Deux jeux de course poursuivent l’utopie du joueur-créateur. Et touchent au but.
Qui a dit que le jeu vidéo n’était pas une activité créative? S’il est vrai que, traditionnellement, le média encourage plus volontiers les pulsions destructrices de ses adeptes que leur goût éventuel pour la construction ou le dessin, ces dernières années ont vu se multiplier les titres faisant appel à l’imagination des joueurs.
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Née sur PC avec la mode des mods (variations amateurs sur les moteurs graphiques de jeux commerciaux), la tendance a récemment gagné les consoles avec, en chef de file, Little Big Planet, qui invitait les joueurs, non seulement à parcourir ses niveaux inventifs, mais aussi à créer les leurs avant de les partager via internet.
ModNation Racersest l’héritier direct de ce chef-d’œuvre de la PS3, dont il transpose la logique sur le territoire du jeu de course, sous l’influence conjuguée de Mario Kart, de Banjo-Kazooie: Nuts & Bolts et de Trackmania, tube participatif PC du studio parisien Nadeo dont la version Wii est annoncée pour l’automne.
A première vue, ModNation Racersest un jeu de kart classique. Des personnages cartoon. Des circuits retors. Des superpouvoirs à ramasser sur la piste (pour accélérer, envoyer un projectile sur un concurrent, etc.), histoire d’ajouter du piquant à la course, de telle manière que, pour peu qu’ils aient un gros coup de chance à l’ultime tour, les derniers pourraient tout à fait se retrouver finalement les premiers. C’est le cœur du jeu, qui fait honneur à ses prédécesseurs.
Mais, sur ces bases, les développeurs ont construit tout un monde de possibilités. Chacun pourra modifier l’apparence de son pilote ou affubler son bolide de chouettes autocollants –jusqu’ici, rien à signaler. Mais l’appel à la création va beaucoup plus loin car tout, dans ModNation Racers, est susceptible d’être transformé ou recréé par les joueurs : leurs véhicules et, surtout, les circuits sur lesquels ils sont appelés à s’affronter. A l’horizon, une utopie: un monde ludique entièrement conçu par ceux qui s’y défient et pour la conception duquel les développeurs se seraient contentés de fournir les outils.
Dernier volet en date de l’excellente série Wario Ware, le bien nommé Do It Yourself fait un pas de plus dans cette direction, avec une idée en tête: couronner enfin le joueur-créateur. La saga repose depuis ses débuts sur un principe lumineux : un jeu vidéo est une chose simple, un minidispositif avec ses règles, son habillage, et c’est tout.
D’où, depuis 2003, une suite d’anthologies de micro-épreuves (compter quelques secondes pour chacune, pas plus) déclinées selon les capacités des différentes consoles Nintendo. Cette fois, c’est au joueur de tout concevoir, de dessiner les décors, de mettre en scène les “acteurs”, d’organiser leurs relations en fonction du but qu’il s’est fixé.
Si l’éditeur fournit ses propres minijeux, ces derniers sont destinés à finir noyés dans l’océan de ceux que les joueurs auront eux-mêmes créés. Nous avons désor- mais toutes les cartes en main. A nous de jouer.
MODNATION RACERS Sur PS3 (United Front Games/ Sony, environ 70€), également disponible sur PSP
WARIO WARE: DO ITYOURSELF Sur DS (Nintendo,environ 40€)
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