Le dernier volume des « Chroniques de San Francisco » met en scène la fin d’Anna Madrigal. Inégal mais jubilatoire de liberté.
On croyait vivre dans un temps tolérant, où les droits des homosexuels étaient enfin acceptés, quand on s’est pris les manifs contre le mariage pour tous en pleine figure. Quelque temps après le vote de la loi, Nicolas Sarkozy suggérait à une UMP hystérique qu’il l’abrogerait s’il était réélu. Ambiance. C’est pourquoi aujourd’hui, même si ce dernier tome des Chroniques de San Francisco est inégal, c’est avec joie qu’on retrouve la liberté qu’Armistead Maupin distille de roman en roman. Anna Madrigal met en scène les derniers jours d’Anna, la transsexuelle qui vécut à Barbary Lane, à San Francisco, dans la maison où se croisèrent tous les personnages des Chroniques.
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A 90 ans, Anna partage son appartement avec un jeune homme gay, retrouve des amis nouvellement mariés et la fille de l’un d’eux, bisexuelle, qui décide d’avoir un enfant mais finira dans les bras d’une jeune femme, elle bien enceinte. Maupin nous livre le secret d’Anna, une sombre histoire de suicide advenue dans sa jeunesse, qui l’aura hantée (et culpabilisée) toute sa vie. Mais aura contribué à façonner son esprit libre et sa façon philosophe d’aider tous ceux qui luttent pour vivre leur sexualité et leurs amours. Une ultime leçon de bienveillance et d’ouverture d’esprit.
Anna Madrigal (Editions de l’Olivier), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen, 302 pages, 21 €
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