De François Rouan, né en 1943, ne sont montrées que des oeuvres datées 1981-1994 contrairement à Düsseldorf où étaient présentés trente ans de peinture. A l’origine, un refus de l’abstraction et le choix d’un art nourrit de tout l’art qui précède. Mais en circulant parmi la centaine de toiles et dessins accrochés, même en […]
De François Rouan, né en 1943, ne sont montrées que des oeuvres datées 1981-1994 contrairement à Düsseldorf où étaient présentés trente ans de peinture. A l’origine, un refus de l’abstraction et le choix d’un art nourrit de tout l’art qui précède. Mais en circulant parmi la centaine de toiles et dessins accrochés, même en ayant scrupuleusement commencé par les collections permanentes la donation Masurel offre une introduction parfaite à ces oeuvres targoum (« transcrire dans un langage contemporain des textes du passé ») , reste un problème : comment considérer la peinture de Rouan ? Il est possible de chercher à comprendre de quoi elle est faite. De décomposer sa technique très élaborée, de relever les références faites à Picasso, Duchamp, Braque, Dubuffet, de décrypter ses motifs (crânes, corps morcelés), de découvrir ses rapports à l’histoire (Shoah), à la littérature, la psychanalyse (Bataille, Lacan). Ce qui conduit à ne considérer que les facettes d’une peinture compulsive et complexe aucunement à embrasser l’ensemble. Rien de plus évident que sa sophistication intégrant une violence qui fait bon ménage avec la somptuosité de la texture, le chatoiement de la couleur dans des entrelacs virtuoses. Rien de moins évident que de voir cette peinture. Face au résultat d’un éclatement puis de surimpressions multiples, l’oeil éprouve comme une difficulté d’adaptation. Le tableau s’apparente à l’image d’un kaléidoscope qu’on aurait brouillée. Prend le risque de confondre le spectateur. Au mieux, provoque un vertige.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}