Des Belges, avec des banjos et des chapeaux, rêvent d’Amérique.
L’expression “small town boy” du titre, on l’avait apprise, dans toute sa pesante acuité, sa suffocante réalité, dans le single de Bronski Beat
– pas fastoche d’être différent sans être lapidé par les villageois, confirmait quelques années plus tard Tim Burton. Le village de My Little Cheap Dictaphone s’appelle la Belgique, mais c’est surtout le village global qu’habitent ces chansons, avec une prédilection pour l’Amérique bis. Et dans ce village-là, la différence, l’individualité ne sont jamais traitées au pilori – la beauté de ce monde virtuel où l’on choisit ses amis, voire son identité. La vieille Europe n’entre ainsi jamais dans l’ADN de ce groupe au nom imbécile, mais au son indocile, rugueux, fiévreux, mal élevé par des Yankees soupe au lait – on pense au folk-rock racé de Bright Eyes ou de Ryan Adams, à la pop patraque de Sparklehorse ou… de Deus. “Last night country save my life”, s’amusent les trois cow-boys sur cheval de bois. En cas de sécession, cette Wallonie pourrait facilement devenir le 51e Etat des USA.