Entre l’aventure et l’ascèse, entre l’énergie conviviale et l’écriture, la Mano Negra a tranché depuis longtemps. En traînant dans les rues de Bogota, de Paris, du Caire ou de Madrid, les gavroches planétaires ont étoffé leurs rythmes d’autres couleurs, d’autres parfums. Entre deux traversées et deux nouveaux albums, carnets de voyages et de chansons, Manu Chao ? rocker du Pont de Sèvres, alternatif latino et chef de bande ? teste à l’aveugle un juke-box généalogique.
Chuck Berry ? No particular place to go
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(Il chantonne)? « My baby beside me at the wheel. » C’est mon prof, j’ai commencé la musique avec lui. J’écoute peut-être moins maintenant, mais je connaissais toutes ses chansons. A Pont de Sèvres, dans mon quartier, on était très branchés fifties et sixties. En 77, on était des rocky, on se bastonnait contre les punks. On était le petit groupe du quartier, de temps en temps on s’aventurait à jouer du Stooges mais c’était difficilement accepté. On est arrivés à leur faire écouter autre chose après, mais au départ, c’était très puriste. Berry, pour moi, c’était l’idole. C’est un sale con mais il est entier. Derrière sa carapace, c’est encore un gamin. Quand j’étais petit, il n’y avait pas trop de rock à la maison, mais plutôt des trucs latinos, de la variétoche espagnole. Berry, c’était l’époque de mes premières guitares et de mes premières basses’ Mon premier groupe, c’était en banlieue, à Sèvres, en 79-80, un groupe qui s’appelait Joint de Culasse. On ne jouait que des reprises. Dès le début, on a beaucoup tourné, les gens nous reprochaient parfois de ne pas jouer de chansons originales. Mais rien que dans le répertoire 50-60, il y avait beaucoup de morceaux que j’avais envie de jouer et que je n’avais pas le temps d’apprendre. Je ne comprenais pas la nécessité d’écrire autre chose. Pourquoi me faire chier à composer des merdes alors que j’avais deux cent mille chansons géniales de Chuck Berry à ma disposition ? Ce n’est qu’après que j’ai découvert le plaisir d’écrire. Je n’ai jamais été un très bon guitariste. J’étais plutôt du genre manche de bois, c’est pour ça que Berry me convenait bien. C’était justement un mec qui faisait des merveilles avec des techniques de manche de bois. Et je le préférais à ces guitaristes qui partent dans tous les sens. Les solos ne m ont jamais éclaté. Mais ses petits trucs à trois notes, c’était facile à faire, je profitais aussi de son côté brouillon. Il joue parfois faux sur certains morceaux, mais même faux, c’est magique. A une époque, on jouait dans plusieurs groupes à la fois, Joint de Culasse puis les Hot Pants et Mano Negra. On a longtemps joué avec les Kingsnakes de Daniel Jeanrenaud. Lui, c’était le mec qui avait complètement assimilé Berry. Une grande rencontre. Il avait longtemps habité aux States, monté une affaire avec des mecs de Flamin Groovies. Moi, je n’ai jamais été puriste, je n’ai jamais aimé les chapelles, j’ai d’ailleurs toujours eu des emmerdes avec tout le monde à cause de ça. J’ai commencé à écouter du punk quand c’était mal vu dans mon quartier, même si après ils ont écouté Stiff Little Fingers ou Clash.
Dandy Livingstone ? Rudy, a message to you
Je suis ultra fan de tout ce qui est ska et rock-steady. Depuis un an ou deux, on est tombés dans la marmite. On en jouait moins avant, même s’il y a toujours eu un peu de reggae sur nos albums. Surtout grâce à Philippe, le percussionniste. J’ai passé deux ans dans sa chambre d’hôtel, il écoute ça tout le temps, je m’en suis imprégné. On a un nouveau chanteur, Fidel, un rasta argentin. Le revival ska, ça faisait du bien. Le rythme est super. C’est une musique gaie. Même un texte dur, j’aime le faire passer dans la joie. La Mano, c’est souvent ça : de la bonne humeur mais des textes assez noirs. En relisant les textes de King of Bongo, je me suis même fait peur Mon idole, c’est Marley. Dans la musique en général, j’aime les grandes figures. Dans le rock fifties, mon idole, c’est Berry ; chez les Blancs, c’est Elvis. Mon groupe de rap préféré, c’est Grandmaster Flash. En trois textes, ils ont dit ce que les autres s’acharnent à dire depuis dix ans. Il y avait déjà tout dans The Message. Et dans le reggae, c’est Marley, même si la mystique rasta m’emmerde, le trip Hailé Sélassié? La spiritualité de ses chansons convient bien à l’époque qu’on vit. Sa musique est belle et tendre. Je ne suis pas sûr de savoir ce que world-music veut dire, on nous classe parfois comme tel. Le seul pour moi à avoir fait de la world-music, c’est Marley. Dans tous les quartiers du monde, où que je sois allé, mon badge Bob Marley a toujours été un passeport. Même dans les coins les plus difficiles. La pire racaille qui veut te défoncer la tronche change si elle voit ton badge de Marley. Blanc, Black, Sud-Américain, Beur. Marley est resté un héros comme James Brown. Dans nos quartiers, il y avait les rockys ? on écoutait beaucoup de rock noir ? mais les Beurs écoutaient Earth Wind & Fire ou Maze. Je m’engueulais tout le temps avec eux. Nos seuls points d’entente, c’était Marley et James Brown. On n’était pas très fans de rockabilly blanc. Les teddy boys de Meudon Laf écoutaient Crazy Cavan, Matchbox, mais pas nous. On préférait le rock noir jusqu’à la soul. Et surtout Otis.
The Clash ? Spanish bombs
Il y a longtemps, avec les Hot Pants, on était partis bourlinguer en Espagne à quinze dans un bus pour essayer de trouver des concerts. A Grenade, un mec nous a aidés à jouer dans deux ou trois bistrots. C’était le mec chez qui habitait Strummer quand il a écrit ça. On était fous. Quand j’ai commencé à écrire des chansons, Clash était pour moi le groupe référence. A l’époque où je n’écoutais pas du tout de trucs punks, je suis allé voir un concert de Clash au Palais des Sports. Je n’avais jamais vu un public comme ça, la salle était comme une mer et faisait d’énormes vagues. Pour nous, c’est aussi un exemple de carrière. Mick Jones, on l’aime bien mais quand on l’a connu, il était dans son trip house, il nous a emmenés dans des raves avec acides et toute la panoplie, on avait moins d’atomes crochus avec lui qu’avec Strummer. Strummer, ce fut une rencontre magnifique, une belle histoire. A chaque concert, on joue I fought the law en son hommage, en souvenir d’une belle anecdote. On jouait au Festival de jazz à Nancy, il était programmé juste après nous. Dès la balance, dans l’après-midi, il s’est glissé derrière les percussions. On lui a alors demandé s’il voulait jouer I fought the law le soir avec nous. Son manager ne voulait pas, il s’est excusé. Après notre set, on s’est retrouvés dans le public pour regarder son concert en pogotant. Il a joué I fought the law, on n’a pas pu se retenir et on est montés sur scène. On a foutu un bordel monstre, le service d’ordre nous est tombé dessus, on s’est fait lourder méchamment. A la fin du concert, il est venu s’excuser dans la loge, on lui a répondu « Ce soir, on a combattu la loi et la loi, c’était toi. » Et le lendemain, on chantait avec lui I fought the law sur la scène de l’Elysée-Montmartre. Souvent, quand on travaille sur un nouvel album, on se dit « Si seulement ça pouvait être London calling? » J’adore son côté brut, ses chansons pas trop travaillées mais toujours formidables. Quelque chose de naturel, quelque chose qu’on recherche en studio. Le jour où je fais un album comme ça, j’arrête. Dans la Mano, il y avait aussi plusieurs fans des Damned, que je trouvais un peu trop déconneurs. J’aimais les Ramones, les Pistols. Mais mon premier choc punk, mon premier concert punk, c’était Stiff Little Fingers. Leur premier album, Inflammable material, était vraiment terrible, à la fois méchant, lyrique et très mélodique. C’est là que je me suis dit que finalement les punks faisaient la même chose que nous. Alors pourquoi se battre ? Daniel, notre guitariste, jouait il y a dix ans dans un groupe punk, Caïn et Abel. Ils étaient venus dans notre quartier et s’étaient fait démolir. Un jour, il m a rappelé le nom de son groupe et comment ils s’étaient fait bastonner à Issy-les-Moulineaux Je lui ai avoué que j’en étais (rires)?
Les Garçons Bouchers ? La Bière
L’alternatif, c’est toute une période de notre vie. Je n’ai jamais été un grand fan des Gras Bouchers, mais j’aimais bien cette chanson. J’aimais bien Eric, leur premier chanteur. C’était une bête sauvage, je l’ai vu jouer Rock’n’roll de Gary Glitter seul sur scène, on aurait dit un fauve. Celui-là, il arrachait. Il était fou, d’ailleurs. Il vit maintenant aux Etats-Unis. Tous ces groupes traînaient ensemble depuis longtemps, c’était les galériens du sandwich et du coup de pied dans le cul après avoir joué trois heures dans un bar. C’était un putain de mouvement, spontané, merveilleux. Il y a eu de grands moments, comme le concert des Bérus au Zénith, mais tout a été gâché par des querelles de clochers à la con. La mort du mouvement alternatif, il faut n’en vouloir qu’aux alternatifs. On s’est tirés de ce mouvement parce que tout le monde se trompait d’ennemi, c’était Bondage contre Boucherie. Autant les Bérus que Gros François sont assez responsables de cette débandade. Ils ont tellement perdu d’énergie à se battre entre eux. Dès que ça a commencé à marcher, c’était « qui est le parrain de tout ça, qui ne l’est pas ? ». Ridicule. Moi, j’ai une méfiance totale envers les chapelles. Le mouvement alternatif est devenu un uniforme. J’aimais ce qui se passait en province mais ici, ça avait un côté très parisianiste, genre « on est dans le vrai, eux sont dans le faux, entre nous on a la lumière divine et autour ce sont des beaufs ». Je n’aime pas ce discours. J’aime tout le monde, je veux faire de la musique populaire, pour les vieux comme pour les jeunes. De tous ces groupes, OTH était le meilleur sur scène, tu ne passais pas derrière. A l’époque, je n’aimais pas trop les Wampas, mais c’est un groupe qui a éclaté. Les Wampas vous aiment est sans doute le plus beau disque de rock français sorti depuis quinze ans.
Björk ? Violently happy
Boulevard du Rock sur M6 (rires)? Ce n’est pas la petite Islandaise ? Je ne sais pas quoi en penser. Quand je vois sa petite frimousse, elle a l’air cool, elle dégage quelque chose de sincère mais la musique, je ne capte pas. Ce côté techno froide, ça ne me donne pas le frisson. Ça me rappelle un peu la musique de corbeaux. L’aspect tribal de la techno me plaît assez, son côté extrême. Ceci dit, je n’en écoute pas et je ne vais jamais en boîte. A l’époque de Puta s fever, quand ça a commencé à marcher pour nous, en particulier à l’étranger, on a fait un blocage sur les remixes. On ne comprenait pas l’attitude systématique des Anglais. Pour eux, pas question de sortir un disque sans remix. On a sorti un remix de King Kong five et on a ensuite refusé leurs propositions. S’ils n’aiment pas notre musique telle quelle, on s’en fout. Aux Etats-Unis, on a claqué la porte de Virgin USA. La maison de disques travaillait de façon tellement idiote, refusant par exemple de sortir une chanson en espagnol. Alors que je suis persuadé qu’il y a une place évidente pour le rock latino. Maintenant, on rentre aux Etats-Unis en passant par le Mexique.
Tito Puente ? Ran Kan Kan
En Amérique du Sud, tu n’écoutes que ça ou presque. Ces musiques ont baigné nos voyages avec le train ou le cargo. Elles ont aussi baigné mon enfance. Mes parents sont espagnols, mais l’Amérique du Sud avait quelque chose de mythique. Mon grand-père était parti là-bas faire fortune. Il a passé douze ans à Cuba, il en est revenu avec mille légendes, des choses vraies ou fausses’ Il était soi-disant l’amant de la femme du consul. J’ai toujours écouté de la salsa ; à la maison, il y avait en permanence deux-trois disques qui traînaient. C’est une des musiques les plus groovantes de la planète. J’aime surtout les groupes de la Fania, les pointures de la salsa new-yorkaise. C’est passionnant de connaître les itinéraires qu’emprunte la musique. On est en train de travailler avec un vieux chanteur égyptien, Ali Assan Kuban, qui joue de la musique nubienne. Je suis parti au Caire enregistrer avec lui. En arrivant en studio, en écoutant les musiciens : ça sonnait exactement comme du traditionnel cubain, les mêmes instruments. J’ai ensuite fait l’expérience inverse en mettant Kuban et même du raï dans le train en Colombie. Les Colombiens dansent sur tout, tu leur mets du hardcore et ils trouvent le moyen de se déhancher, mais en mettant Kuban, les mecs s’arrêtaient, venaient me voir pour me demander « C’est quoi ? C’est à nous ? »
Jean-Louis Murat ? Marie-Jeanne
Jean-Louis Murat ? Un collègue de bureau (rires)? La variété, je ne sais pas ce que c’est C’est ce qui passe à Sacrée soirée ? Gainsbourg aurait pu y passer. Gainsbourg, c’était de la bonne variétoche. D’autres dans le groupe sont fans de Gainsbarre, moi c’était plus Dutronc et Nino Ferrer. Je n’ai pas du tout aimé la dernière période Gainsbourg, la période You’re under arrest. Au lycée, les mecs écoutaient L’Homme à la tête de chou mais moi, je faisais blocage. Les textes de Lanzmann pour Dutronc, je trouvais ça encore plus riche que Gainsbarre. J’aimais bien la tronche de Dutronc, son attitude, son côté dandy voyou. Mon rock français à moi, il est plutôt chez Fréhel, Piaf, Brel. Murat, je ne connais pas vraiment, je respecte mais ce n’est pas mon univers. Je crois qu’on est supporter de la même équipe de foot, je l’ai entendu cartonner le PSG, j’ai compris qu’il était pour l’OM, donc tout va bien (rires)? Je suis fan des Rita. J’ai eu pas mal de problèmes personnels et de prises de bec avec Fred, mais quand ils passent à la télé, ça fait la différence.
IAM ? Le Feu
Le Mia, j’ai vécu ça, c’est super bien vu. Et puis c’est Marseille, moi je suis marseillais de c’ur et d’âme, c’est la ville en France où il fait meilleur vivre. J’y vais très souvent. Je crois, j’espère qu’à La Plaine, on me considère du quartier. Sur la route, à l’autre bout du monde, quand j’ai le bourdon, je ne regrette pas Paris, je regrette Marseille. Une des chansons du nouvel album s’appelle Football. En tournée, si on ne s’entraîne pas trois quarts d’heure par jour, le concert du soir n’est pas aussi bien. Tu élimines ta bière, la fête de la veille. Le sport, c’est la meilleure drogue du monde. J’aime bien discuter foot avec les gens dans tous les pays. Une équipe, un style de jeu, ça représente quelque chose. Un mec qui aime l’Inter de Milan version bétonneur des années 70, je ne me vois pas boire des canons avec lui. Je suis fan de l’OM, il faut absolument qu’ils gagnent le championnat cette année, pour des raisons politiques. Je ne veux pas que la tribune de Boulogne puisse être fière de quoi que ce soit. On nous a proposé de jouer au Parc en ouverture de PSG-Brésil, on a refusé. Nettoyez d’abord vos tribunes, les gars. Si on joue dans un stade, ce sera au Vélodrome. Pour en revenir au rap, il sort plein de bons trucs, mais rien ne m a éclaté autant que The Message de Grandmaster Flash. J’ai bien aimé les Beastie Boys. En France, je suis un grand fan de NTM, j’aime bien ces mecs. Ils me font un peu penser à Trust. J’aime leurs textes, ils sont clairs, je les reçois cinq sur cinq. Cela dit, j’aime aussi Solaar. On les oppose souvent, les gentils contre les méchants. J’aime aussi la façon dont il mène sa barque, il n’est pas putassier, il fait ça sereinement. J’aimerais bien le rencontrer. Dans le quartier, Porte de Clignancourt, on traîne avec beaucoup de rappers, de toasters, des rastas, le mélange se fait là.
Maldita Vencidad ? Pachuco
Ce sont eux qui nous ont ouvert les portes du Mexique. Ils attirent beaucoup de monde là-bas, ils nous ont invités sur pas mal de concerts, ça nous a permis d’être considérés comme un groupe local. Leur batteur a écrit un bouquin sur le rock mexicain et il y a un chapitre sur la Mano Negra. Il se passe au Mexique la même chose qu’en France avec le mouvement alternatif il y a quelques années. Mêmes qualités, mêmes défauts, mêmes problèmes de rivalité. Beaucoup de ces groupes tournent aux Etats-Unis. J’ai un pote qui est passeur pour groupes de rock, il les fait entrer en fraude pour jouer à Los Angeles. Il habite dans un parking juste sur la frontière. Le soir, les projecteurs américains sont braqués en permanence : chez lui, il ne fait jamais nuit.
Cheb Khaled ? Kutché
Khaled ? Fan ! Respect total ! Il y a plein de gens qui crachent sur lui depuis que ça marche, même chez les Beurs. Il a une voix formidable, j’adore son sourire. C’est un bon vivant, un mec bien. Je suis souvent allé dans les pays d’Afrique du Nord. La réussite de Khaled, c’est important par les temps qui courent. Il est peut-être le seul qui peut faire contrepoids aux islamistes en Algérie.
Rage Against The Machine ? Bullet in your head
La fusion, pour moi, c’est comme la world-music, il y a à boire et à manger. La salsa, c’est de la fusion, le raï aussi. Le mot est très flou. De plus en plus de groupes disent faire de la fusion. Ça n’explique rien. On nous a traités aussi de groupe de fusion. On a souvent joué avec les Red Hot Chili Peppers, on les a croisés dans plein de festivals, ce sont un peu des collègues de backstage Un concert de la Mano, ça se vit presque comme un match de foot. Il faut qu’il y ait du suspense, de l’inattendu. C’est souvent quand ça dérape que ça devient vraiment intéressant. On a longtemps été avant tout un groupe de scène. En Amérique du Sud, il y a eu des concerts très poignants. A Bogota, devant soixante-dix mille personnes sur la Place Centrale, c’était comme dans un club, sans violence. Ce jour-là, on a même fait plus de monde que la révolution (rires)? Il y a aussi notre concert gratuit à Rio, le jour de l’arrivée de George Bush. Deux jours avant, nous avions rencontré Jello Biafra, qui est venu sur scène avec nous faire un speech sur son président. On n’aurait pas pu le dire aussi bien que lui (rires)? Il y avait des manifs organisées dans toute la ville, elles ont convergé vers la place où on jouait.
The Divine Comedy ? Your daddy s car
J’aime bien la pop. J’adorais les groupes féminins des sixties, les trucs de Spector. J’adore les Beatles, leur variété et ce son qui n’a pas vieilli. Sur notre nouvel album, il y a deux chansons pop, Love & hate et Hamburger fields, écrites avec une guitare sèche et une voix. Une mélodie avec une suite d’accords. J’en ai toujours écrit, depuis les Hot Pants. Out of time man, c’est de la pure pop, une chansonnette que j’adore. On a toujours été difficiles à classer. C’est aussi pour ça qu’on a eu beaucoup de problèmes avec les ricains. De la pop côtoyant du reggae côtoyant de la pure musette Nous sommes de grands voleurs. C’est peut-être ça la fusion ? King of Bongo manque un peu de cohérence, c’est le disque que nous aimons le moins. Il passe trop du coq-à-l’âne. Il est trop disparate, il manque d’âme. En studio, nous sommes méticuleux, mais dans l’écriture je le suis de moins en moins. J’ai longtemps essayé de composer des objets finis. Mais le dernier album est essentiellement constitué de jams retravaillées. C’est un disque cosmopolite, enregistré au rythme de nos voyages. Quand on a trois jours off et qu’on ne sait pas quoi foutre, on ouvre le bottin pour trouver un studio bon marché et hop. Il faut que ce soit spontané. Le plus grand génie du monde, c’est le hasard. J’adore le provoquer.
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