Michel Gondry : “Ma tête est une sorte de backroom”

Vous rappelez-vous de la première scène de sexe que vous ayez vue ?
Michel Gondry – Je n’arrive pas à m’en souvenir. En revanche, je me souviens bien des baisers à la télé et je trouvais ça gênant. Un jour, j’ai pris deux grains de raisins et je les ai écrasés devant l’écran pour représenter l’action. Après, nous criions tous “les vendanges !!!” à chaque fois qu’il y avait un baiser dans un film.

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Mais pour ce qui est des scènes de sexe, l’accès était bien gardé. Il y avait les magazines mais il fallait oser se présenter à la caisse avec. Je crois que j’avais été voir Portier de nuit avec un copain en pensant que l’on en aurait pour notre argent…

Quel souvenir en gardez-vous ?
Il y avait deux mecs en train de faire l’amour dans un dortoir de camp. C’était choquant de voir qu’ils faisaient les mêmes gestes qu’un couple hétéro. Ça allait très vite.

Continuez-vous d’aller au vidéoclub ?
Non. On me reconnaît souvent dans les vidéoclubs et il y a plus qu’il n’en faut dans l’ordinateur. Mais j’y suis déjà allé, bien entendu. L’envie est plus forte que la honte.

Ado, étiez-vous intéressé par le sexe ?
Beaucoup trop. C’est pour cela que j’ai dû attendre 23 ans pour perdre ma virginité. C’est comme les examens, plus c’est important, plus on rate.

Votre cinéma n’est pas très érotique, vous n’avez jamais eu envie de filmer des scènes de sexe ?
Non. Pas du tout. Le couple dans le lit éteint la lumière. La lumière se rallume, ils fument une cigarette. Ça suffit.

Y a-t-il une ville que vous trouvez sexy ?
Berne.

La musique peut-elle être sexy pour vous ?
Oui, encore faut-il éviter les clichés. Discomix de Lio.

Avez-vous une icône érotique ?
J’étais assez amoureux de Patricia Arquette quand on a tourné Human Nature. D’ailleurs, lorsque Rhys Ifans devait l’embrasser, nu, dans la forêt (tiens, c’est presque une scène érotique…), il était très intimidé et je lui conseillé de penser à un morceau de viande.

La question de l’apparence physique est-elle importante pour vous ?
Oui, mais c’est la différence, l’espace entre la beauté normale et la beauté de la personne que l’on aime qui provoquent l’attachement. Les fesses comptent aussi beaucoup, soyons honnête.

Avez-vous envie d’être sexy ?
Je veux que toutes les filles se jettent sur moi.

Y a-t-il un fantasme que vous n’avez jamais compris ?
Chacun fait ce qu’il veut à condition que les deux soient d’accord. Malgré tout, j’ai du mal à comprendre pourquoi certaines expériences sont aussi codifiées.

Faites-vous des rêves érotiques ?
Je fais beaucoup de rêves lucides et à chaque fois ça dégénère en sexe. Ma tête est une sorte de backroom. Le plus dur est de ne pas se réveiller avant l’orgasme. Mais ça rate toujours. Cependant, les rêves les plus érotiques sont ceux où je parviens à embrasser la copine qui m’a quitté il y a quinze ans. Elle a changé d’avis, veut m’épouser et je me réveille en pleurant.