Parce que l’amour se vit et se jouit loin du lit, trop carré, trop étriqué, trop repassé pour contenir son explosion
S’il était 3 heures du mat, que nous sirotions un gin to’ sous une boule à facettes avec les Stone Roses à fond dans les enceintes, nous aurions très certainement la désinhibition nécessaire pour vous parler de cette myriade d’images imprimées en nous depuis cette fameuse “première fois”. Images sonores, images mouvantes, images glissantes, faites de halètements et de maladresse, de jouissance et de caresses, de courage et de lâcher-prise.
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Images tordues, fantasmées, sacralisées aussi par une mémoire éprise de désir. Images que nous partageons tous, finalement, et qui signalent, quelque part, notre appartenance à une même humanité. Images fluctuant selon notre culture, notre éducation, notre société, nos convictions politiques.
Images d’intérieur pour certains, d’extérieur pour d’autres. De plages, de rues, de ruelles, de portes cochères, de cours fleuries, de sous-bois, de bosquets, de périph, d’autoroutes, de parkings, de toilettes, de bureaux, d’open spaces, de caves, de toits, d’escaliers, de clubs.
Parce que l’amour se vit et se jouit aussi (et surtout ?) loin du lit, trop carré, trop étriqué, trop repassé pour contenir son explosion. Celle qui déboule sans crier gare. Celle qui fait vriller d’un coup d’un seul. Celle qui nous rappelle notre part d’animalité.
Un majeur levé bien haut
Et pourtant, loin de n’être qu’une histoire de frottement, le sexe est une belle grille de lecture pour comprendre l’individu, la société, l’histoire. C’est le message que martèle Stoya, performeuse X atypique et géniale dont l’insolence nous a toujours plu. Stoya, c’est un majeur levé bien haut à la face du porno sexiste, du conservatisme frileux, des préjugés bloquants.
C’est un corps et un discours d’une fluidité libératrice, symboles d’une génération bien décidée à se battre contre les obscurantismes de tout poil. A niquer le body shaming et les inégalités, à crier que nous sommes tous égaux dans l’amour comme dans la vie.
Un truc un peu cliché dit comme ça, mais tellement important en ces temps tristes et troublés où le sexe est souvent perçu comme une frivolité politiquement incorrecte qu’il vaudrait mieux masquer.
Ce numéro est une façon pour nous de rappeler notre volonté de regarder toujours un peu à côté, là où la lumière est faible, là où les repères sont flous, là où le tout-est-possible règne en maître.
Rendez-vous le 15 août
D’aller à la rencontre de ceux que nous ne connaissons pas, de vous les faire découvrir, qu’ils soient photographes, naturistes, échangistes, acteurs/actrices pornos, anthropologues, épicuriens, fétichistes, artistes, aussi.
Qu’ils s’appellent Romain Duris, Béatrice Dalle, Phoenix, Alex Cameron, Michel Gondry, Tommy Genesis, Fishbach, Blandine Rinkel, Bastien Vivès… Tous ont un truc à nous dire sur le sexe. Parce que l’érotisme se glisse sur les chemins de traverse, en décalage permanent par rapport à une certaine “norme” en laquelle nous n’avons jamais cru.
Tout simplement parce que “c’est la marge qui tient la page” (merci Godard). En vous souhaitant une bonne lecture, un bon été et un bon sexe. Rendez-vous le 16 août.
Notre hors-série « Sexe 2017 » est disponible ici:
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