En 1956, l’apprenti de Gégé la Pellicule a 20 ans et s’achète son premier appareil. En 1962, il ouvre son propre Studio Malick à Bamako. Jusqu’en 1970, il est le jeune reporter de la ville et, à bicyclette, peut “couvrir jusqu’à cinq soirées en même temps”. Aujourd’hui, Malick Sidibé expose ses belles et ses dandys […]
En 1956, l’apprenti de Gégé la Pellicule a 20 ans et s’achète son premier appareil. En 1962, il ouvre son propre Studio Malick à Bamako. Jusqu’en 1970, il est le jeune reporter de la ville et, à bicyclette, peut « couvrir jusqu’à cinq soirées en même temps ». Aujourd’hui, Malick Sidibé expose ses belles et ses dandys habillés à l’européenne, des fans de James Brown, de Jimi Hendrix ou de Stone et Charden, et des yéyés twistant pieds nus pour fêter Noël, ou n’importe quelle autre nuit. Il se souvient qu’il aimait bien « surprendre des jeunes en train de se coller, les yeux fermés, des gens fatigués en fin de soirée, des play-boys ou des positions bizarres qui (l’)intéressaient ». Hasarde une hypothèse : « la jeunesse de cette époque a beaucoup aimé votre musique à cause des danses. (…) Dans nos coutumes, le tam-tam ne permet pas tellement de tels rapprochements.« Et, en aîné, clame qu’« il faut s’amuser ; après la mort, c’est fini ». Restent aussi des images diurnes, de pique-niques acrobatiques et de baignades en groupe à la Chaussée. Toujours bon enfant, mais cette fois surtout élégantes devant le ciel blanc (Combat des amis avec pierres, 1976). Depuis 1978, Sidibé se borne aux photos d’identité « car les gens préfèrent prendre eux-mêmes les photos avec leurs appareils automatiques ». Comment saura-t-on maintenant ce qui se danse au Mali ?
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Anne Bertrand
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