce que j’y vis bien, mais ma vraie maison, c’est les États-Unis. Je peux aller n’importe où dans ce pays et me sentir chez moi. Même quand je ne suis pas sur la route, je voyage énormément. En plus de mon lieu de résidence principale, je possède une maison en Floride, une autre en Virginie et une en Jamaïque. Partout où je vais, je m’adapte très vite, je me sens immédiatement à mon aise. J’ai tellement voyagé dans ma vie que je peux débarquer à Paris et savoir où j’ai envie d’aller dîner ou boire un café.
Par contre, quand je rentre aux Etats-Unis après une semaine en Europe, je n’aime pas ce que je vois : toutes ces banlieues qui se ressemblent, ces autoroutes, ces motels affreux. J’envie vos petits villages, vos traditions. Si on vous bande les yeux et qu’on vous plante au milieu d’une route américaine, il y a peu de chances que vous deviniez où vous vous trouvez. C’est toujours les mêmes fast-food, les mêmes enseignes lumineuses. C’est un truc que j’ai vu se développer année après année, mais je n’ai jamais pu m’y habituer. Ça continue à me mettre en colère.
Le Sud garde un caractère très marqué, particulier.
Dieu merci, oui, et c’est pour ça que j’y passe la majeure partie de mon temps. On y trouve des gens authentiques, des petits bistrots formidables, une cuisine excellente. Quand on part en tournée en bus avec ma femme, on s’arrête dès que possible. Je connais des petits coins extraordinaires dans le Mississippi, des endroits introuvables si vous n’êtes pas initié. Les gens du Sud ont une attitude en commun : chez nous, on prend son temps pour faire chaque chose, et même un peu plus de temps que nécessaire. C’est cette lenteur, cette désinvolture qui poussent les gens à jouer de la musique.
Est-ce que vous connaissez d’autres activités qui permettent de suspendre le temps ? On prend une guitare et tout s’arrête. Un bon plat, une bière, une vieille guitare : à quoi bon courir après autre chose ? Le Sud reste le plus sûr sanctuaire en matière de musique. Là-bas, les gens en ont besoin pour vivre, c’est un sujet très sérieux. Si vous rentrez chez des gens, il y a de fortes chances que la radio soit allumée. Même les vieux studios Sun, à Memphis, ont conservé une âme incroyable, un esprit. Evidemment, c’est d’abord un musée, mais pour moi c’est beaucoup plus que ça. C’est une partie de ma vie. J’y retrouve des odeurs, des sons, des bruits de pas. Un soir, il y a quelques années, j’ai demandé à l’ingénieur du son de sortir un micro et j’ai chanté quelques titres, comme ça, pour le plaisir. Pour retrouver un peu du passé.
Vous vous rappelez de votre première arrivée aux studios Sun ?
Oui, comme si c’était hier. J’ai mis des mois à décrocher un rendez-vous et lorsque je suis enfin parvenu à l’intérieur du studio après avoir fait le siège sur le pas de porte pendant plus de deux heures, j’étais extrêmement nerveux. Je tenais ma guitare maladroitement, j’avais les mains moites. Mais Sam Philipps a aimé mes chansons et m’a demandé de revenir dès le lendemain. Vingt-quatre heures plus tard, j’avais enregistré mes premiers titres. J’avais du mal à mesurer ce qui m’arrivait. Je faisais partie de l’écurie qui avait lancé Elvis Presley qui était déjà une vedette gigantesque, on n’entendait que lui à la radio , mais je n’arrivais pas à me projeter dans l’avenir. Tout ce qui comptait, c’était le moment présent. Pourtant, au fond de moi, je savais que je m’étais engagé dans un truc sérieux, durable. Depuis l’âge de 4 ans, j’ai toujours dit que je serais chanteur. J’étais persuadé que ça faisait partie de mon destin, que j’étais venu au monde pour chanter.
Est-ce que vos voyages vous ont ramené sur les lieux de votre enfance ?
J’y suis allé il n’y a pas très longtemps, après avoir résisté à cette idée pendant de longues années. J’ai grandi sur une réserve de coton, dans une région très plate, on peut voir à plus de 15 kilomètres à la ronde. La maison où j’ai grandi est une espèce de cahute en bois. Lorsque j’y vivais, elle était peinte en blanc ça faisait illusion, elle était plutôt belle. Mais lorsque j’y suis retourné l’autre jour, je me suis chopé un cafard terrible. La peinture fout le camp, les volets sont tombés et on a condamné les fenêtres avec des morceaux de carton. Les gens qui habitent là sont très pauvres, plus encore que nous lorsque nous y vivions. Je suis reparti très déprimé, en essayant de me raccrocher aux bons souvenirs que j’ai de cet endroit. Mais au final, ce sont plutôt des images blessantes que je garde à l’esprit. Il y a eu des heures très dures dans ce coin-là. Pour moi, ce sera toujours l’endroit où mon frère est mort. J’y pense encore tous les jours, sans exception. La douleur ne s’est jamais dissipée.
Quand vous repensez à ces années, quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?
Je me souviens surtout d’avoir beaucoup bossé. A l’époque de Sun, tout n’était pas aussi simple qu’on croit. Bien sûr, il nous arrivait d’enregistrer des chansons en deux ou trois prises, mais il était aussi fréquent d’y passer plusieurs heures. Quinze prises, vingt prises parfois. Techniquement, ça n’était jamais couru d’avance. Je me souviens qu’une chanson comme Cry cry cry nous a donné beaucoup de fil à retordre. On a fait des essais chaque jour pendant plus d’une semaine avant de parvenir à un résultat acceptable. J’adore toujours le son de l’époque. Il n’y avait que deux pistes je me souviens de la référence du magnétophone, un Ampex 602 , pas d’overdubs (enregistrement couche par couche) possibles, pas de moyen de s’en sortir autrement qu’en se donnant à fond. Les tricheurs ne faisaient pas illusion très longtemps à cette époque…
Ce qui a surtout changé aujourd’hui, c’est tout le glamour qui existe autour de l’industrie discographique la télévision, les fêtes, les filles. A l’époque de Sun, tout ça semblait intouchable, réservé au monde du cinéma. Lorsque j’ai enregistré mes premiers disques, la télévision n’existait pas dans mon esprit. Passer une fois dans ma vie à la radio était mon unique motivation. Je ne voyais pas très bien ce que je pouvais attendre de plus d’une vie de chanteur. D’ailleurs, la première fois où une de mes chansons est passée à la radio, le DJ en a fait tomber l’unique copie c’était un disque 78t sur le sol au moment de changer de face. Je n’ai donc jamais entendu la face B. Je suis retourné aux studios Sun complètement effondré, et là, on m’a dit qu’il était possible de produire une seconde copie du disque, ce que j’ignorais totalement. Le lendemain, j’en avais même une boîte complète et j’ai tout distribué dans un bar.
L’avis du public vous importait-il ? Vous aviez besoin de reconnaissance ?
Au départ, tout ce qui comptait, c’était de plaire à Sam Philipps, parce que c’est lui qui tenait les clés de la maison. Mais assez vite, je me suis mis en quête d’une certaine réponse du public. Lorsque je terminais un disque, j’étais impatient de savoir ce qu’allaient en dire les DJ’s. J’étais à la recherche d’une appréciation, de commentaires. Par contre, l’idée de succès en elle-même n’a jamais vraiment compté pour moi. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de survivre au cours des années 80, lorsque plus personne ne s’intéressait à moi.
Vous dites que l’époque de vos débuts n’était pas très “glamour”, mais il devait bien y avoir quelques filles qui vous couraient après.
Les filles m’adoraient (rires)… Et je les adorais. Malheureusement, je me suis marié très jeune, je n’étais donc pas disponible. En tout cas pas officiellement. Quand on faisait un show avec Elvis, il y avait des filles partout. Il y avait plus de nanas dans les loges que d’hommes capables de les satisfaire.
Lorsqu’on écoute vos premiers enregistrements, on est frappé par l’interprétation très personnelle que vous faites d’une musique de facture plutôt classique. On a l’impression que vous saviez déjà exactement où vous vouliez en venir.
C’était par réaction aux disques en provenance de Nashville. Là-bas, tout le monde jouait exactement de la même manière, avec les mêmes guitares steel, les mêmes arrangements bidon. Dès le tout début, j’ai été obsédé par cette idée : me trouver une voix et un style bien à moi.
Ça ne vous a pas quitté depuis.
A une époque, j’ai peut-être voulu rentrer dans le rang, mais Rick Rubin est arrivé au bon moment pour remettre un peu d’ordre dans mon travail. En 96, grâce à lui, j’ai à nouveau l’impression que Johnny Cash sonne comme personne d’autre. Rubin a sauvé ma carrière. J’ai connu des années 80 assez désastreuses. Même si je me suis bien amusé avec mes petites chansons de l’époque, je suis obligé d’admettre qu’elles étaient plutôt foireuses. Lorsque je me suis fait virer par CBS, Mercury m’a proposé un contrat en me donnant une entière liberté artistique. C’était le pire service à me rendre, car j’ai besoin d’être encadré, motivé, pas qu’on me foute la paix. Rick a parfaitement compris qu’il pouvait jouer ce rôle de tuteur pour moi. C’est lui qui m’a fait découvrir Beck, Spain ou encore Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers. Rick se charge de mon éducation. Le premier truc qu’il m’a dit en me rencontrant, c’est qu’il pensait que mes meilleurs disques n’étaient pas encore parus, que j’avais mon avenir artistique devant moi. Il faut un certain courage pour dire ça à un homme de 60 ans.
Que pensez-vous de vos possibles héritiers, Beck, Josh Haden ?
Ils sont épatants. Beck a vraiment la carrure d’un grand. L’autre jour, je l’ai regardé du bord de la scène et j’ai vu qu’il ne faisait pas semblant. Il a vraiment cette musique en lui, il est totalement habité, comme tous les grands chanteurs de hillbilly. Quant à Spain, je crois que ce groupe-là n’a pas fini de surprendre les gens. Lorsque j’écoute leur album et les miens, je me dis que leur musique et la mienne sont intemporelles.
Vous avez une idée du nombre de chansons que vous avez écrites dans votre vie ?
Non, je n’en ai aucune idée. Il doit bien y avoir quelqu’un qui tient une comptabilité, mais personnellement je ne me sens pas concerné.
Vous n’avez jamais songé à quitter ce milieu ?
Financièrement, c’était possible. Ça m’aurait d’ailleurs rendu la vie plus facile : je serais resté chez moi tranquillement, loin de la boisson, de ces saloperies de tentations. Je suis incapable de l’expliquer, mais il y a toujours eu quelque chose de plus fort en moi, un besoin qui dépasse la raison. Je crois que je n’arrêterai jamais de chanter, j’en suis incapable. A moins que ma santé se dégrade encore plus, que je sois condamné à rester dans un fauteuil. Mais même là, je ne tiendrais pas en place, j’aurais envie d’aller à la rencontre des gens. Pour Unchained, nous avons enregistré plus de trente chansons et quatorze seulement figurent sur le disque. J’ai donc déjà un autre disque qui attend d’être publié. J’ai la faiblesse de penser que je peux encore m’améliorer. J’y travaille : l’autre jour, je suis allé m’acheter une méthode de guitare pour apprendre quelques accords supplémentaires. Le vendeur n’en croyait pas ses yeux : Johnny Cash s’achetant une méthode pour guitariste débutant, ça paraît ridicule.
Vous êtes profondément croyant et pratiquant. Ça ne vous a pas donné la sérénité nécessaire pour quitter la scène publique ?
La religion a eu sur moi l’effet inverse. Ça peut paraître un peu fleur bleue, mais c’est vrai : croire en Dieu me pousse à voyager encore plus. Je n’ai jamais eu aussi peu envie de rester chez moi, comme un petit vieux en savates. Ce serait une sacrée erreur de ma part si je me privais du bonheur de pouvoir partager quelque chose avec les autres. Si je n’utilisais pas ce don, ce pouvoir de communication, je me sentirais coupable et inutile.
On dit que les artistes produisent leur meilleur travail quand ils sont en état d’instabilité. Vous qui avez connu le chaos et la sérénité, quelle condition vous paraît la plus propice à l’écriture ?
Les deux fonctionnent très bien, mais elles peuvent aussi être très limitées. Je crois que je suis l’exemple parfait du type qui a poussé les deux expériences à leur comble, à tel point que j’ai désormais besoin d’un peu des deux éléments pour fournir mon meilleur travail. J’aime le climat du decrescendo, juste après la tempête, quand il faut se reconstruire, remettre ses idées en place. Mes meilleurs textes naissent de ces moments d’accalmie.
Regrettez-vous certains excès ?
Je ne regrette rien, pas une seule minute de ma vie, pas une seule expérience, bonne ou mauvaise. Il y a des passages obligés pour devenir un type de mon âge et de ma carrure, et sans l’alcool et les drogues, je ne serais pas le Johnny Cash que vous avez en face de vous et que vous entendez sur American recordings ou Unchained. Il y a maintenant un certain nombre d’années que j’ai cessé de m’excuser pour les erreurs que j’ai commises. Je ne dois d’excuses à personne, sauf peut-être à moi-même mais ça, c’est un problème intime. A une époque, je passais mon temps à demander pardon : à ma famille, mes amis, à des membres de l’industrie discographique. Mais c’était une bêtise. On ne peut pas passer sa vie à traîner des boulets. Maintenant, je suis en paix avec moi-même, et en paix avec mon Dieu. Il y a longtemps que j’ai semé le fantôme de la culpabilité. Je sais que là où je vais maintenant, il ne sera plus dans mon dos.
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