Luxueuse édition d’un classique ultracool de la britpop seventies.
Sans doute l’histoire n’a-t-elle pas pris suffisamment au sérieux le cas Nick Lowe, à l’inverse de son vieil acolyte Elvis Costello, qui a conduit, il est vrai,
une carrière plus spectaculaire. Même en retaillant son costume de pilier du pub-rock anglais – au sein des vétérans Brinsley Schwarz – pour une vague défroque punk aux grandes heures du label Stiff Records, l’homme est resté un humble farceur de série B. L’année précédant ce premier album, en 1977, il publiait ainsi un ep intitulé Bowi, en réponse oulipienne au Low de Bowie, flinguant dans l’œuf un hit évident, l’irrésistible Marie Provost. Pour des raisons
de susceptibilité religieuse, Jesus of Cool fut rebaptisé pour le marché américain Pure Pop for Now People, titre moins fun mais parfaitement explicite du contenu : dégrossi de son écume rock’n’roll standard et parodique (Music
for Money), on y dégote de minutieuses compositions sous influences Spector/Beach Boys (Little Hitler, So It Goes, Tonight…) qui traversent le temps avec une belle insolence. Quant au seul vrai tube décroché par Lowe, le tintinnabulant I Love the Sound of Breaking Glass, il annonce plusieurs années en avance le Costello de Imperial Bedroom (1982), tant au niveau de l’intelligence d’écriture que de la production virtuose. Enrichie des singles et faces B de la même période faste, cette réédition amoureusement emballée constitue également une prise essentielle pour qui veut faire connaissance avec l’ancêtre de Supergrass ou des Fratellis.
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